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21/04/2022
Ten years of crap - live
NITROGODS
 
Êtes-vous fan des bons live classiques de hard rock ? Autrement dit, avez-vous déjà dans votre collection : Quo Live! de STATUS QUO, Strangers In The Night d’UFO, Live And Dangerous de THIN LIZZY, Made In Japan de DEEP PURPLE, Live Line de THE ANGELS, le Double Live Gonzo! de Ted NUGENT, etc ? Si votre réponse est oui, alors sautez sur ce Ten Years Of Crap de NITROGODS. Si votre réponse est non, alors sautez dessus quand même car ce double album est un régal dans la plus pure tradition de ces enregistrements en public passés à la postérité et qui ont gravé dans le vinyle le statut de groupes de scène de leurs ainés.

Ah, c’est ça ! Pour un groupe de rock, la réalisation d'un album live est quelque part un rite initiatique permettant le passage à l’âge adulte. À moins qu’il ne s’agisse d’un moyen d’exorciser toutes ces galères surmontées en tournées. En l’occurrence, Ten Years Of Crap pourrait être traduit par « Dix années merdiques». Il y a évidemment une dimension ironique dans ce titre, toutefois, pour l’illustrer Klaus m’a raconté une galère :
« On a fait un concert en France, je ne sais plus précisément ni où, ni quand, c’était au début du groupe. Le club était moche et froid, la bouffe épouvantable, et un côté de la sono était en panne. Ils ont voulu qu'on dorme dans une horrible salle à même le sol dans des sacs de couchage et après le spectacle… l'organisateur s’est barré avec la caisse. » La totale, quoi !

Fort heureusement, les conditions ont été bien différentes pour l’enregistrement de cet album. Ten Years of Crap est issu de la captation de deux concerts en 2019 : le 6 avril à Hanovre (le port d’attache du groupe) et le 28 décembre à Berlin. La prise de son a été confiée à Jacky Lee MAN (ingé son de SAXON) et le mixage et mastering à Stefan LEIBING (fondateur de PRIMAL FEAR – Ceci expliquant cela, dois-je rappeler que Klaus SPERLING et Henny WOLTER ont officié au sein de PRIMAL FEAR ?) Le résultat est un live à l’image du groupe : brut, authentique, enjoué et puissant. Un vrai live avec ses ho-hohoho-ho ! avec son solo de batterie et ses petites passes d’armes portées par un public chaud comme la braise. Enregistrer à la maison, ça aide et c’est aussi un beau cadeau pour les fans de la première heure.

Dès son premier album, NITROGODS fut catalogué comme clone de MOTÖRHEAD en raison de la voix d’Oimel similaire à celle de Lemmy et d’un bon nombre de compos qui sonnent exactement comme leur influence majeure. À ce propos, les mots d’Oimel en intro de Damn Right sont sans équivoque :
„Wir haben uns jetzt damit abgefunden, mit MOTÖRHEAD verglichen zu werden. Wir finden das jetzt geil.“ (Nous sommes maintenant résignés à être comparés à MOTÖRHEAD. Nous pensons que c'est cool à présent.)
Cela s’appelle une influence assumée. Toutefois, après quatre albums studios, il faudrait être de mauvaise foi pour affirmer que NITROGODS serait un simple pastiche du légendaire trio. C’est un groupe qui dure, qui joue très fort, et qui intègre d’autres courants donnant un cachet personnel à son rock’n’roll : une touche southern, un soupçon de mélodie irlandaise en mode THIN LIZZY, un groove boogie à la STATUS QUO, un brin de punk binaire, ou encore une louche de blues rock intemporel qui va de LED ZEPPELIN jusqu’à AC-DC ou ROSE TATOO. Bref, du hard rock brut et diversifié sur des morceaux courts et hyper pêchus.

Question set list, l’essentiel de ces 10 ans est là et bien là. Je retrouve avec plaisir tous les hits de NITROGODS, bien que le premier album éponyme soit sur-représenté (7 morceaux) et le dernier, Rebel Dayz, un peu le parent pauvre avec seulement 2 morceaux repris sur ce double album. Je constate que l’accent a été mis sur les compositions les plus percutantes. Evidemment, je pourrais toujours jouer au petit jeu du « Ah, moi j’aurais bien mis ce titre-ci plutôt que celui-là », mais chacun d’entre nous a ses titres préférés en fonction de ses sensibilités et le débat serait stérile. La réalité est que les incontournables sont présents (Black Car Driving Man, Rancid Rock, Back Home, Lipsynch Stars, Damn Right, Rats & Rumours, Wasted In Berlin…) et qu’ils garantissent à la fois la puissance et la diversité d’un album 100% gros rock.

Ten Years Of Crap est un superbe cadeau pour les 10 ans de NITROGODS. Un cadeau qui met de bonne humeur autant qu’il donne la pêche ! Et si dans votre entourage il y a de vrais rockers offrez-leurs ce double album qui, selon moi, a toute sa place au panthéon des grands live du rock.

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Un line-up stable et soudé depuis 11 ans !
NITROGODS est composé de :
- Claus ‘Oimel’ LARCHER, chant, basse ;
- Klaus SPERLING, batterie ;
- Henny WOLTER, guitare, chant.

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Quelques titres live !
Attention, il ne s’agit pas des concerts du Ten Years Of Crap - Live, mais de quelques illustrations pour vous aider à vous représenter NITROGODS en public :
- Black Car Driving Man : Cliquez ici !
- We’ll Bring The House Down : Cliquez ici !
- Rifle Down : Cliquez ici !

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Archéologie !
Nous avons retrouvé pour vous une vidéo de THUNDERHEAD avec Henny WOLTER à la guitare, interprétant en 1989 Take It To The Highway ce qui vous permettra de comparer avec la version des NITROGODS.
- Take It To The Highway : Cliquez ici !

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Discographie studio :
2012 - Nitrogods
2014 - Rats & Rumours
2017 - Roadkill BBQ
2019 - Rebel Dayz

Pumpkin-T
Date de publication : jeudi 21 avril 2022