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Humez le vivifiant parfum du thrash transalpin !
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C’est du thrash old school, c’est chanté en italien, me voici donc aujourd’hui avec en main, Di Luce e d’Aria, le quatrième album d’IN.SI.DIA.
Oh ! déjà, jolie pochette signée Jan ZUTT que je ne tarderai pas à ouvrir, mais avant cela, pour les jeunes âmes de la planète Metal, je me permets de rappeler qu’IN.SI.DIA a commencé à sévir dès 1987 à Brescia (Italie) sous le nom d’INVIOLACY avant de changer d’identité. En ces temps reculés et déconnectés, les échos de HURTFUL WITCH, ASTAROTH, ELEKTRADRIVE et autres MAD POLTERGEIST avaient bien du mal à parvenir jusqu’en France. La scène Metal italienne était relativement confidentielle (malgré les efforts de mon ami Claudio CUBITO pour propager la bonne parole avec son magazine Metal Caos)… Bref, toute une époque !
En 1993, IN.SI.DIA sortit son premier album, Istinto e Rabbia chez Polydor, puis doubla la mise en 95 grâce à Guarda Dentro Te. Hélas, 1997 signa l’arrêt de l’aventure. Il faudra attendre 2013 pour que le groupe débandé se rebande, puis 2017 pour qu’il commette un nouveau méfait métallique (Denso Deception) qui les remettra en selle.
Après deux ans de confinement sanitaire, de quoi a-t-on fondamentalement besoin pour ne pas devenir cinglés ? De lumière et d’air (Di Luce e d’Aria) ! Telle est la réponse d’IN.SI.DIA : un hommage à la liberté de vivre sainement.
Main droite immobile, Manuel ouvre l’album sur une phrase harmonique en hammer on qui structurera tout le morceau. Dentro Il Cerchio est épicé par quelques ruptures bien menées et des riffs très incisifs. Un titre qui sait me donner de l’appétit. Et voilà, les chiens sont lâchés et c’est la course tout au long de 10 morceaux dont une bonne partie sont réellement d’un très haut niveau.
Tiens, j’adore le troisième, Il Nostro Sogno, qui dégage une très grande fureur thrash mais intègre aussi un premier décrochage atmosphérique duquel émergent des guitares en fusion. Sitôt les excellents solos passés, le riff initial est repris jusqu’à mourir dans une outro à nouveau calme et inquiétante. Belle construction !
À la base, Non Siate Complici ressemblerait plus à un titre de Heavy metal que de thrash, tout du moins jusqu’à ce que des interventions particulièrement musclées s’incrustent dans le mid-tempo mélodique, le minent et le fassent exploser. Je kiffe ce morceau.
Nous tenons ici la caractéristique majeure d’IN.SI.DIA : son excellence dans les transitions entre la mélodie et la puissance de rythmiques effrénées. Dans ce registre, je me régale avec Tracce Silenziose, une pépite du genre. La majorité des titres ont une base mélodique fort développée et il n’est donc pas question ici d’un thrash linéaire et strictement violent. Toutefois, quand il faut partir dans de la cavalcade le groupe sait également répondre présent à l’appel. Plus j’y pense, et plus je trouve de points communs avec leur compatriotes de BULLET-PROOF (Lire ici.). Y aurait-il en Italie une école de thrash mélodique qui m’aurait été cachée ?
Allez, je vous cite un dernier passage particulièrement croustillant de l’album : la jam instrumentale dans le dernier tiers de Salto Nel Buio qui dure presque 1 min 30, épique, lumineuse, furieuse… des solos à vous sécher le cerveau !
C’est ainsi. Pendant plus de 50 minutes, s’enchaînent riffs tranchants et nerveux, délicieuses batailles de guitares, chant clair et autoritaire, rythmiques très soutenues qui jamais ne versent dans un speed extrême ou pas plus qu’une poignée de mesures – le blast beat monotone, très peu pour eux.
IN ! SI ! DIA ! Venez rejoindre la horde transalpine, vous serez les bienvenus dans leur royaume du thrash mélodique et Di Luce e d’Aria est une très bonne porte d’entrée. ***
IN.SI.DIA est composé de : - Alex VENZI, guitare ; - Manuel MERIGO, guitar ; - Fabio LORINI, basse et chant ; - Paolo PIROLA, batterie.
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Extrait de Di Luce e d’Aria : - Non Siate Complici : Cliquez ici !
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En novembre 91, préalablement à Di Luce e d’Aria, IN.SI.DIA a dégainé le single Sentiero Della Guerra, une nouvelle version de Warpath qui remonte à la démo No Compromises d’INVIOLACY (À écouter ici.). Un besoin existentialiste de reboucler avec ses origines ?
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