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11/10/2022
Bootlegged in clisson – live at hellfest mmxxii
CONVICTION
 
Admettons que votre tout premier album paraisse en 2021, en plein bordel pandémique. Admettons que vous auriez envie de rabattre vos cartes sur le tapis vert, quelles que soient les circonstances. Il me semble que c’est ce que tente, à sa modeste échelle, le quartette français CONVICTION, auteur en 2021 d’un premier album, certes sans titre, mais totalement dédié à la cause du Doom Metal classique (relire notre chronique ici : cliquez ici). En effet, le combo 300% Doom Metal, initié par le vocaliste et guitariste du groupe de Black Metal TEMPLE OF BAAL, Olivier VERRON, tente de se relancer ponctuellement en proposant une édition de sa prestation au Hellfest 2022.

A priori, je suis méfiant quant à ce type d’initiative un peu improvisée, mais, à l’arrivée, je suis assez conquis par le résultat. Certes, on connaissait favorablement le Doom traditionnel et habité, scrupuleusement joué par CONVICTION. Mais, de là à croire qu’une brève prestation, même effectuée dans le cadre de la double édition 2022 (un certain 25 juin) allait faire basculer mon opinion, il y avait un pas que je n’aurais pas franchi. Par contre, je suis en mesure d’affirmer que tout amateur de Doom Metal classique, adulant SAINT VITUS et tout ce qui en découle depuis des décennies, ne saurait contourner cette captation live.

Qualitativement performant, cet enregistrement propose une restitution à la fois fidèle et démultipliée des six premiers titres du premier album du combo. Exempt de toute velléité épique, CONVICTION ne prétend aucunement concourir dans le même couloir que CANDLEMASS, mais assume son statut de zélateur de SAINT VITUS. D’où un Doom lent, épais et foncièrement habité par une tristesse existentielle. Le contexte live injecte un surcroît d’énergie, de puissance vitale, qui n’empêche pas les nuances (comme en témoignent des chœurs parfaitement en place).

Comme sur album, mais avec davantage de puissance, la prestation est à la fois frustre, épaisse, oppressante, puissante et animée par une ferveur qui n’a d’égale que la maîtrise des quatre complices. On est d’ailleurs positivement surpris par la qualité du son, qui permet de distinguer clairement chaque instrument (avec néanmoins une guitare solo quelquefois un peu noyée) et de saisir les nuances d’un chant qui se voudrait laconique, mais qui se trouve habité par de sombres passions. On parvient même à saisir les réactions positives du public, c’est dire.

Bon, mais maintenant, il faudrait s’atteler au second album, mes lascars… et un peu vite, même ! A bientôt, j’espère.

Vidéo de Outworn au Hellfest 2022 : cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 11 octobre 2022