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25/10/2022
Dread the dawn
CASSIUS KING
 
Curieuse confiture que la fabrication de CASSIUS KING. À l’exception de Jason McMASTER (chanteur dans WATCHTOWER et DANGEROUS TOYS), depuis des années, Dan LORENZO (guitare), Ron LIPNICKI (batterie) et Jimmy SCHUMAN (basse) ont trempé ou trempent encore dans les mêmes groupes : HADES, VESSEL OF LIGHT et le projet DAN LORENZO qui a servi de marmite pour confire CASSIUS KING. Quoi qu’il en soit, ce dernier a gardé son line-up entre Field Trip (2021) et Dread The Dawn (2022) ce qui tendrait à prouver que finalement, la nouvelle marque serait bien partie pour rester. Ceci étant, vu que je ne donne pas dans le people magazine une seule chose m’intéresse, que la qualité de la musique soit au rendez-vous.

Le zinzin nous est vendu avec une étiquette doom et stoner. Serait-ce parce que le terme heavy metal ne ferait plus assez branché ? Entre nous, Dread The Dawn est ni plus ni moins que du bon heavy metal avec, il est vrai, la lourdeur et la noirceur du doom metal.

Quand j’ai écouté le monstrueux premier titre, Abandon Paradise, j’ai cru entendre du DIO avec des crocs, mâtiné de TROUBLE. Il faut dire que Jason a une voix très puissante et des intonations de Maître Ronnie James. Une ouverture qui m’a planté un direct en pleine face. J’ai d’ailleurs eu un peu de mal à me relever car As I Begin To Turn prend allègrement la relève sur du riffage toujours aussi heavy et puissant. Grosse tranche de plaisir !

Back From The Dead reste assez pêchu mais en moins compact. En revanche, l’excellente surprise arrive avec Genesis qui laisse s’évaporer une jolie intro à la flûte avant de t’écraser la tête avec une masse purement sabbathienne. Quelle efficacité !

Les mélodies de Royal Blooded et de Pariah To Messiah se cherchent un peu mais derrière, tout roule ce qui en fait des morceaux sympatoches bien que relativement dispensables.

Ah ! Arrivent les 8 minutes du morceau-titre Dread the Dawn. Punaise ! Tempo lent, riff doom de première classe qu’aurait pu signer Tony IOMMI. OK, Dan n’a pas inventé le genre mais il le fait tellement bien que j’appuie sur « encore » et non sur « dehors ». How The West Was Won continue sur du gros méchant riff qui martèle à la façon d’un PANTERA dans la force de l’âge. De quoi apprécier d’autant mieux la rupture créée par l’intro de Doomsday, beaucoup plus subtile mais porteuse d’une angoisse rampante. Assez vite le morceau prend son rythme de croisière. Mais encore une fois, autant j’apprécie le thème, autant j’ai cette petite retenue en raison de la ligne de chant un peu floue et de cet étrange final bluesy que je trouve un poil maladroit.

Le doublé final souligne définitivement le souci de l’album parce qu’il permet de comparer un morceau moyen, Bad Man Down, à l’excellente compo de JUDAS PRIEST, Troubleshooter. D’un côté, un riff efficace assorti d’une mélodie vocale qui ne sait pas trop où elle va, de l’autre côté, un riff efficace sublimé par la ligne de chant.

Cet album aurait pu faire un excellent EP 5 titres, hélas ce que je ressens comme du remplissage beaucoup moins inspiré me fait tirer l’appréciation globale vers le bas. Dread The Dawn ne finira certainement pas en entier sur la clé USB de ma voiture, mais les quelques pépites qu’il contient risquent bien d’y tourner en boucle.

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CASSIUS KING est composé de :
- Jason McMASTER, chant ;
- Dan LORENZO, guitare ;
- Jimmy SCHULMAN, basse ;
- Ron LIPNICKI, batterie.

Avec quelques invités :
- Scott LEPAGE, solo sur How The West Was Won et Doomsday ;
- Michael GILBERT, solo sur Abandon Paradise ;
- Fred MITCHIM, flûte sur Genesis.

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Extrait de Dread The Dawn :
- Abandon Paradise : Cliquez ici !
- As I Begin To Turn : Cliquez ici !
Pumpkin-T
Date de publication : mardi 25 octobre 2022