17 / 20
28/09/2022
Der alte
VALBORG
 
Ma route avait croisé celle du trio allemand VALBORG en 2015, à l’occasion de la sortie de leur cinquième album, Romantik (cliquez ici) ; à l’époque, la noirceur et l’âpreté injectées dans des compositions strictement agencées nous avaient convaincu. De même que l’album suivant, Endstrand, produisit son charme délétère (cliquez ici). Après une impasse (Zentrum en 2019, sans compter le Live at Roadburn 2017, publié en 2020), nous retrouvons un groupe qui, définitivement, refuse toute discipline autre que la sienne propre, extrêmement rigoureuse et millimétrée. En somme, si je vous parle d’une formation allemande, qui s’exprime dans sa langue natale et qui joue une musique froide, carrée, brutale, accrocheuse, vous me citeriez un groupe dont le nom débute par un R… et vous auriez bien tort de vous borner à la seule évocation du combo allemand le plus célèbre au monde (et n’ayant pas signé la ballade Still Loving You… vous êtes bons, au niveau des indices ?).

Tout au long des treize compositions qui structurent Der Alte, VALBORG fait honneur à son sinistre projet initial : rythmiques sèches et ultra-carrées, riffs rêches au possible, vocaux globalement hostiles, recherche de l’impact direct maximal. Pour autant, les années passant, les trois compères n’ont rien sacrifié à leur volonté farouche de demeurer irréductiblement agressifs et transgressifs. Agressifs car, quel que soit le tempo, la rythmique ou le type de chant, VALBORG vise inévitablement la gorge de l’auditeur. Comprenez bien que VALBORG n’est pas là pour vous charmer, mais bien pour réduire à quiet son auditoire, pour le laisser exsangue jusqu’à la prochaine morsure. Oui, VALBORG développe une attitude vampirique et il s’avère franchement difficile d’y résister, a fortiori quand le groupe se limite volontairement à des formats fort concis : ça tape dru, ça mord vivement à la jugulaire, puis, cela passe illico à la prochaine victime.

Sur Der Alte, VALBORG s’adonne certes à son sport favori – soit une sorte de Doom gothique et industriel – mais convoque également des références devenues fort lointaines pour le public actuel. A savoir la New Wave, le Post Punk, le Hardcore. Voire plus récentes : le Post Hardcore, le Death Metal et le Black Metal. D’où des sonorités à la fois glaciales et puissamment distordues. Des tempos par moments lents et hypnotiques, à d’autres frénétiques et accélérés. Sans compter que le chant se fait agressivement déchirant, jusqu’à évoquer le Black Metal. Bien loin de s’assagir, VALBORG maintient intacte sa radicalité aux sources multiples et concordantes, tout en se diversifiant dans les registres multiples de l’extrême.

Vidéos de Sehnsucht nach Unendlichkeit cliquez ici et de Hektor cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 28 septembre 2022