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17/05/2022
This one simple trick
KALEIDOBOLT
 
À partir d’un nombre fixe d’éclats de verre colorés, le kaléidoscope permet d’obtenir une infinité de figures différentes. KALEIDOBOLT, c’est le même principe : tu mélanges les ficelles de plusieurs décennies de heavy rock et de manière illimitée tu obtiens un rendu différent à chaque fois. Evidemment, ce concept répond à la nature même de toute musique : 8 notes et quelques rythmes pour une infinité d’harmonies, de mélodies et d’univers. Cependant il colle encore plus particulièrement au travail de nos finlandais.

En effet, si comme moi, vous êtes sensible au rock psychédélique des années 60, au rock progressif des années 70 et au hard rock des années 80, essayez d’imaginer un cocktail des trois genres en conservant la recherche de sonorités du psyché, les constructions millimétrées du prog, et l’effet briseur de nuque du bon hard … vous visualisez l’affaire ? C’est la ligne de conduite de KALEIDOBOLT.

Je vais tenter de vous raconter l’écoute de cette simple astuce (This one Simple Trick) :
Tout commence dès l’intro de Fantastic Corps, un rythme de batterie endiablé que j’attribuerais les yeux fermés à Philty de MOTÖRHEAD, puis le morceau part sur un riff de très gros rock façon LED ZEP. Les deux chanteurs se répondent ou créent de belles harmonies. C’est très vivant, enlevé jusqu’à mi-parcours du morceau. Là, la guitare chargée en fuzz redémarre sur un riff un peu déglingué, assez rapidement entourée par des claviers old school qui sautillent ou planent, jusqu’à ce que la basse qui charpentait le mid-tempo prenne la parole avant un solo de guitare multiforme qui finira par reboucler sur les harmonies vocales et… euh, non.

Punaise ! si je vous décrivais chaque morceau comme ça, vous décrocheriez dans la minute. C’est juste impossible à raconter parce que pendant trois quarts d’heure chaque titre va changer de couleur toutes les vingt secondes, progressivement ou brutalement, passant par des harmonies à la BEATLES, un pas de côté chez ZAPPA, un autre chez MONTROSE, puis une volte, direction THIN LIZZY… Sérieusement, ce n’est pas la basse de Phil LYNOTT en intro de Walk On Grapes ? Et cette cavalcade au début de Weekend Warrior, j’ai l’impression que c’est IRON MAIDEN qui aurait bouffé Jim MORRISSON. Ah ! Et après le début space rock de Border Control je me prends un riff frénétique de speed metal dans la tête. Objection, votre Honneur ! Ont-ils déontologiquement le droit de faire ça ? Ma petite sœur aurait pu être dans la pièce !

Juste un truc fastoche, qu’ils disaient - tu parles, Charles ! This One Simple Trick est une avalanche de résurgences musicales qui m’assaillent (comme les guerriers du même nom), toutes plus puissantes et maquillées les unes que les autres. Croyez-moi, quand j’ai décidé de chroniquer cet album de KALEIDOBOLT, j’ai pas fait mon fier face au bestiau : cet album est un monstre transgénérationnel, une chimère sortie de l’imagination d’un vieux rocker en pleine indigestion après avoir avalé une marmite de champignons avariés. C’est… je ne sais pas moi, la version hard rock de SPARKLE HORSE, mais l’aberration est parfaitement viable, équilibrée. Je vibre tout du long de l’album qui déroule sans faillir une incroyable alchimie caméléoscopique et kaleidophonique. Un pur régal.


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KALEIDOBOLT est composé de :
- Sampo KÄÄRIÄINEN, guitares, chant, claviers ;
- Marco MENESTRINA, basse, chant, claviers ;
- Mårten GUSTAFSSON, batterie.


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Pour goûter l’album en streaming juste avant de le commander :
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Pumpkin-T
Date de publication : mardi 17 mai 2022