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27/06/2022
The end of all flesh
WATCHMAN
 
Derrière WATCHMAN se trouve un producteur et multi-instrumentiste d’Indiana Roy WATERFOLD. Il s’agit d’un one man band de doom metal, au même titre que TITANOSAUR (Lire ici.) ou PATERIKON (Lire ici.) déjà chroniqués en nos pages.

Roy n’en est pas à son coup d’essai, The End Of All Flesh fait suite à Doom Of Babylon sorti il y a un an tout juste, album qui complétait par quatre nouvelles compositions les trois titres publiés fin 2020 dans le mini-album Behold A Pale Horse.

Parmi la multitude des albums de doom qui sortent chaque mois, j’ai choisi de vous parler de The End Of All Flesh parce que cet opus apporte au genre une dimension hypnotique rarement égalée. Dire ici que les rythmes et les riffs sont viraux serait un euphémisme bien en-dessous de la terrible réalité. Cet album-ci n’est pas viral, il prend ton cerveau, le lave, l’essore et le déconnecte. Tu voudrais pouvoir bouger et arrêter la diffusion parce qu’il est l’heure d’aller au boulot mais hélas, il est déjà trop tard, tu es pétrifié, médusé, et tu devras attendre la fin du dernier titre pour tenter de recouvrer ton libre arbitre. Je soupçonne Roy d’avoir sciemment voulu perpétrer une tentative de zombification de ses auditeurs.

La diabolique recette fonctionne à merveille : des rythmes lents et lourds, des riffs écrasants et répétitifs, des sons graves qui entrent en résonnance avec ta moelle épinière, un chant plombé par le poids de lamentations hors du temps, une guitare saturée qui donne l’impressions que les accords te pénètrent via des électrodes plaquées à ton front, un clavier rauque et poisseux pour parachever l’effet psychotrope constamment entretenu par des vibrations palpables génératrices d’harmoniques surnaturelles. Quelques minutes de ce traitement suffisent pour que ta tête dodeline sans que tu la commandes et qu’un filet de bave s’écoule de ta bouche entr’ouverte.

Bande-son de l’ultime fatalité - aussi efficace qu’une trépanation - le pire morceau me semble être Death Is Coming dont les quatre notes en boucle se vrillent dans ta tête. Toute résistance est inutile ! Ceci étant dit, Righteous Indignation est également une réussite dans le genre. Ce morceau sonne comme une version particulièrement neurasthénique et dépressive d’un vieux BLACK SABBATH chanté par la voix acidulée d’Ozzy.

The End Of All Flesh est une excellente synthèse entre du pur doom metal et un psychédélisme orienté bad trip. Chaque morceau me donne l’impression que je vais toucher le fond, et puis non, je constate que l’affreuse vérité est encore plus bas, plus loin, plus profondément inaccessible… abyssale. Une saisissante expérience indispensable à tout amateur de doom metal.

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Pour écouter l’album en streaming :
- The End Of All Flesh : Cliquez ici à vos risques et périls !

Pumpkin-T
Date de publication : lundi 27 juin 2022