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30/11/2022
The stories we are afraid of - vol 1
CIRCLES
 
CIRCLES est un groupe australien formé en 2009. Il a à son actif deux EP sortis en 2010 et 2011, suivis de deux albums complets parus en 2013 et 2018. Je dois tout d'abord reconnaître que je n'avais jamais rien écouté d'eux avant ce mini album, qui sera d'ailleurs suivi d'un autre prochainement. C'est donc avec une oreille toute neuve que j'ai abordé cette musique. Dans sa forme actuelle, le groupe est un trio composé, donc, de Ben RICHTER, au chant et à la guitare, David HUNTER à la batterie et Ted FURUHASHI à la guitare et aux chœurs. Ils sont accompagnés par Drew PATTON à la basse et aux chœurs. J'ai été accroché dès la première écoute par la jolie voix de Ben RECHTER, claire et posée, (mais pas que), qui m'a littéralement subjugué. Le groupe est présenté comme œuvrant dans le rock progressif. Pour moi, même si la structure des morceaux se rapproche de ce que font les groupes de prog, avec une alternance de climats, il n'y a pas, ici, de démonstrations techniques qui sont l'apanage des groupes de prog. De plus, aucun titre ne dépasse les 5 minutes, ce qui est une différence notable et il n'y a pas, non plus, de claviers. L'appellation ne colle donc pas tout à fait, à mon avis, avec ce qui est proposé. En effet, l'écoute laisse apparaître plusieurs courants, allant du métal au Heavy en passant par le Djent et le métal prog. Le propos est plus direct et assez facilement assimilable. Allez, pour mettre toutes les chapelles d'accord, je dirais que c'est du alt-métal. Sinon, j'ai lu que la voix de Ben RICHTER était critiquée, car elle était trop pop. Pour moi, je dirais que c'est plutôt un atout pour le groupe et c'est ce qui fait, en partie, son intérêt. Cette juxtaposition d'un chant, parfois pop, et du métal est un vrai régal. C'est du “Pop métal”, en quelque sorte ! Je note enfin que l'album est superbement produit avec un son qui met bien en valeur tous les instruments, sans qu'aucun ne prenne le pas sur l'autre.

Les festivités débutent avec Wonder, un titre qui donne tout de suite le ton. C'est du métal puissant, bien sombre, superbement mis en relief par une prise de son tout à fait délectable. Le refrain, scandé, appuyé par de magnifiques chœurs est d'une pureté cristalline. Bliss débute sur un rythme totalement groovy et Ben RICHTER nous la joue hip-hop, façon EMINEM, vraiment ! Le morceau est techniquement bluffant. Écoutez bien la section rythmique, c'est de la haute voltige, du très haut niveau, pratiquement du Jazz-rock. Vient ensuite un passage calme, avec une ligne vocale très travaillée. Le jeu de batterie est superbe. Le tout se finit sur un riff métal violent et oppressant, avec un sentiment d'urgence bien présent. Ce morceau dégage tout à la fois de la force, de la maîtrise et de l'inventivité. Toutes ces choses en à peine plus de 3 minutes, c'est vraiment très fort !

Sleepwalking débute sur de la batterie seule, tout de suite rattrapée par un mur du son monstrueux. Puis une guitare distordue vient se lover sur le chant clair, très mélodique de Ben RICHTER. C'est un morceau de métal prog qui se rapproche de ce que peuvent faire leurs compatriotes de TERAMAZE (je sais, il fallait que je la place !). La scène métal australienne me régale, c'est un fait ! La voix qui surplombe la mer de guitares saturées est une petite merveille. Il y a du riff comme s'il en pleuvait et pourtant il n'y a aucune sensation de lourdeur pour moi et le refrain "catchy" me remplit de bonheur. On arrive ensuite, au morceau qui a éveillé ma curiosité. Echo, c'est d'abord une superbe prestation vocale de Ben RICHTER, caressante et toute en douceur. S'agissant néanmoins d'un groupe de métal, le morceau ne va faire que monter en intensité, avec toujours comme fil rouge cette magnifique voix. Sans que je m'en rende compte, je me retrouve face à un mur du son à la fin du morceau. C'est fort !

Dig fait dans le métal classique, avec un chant plus agressif et une rythmique qui passe tout à la moulinette sans me laisser respirer. À un moment, une fenêtre s'ouvre pour faire rentrer un peu d'air frais, sous la forme de percussions et d'arrangements vocaux, mais ça ne dure pas bien longtemps. Cet EP se finit avec Reckoning, qui débute tout en douceur avec un thème que l'on croirait joué au banjo. Le phrasé est tout de suite repris à la puissance dix, avec le bouton de volume bloqué à droite. Puis d'un seul coup, virage à 180 degrés, avec un passage tout en délicatesse et un chant divin, très expressif. Ben RICHTER est vraiment un excellent chanteur et il le prouve sur ce titre. Le refrain est un petit bijou mélodique, surfant sur un tapis de guitares en fusion. Encore une fois, la structure du morceau n'est pas des plus simples et pourtant tout reste cohérent. Le morceau se termine comme il avait commencé, sur un son de banjo. Quelle claque, quelle modernité !

J'ai découvert, avec grand plaisir, un groupe qui a pondu un EP tout en contrastes, fait de lumières et d'ombres, de violence et de douceur, sans un morceau plus faible que les autres, à tel point qu'ils mériteraient tous d'être mis en écoute ! Il y a une grande richesse instrumentale, qui nécessite plusieurs écoutes afin d'en cerner toutes les subtilités. Un album hautement recommandable pour tout amateur de métal mélodique qui se respecte. Vivement le volume 2 !

Sleepwalking : cliquez ici

Bliss : cliquez ici

Reckoning : cliquez ici
JMM213
Date de publication : mercredi 30 novembre 2022