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12/05/2022
|| : the ground below
FAMYNE
 
Comme son titre l’indique, II : The Ground Below est le second album du groupe de Doom Metal FAMYNE et fait suite à un album sans titre, paru en 2018, après un EP de trois titres, disponible au format numérique dès 2015. Doom Metal certes, mais de quelle tendance ? De la tendance limpide et pure, penchant plutôt du côté du Doom Metal épique, sans toutefois prétendre en adopter strictement ni les ambitions, ni les modalités stylistiques.

Certes, les rythmiques sont épaisses, avec des riffs pesants (le guitariste rythmique Martin EMMONS s’illustre), posés sur des lignes de basse grondantes et tendues au possible (prestation remarquable de Chris TRAVERS). Certes, le chant clair de Tom VANES module en permanence, avec un équilibre divin entre sensibilité subtile, souffle dramatique, puissance et souci d’efficacité ; le renfort ponctuel de chœurs et d’harmonies contribue à enrichir une prestation remarquable. Pour autant, jamais les musiciens de FAMYNE ne vont tenter d’ériger une muraille rythmique, toujours soucieux de préserver une parfaite limpidité dans les impacts, qu’ils assènent d’autant plus puissamment que chaque coup se trouve parfaitement découpé. La guitare solo de Tom ROSS zèbre ce majestueux édifice rythmique en économisant les notes, en les étirant au vibrato, privilégiant la progression dramatique à la démonstration technique. Parfait exemple de ce sens de l’équilibre, aux confins de la puissance la plus magistrale du Doom épique et du tranchant rutilant du Heavy Metal à l’européenne, le Doom si personnel de FAMYNE se trouve parfaitement animé par le batteur Michael ROSS, aussi intraitable dans les montées en pression que subtil dans les passages les plus nuancés.

Nonobstant la qualité de l’interprétation, il serait injuste de ne pas louanger celle se rapportant à l’écriture des huit compositions de cet album. De prime abord, tout concourt sagement au respect des codes du Heavy Metal et du Doom Metal. En seconde lecture, on mesure une faculté à dépasser subtilement ces codes pour aboutir à un composé superbe qui évoque à tour de rôle, sans jamais d’y résumer, WARLORD, SOLSTICE, SOLITUDE AETURNUS, ATLANTEAN KODEX, voire CANDLEMASS et surtout le BLACK SABBATH période Ronnie James DIO première mouture (1980-1981 : les chefs d’œuvre Heaven And Hell et Mob Rules). Sans jamais prétendre réinventer le tout à partir de la somme, FAMYNE parvient toutefois à produire un second album non seulement excellent, mais en outre presqu’essentiel en ce début de décennie chiche en pépites dans ce registre Doom Heavy presqu’épique. Une merveille !

Vidéo de Solid Earth : cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 12 mai 2022