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19/11/2022
Deadlights
SLEAZER
 
Formé en 2011, le quintette SLEAZER a mis un bout de temps avant de proposer un premier album, Fall Into Disgrace, paru en 2017 chez Infernö records. Deadlights voit le jour, servi par la poissonnerie française Steel Shark records, et me fait une forte impression. Au vu du logo et de la pochette, on se doute bien que l’héritage des années 80 va se trouver largement sollicité. Et le fait est que les onze compositions semblent tout droit sorties de cette période qui vit le Heavy Métal s’imposer comme un genre à part entière.

Globalement, SLEAZER prend sa place au sein de l’immense cohorte qui pratique et perpétue le Heavy Métal carré et tranchant inventé par JUDAS PRIEST : petits riffs de teigne, interactions gémellaires entre les deux guitaristes, solos incisifs, section rythmique trapue et puissante, chant clair médium avec des incursions dans les aigus. Les morceaux sont généralement concis, d’une approche directe, avec des structures très classiques. La formule est parfaitement assimilée et fort efficacement mise en œuvre.

Seulement, il n’est pas juste question de Heavy Métal basique, puisque le groupe prend soin de diversifier son répertoire. Outre les mid-tempos carrés à la MALICE ou ARMORED SAINT, on savoure des morceaux rapides et puissants (Horror At Red Hook, At The Edge Of Madness, Of Storm And Steel, Deadlights, Speed Of Fright), qui peuvent convaincre sans souci les amateurs de Power Metal mélodique et de Speed Metal. Les fans de fans de HEAVENS GATE ou de RIOT période Tony MOORE devraient apprécier.

Par ailleurs, on relève des titres au tempo plus pondéré, avec des accroches rythmiques prenantes et des mélodies vocales prégnantes, avec un impact mélodique ultra-efficace. Dans ce cas de figure, on ne peut s’empêcher de penser à des références solides en matière de Hard carré et mélodique, tels que RATT, PRETTY MAIDS, TNT ou LILLIAN AXE. SLEAZER opère donc une fusion qui sonne comme le meilleur des deux mondes, Heavy et Hard, avec qui plus est un son net et précis, idéal en ce qu’il préserve les équilibres des années 80, sans pour autant singer les défauts fréquents formels récurrents (guitares aigres, caisse claire casserole, chant braillard, mixage confus…). Voilà un album qui s’avère aussi accrocheur pour son côté Heavy tranchant et frondeur que pour ses vertus mélodiques particulièrement bien travaillées et mises en œuvre.

Vidéo de Black Witch : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 19 novembre 2022