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01/05/2022
Symphony masses: ho drakon ho megas
Therion
 
J’avoue que THERION a réellement retenu mon attention en 1993, avec son troisième album Symphony Masses: Ho Drakon Ho Megas. Non pas que le groupe du guitariste et vocaliste Christofer JOHNSSON m’ait totalement convaincu ; il s’agirait plutôt d’une confirmation que THERION n’allait certainement pas se résoudre à demeurer un groupe de Death Metal. En 1992, le groupe avait déjà fait montre d’une certaine ambition en complexifiant notablement son Death Metal (cliquez ici). Dans le cas présent, la volonté de diversifier les apports – souvent au sein d’une même composition - se fait encore plus flagrante.

Si les compositions de THERION accueillent encore des passages instrumentaux rapides et pesants, en somme typiques du Death Metal, si les vocaux demeurent systématiquement rauques et aboyés, il n’en demeure pas moins que la relative complexité rythmique relevée sur l’album précédent demeure, avec une propension à alterner rythmes, tempos et ambiances contrastées. A ce titre, on décèle de plus en plus des arrangements de synthés à vocation orchestrale, encore très naïfs, autant dans leur conception que dans leur rendu sonore particulièrement synthétique. La symbiose ne fonctionne pas à plein, loin s’en faut. On sent plus une intention louable, davantage qu’on ne constate une efficacité avérée, que ce soit en matière d’écriture, d’arrangements ou d’interprétation. Alternant avec une âpre brutalité inhérente au Death Metal, on constatait une solide capacité à multiplier les séquences de jeu, quitte à viser des objectifs orchestraux encore insuffisamment maîtrisés.
Parallèlement au développement des structures progressives (relativement complexes) et des ambitions orchestrales (timides et approximatives), on notait une volonté de clarifier le son global et d’avouer les influences du Heavy Metal européen classique : solos de guitare mélodiquement construits, plans rythmiques accrocheurs et mélodiques.

De surcroît, s’imposait encore plus les penchants ésotériques et mystiques qui taraudaient Christofer JOHNSSON. C’est ainsi que, notamment, j’entendis pour la première fois parler de la minorité culturo-religieuse yézidie (atrocement persécutée par les islamistes de Daech en Syrie et en Irak, durant la décennie 2010), via le bref morceau intitulé The Ritual Dance of the Yezidis. Preuve supplémentaire que l’intérêt pour les dimensions mystiques va devenir un vecteur essentiel dans la démarche artistique de THERION.

Vidéo de Ho Dragon Ho Megas cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 1 mai 2022