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26/05/2022
Earthtorn
DRIFT INTO BLACK
 
DRIFT INTO BLACK est un trio originaire du New Jersey et Earthtorn constitue déjà son quatrième album, faisant à Dead Suns Under The Forever Moons 2018), Anthems From The Darkest Winter (2019) et Patterns Of Light (2021). Le groupe revendique pratiquer du Doom Metal mélodique, genre exigeant. D’ailleurs, de mon point de vue, il est devenu particulièrement ardu pour les jeunes formations de pratiquer de manière distinctive et personnelle l’un ou l’autre des sous-genres rattachés au Doom. En effet, depuis les années 80, tout a été codifié et l’ombre portée des formations pionnières telle que CANDLEMASS et SOLITUDE AETURNUS pour le Doom épique, SAINT VITUS, PENTAGRAM et THE OBSESSED pour le Doom classique. Pourtant, on constate aisément que DRIFT INTO BLACK ne souhaite pas se cantonner à réitérer les formules du passé et tente bel et bien d’en proposer une mouture étendue.

Pour ce qui du classicisme Doom, on peut citer les ingrédients suivants : un chant clair très articulé et modulé, des riffs titanesques, des rythmiques lourdes, des tempos lents, des ambiances majestueuses. Il faut bien avouer que le groupe maîtrise ses fondamentaux.
Assez logiquement, on relève de nombreuses influences provenant du Heavy Metal épique, ce genre qui doit presque tout aux titres les plus épiques de RAINBOW. En subissant le souffle fantastique de certaines séquences portées par des mélodies exotiques, comment ne pas penser à Stargazer ou Gates Of Babylon ?! La présence d’arrangements de claviers aux sonorités vintage renforce le rapprochement avec les années 70.
Cependant, ces mêmes claviers se trouvent ponctuellement utilisés dans un contexte plus ambient, fleurant bon la musique électronique des 70’s, telle que défrichée par Klaus SCHULZE (paix à son âme !) ou TANGERINE DREAM. De prime abord, c’est surprenant, mais cela ajoute un cachet supplémentaire à ce Doom limpide.
Dernière dimension supplémentaire, et non des moindres, la présence assez fréquente de vocaux caverneux, semblant sortir tout droit d’un album de Death mélodique à la AMON AMARTH. En soi, ce recours à des vocaux extrêmes ne s’avère pas très original mais, dans le contexte général nettement plus mélodique, il faut bien convenir que cela introduit un contraste belliqueux assez fructueux.

A l’arrivée, ce fourmillement d’éléments divers constitue un plus en faveur du Doom, quand bien même certaines transitions s’avèrent un peu abruptes et certaines séquences souffrent quelque peu d’un trop plein. Pour celles et ceux qui apprécient les albums conceptuels, sachez de surcroît que Earthtorn en est un, l’histoire étant celle d’un visiteur extra-terrestre à l’apparence humaine faisant la douloureuse expérience de la vie sur Terre.

Vidéo de Angel Of Doom cliquez ici et de It Fell From The Sky cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 26 mai 2022