Métal Intégral - Chronique / DENFIRE

Tournez la page avec un thrash qui arrache

Après avoir tourné depuis les années 90 au sein de plusieurs groupes de la scène punk, hardcore et metal au Brésil et en Angleterre, monsieur DENFIRE tourne la page. Il quitte Londres, revient s’installer à São Paulo et, probablement échaudé par de malheureuses expériences, décide de composer, écrire et jouer tous les instruments sur un projet solo.

Je vais être honnête, je trouve cela très étrange de se lancer dans un one man band, spécifiquement en matière de thrash metal, un genre éminemment taillé pour la scène. Cependant, passée la petite frustration de se dire que les chances sont bien minces d’apprécier ce mini-album en live je crois qu’il ne faut pas se priver du plaisir qu’il procure en tant que tel. D’ailleurs, si j’ai décidé de le chroniquer parmi l’avalanche de nouveautés, c’est bien qu’il y un truc qui m’a gaulé l’oreille.

En décembre 2021, DENFIRE nous avait déjà gratifié d’un excellent premier EP de trois titres, Riding The Winds Of Death et le voici de retour un an plus tard avec trois nouveaux brulots : Collective Insanity. J’ai une petite préférence pour ce second EP car j’ai senti un progrès dans la production qui délivre un son très clair et puissant mais je vous invite vivement à vous pencher aussi sur le premier opus.

Musicalement, DENFIRE joue essentiellement sur le côté thrash de la force, mais ne crache pas sur quelques ambiances plus ténébreuses. Les standards du thrash traditionnel sont respectés : des paroles balancées à coups de vers courts et qui claquent, une ribambelle de riffs très tranchants qui s’enchaînent et s’articulent intelligemment. Toutes les figures de style du genre sont assimilées et maitrisées. Soyons clair : DENFIRE est un maître riffeur !

Lone Wolf rentre dans le lard directement. L’album commence par un coup de poing. Les amateurs de petites ambiances sonores introductives de type « glas, pluie et tonnerre, échos de champ de bataille, grillons et bruit du vent le soir dans les branches de sassafras » seront déçus mais je salue cette volonté d’aller à l’essentiel qui est une constante sur l’album. Concernant les paroles, je crois discerner une parabole fantastique incitant l’humanité à se reprendre en main d’urgence. Ce n’est pas de l’hyper-speed mais la rythmique est serrée. Si vous avez besoin d’une référence, je ressens sur ce morceau une belle ambiance de type VENOM sur la ligne de chant, conjuguée à un lumineux travail sur les guitares.

La seconde plage, Awakening, démarre avec un riffage assez ample et une mélodie rampante. L’accent n’est pas mis sur la vitesse mais sur la lourdeur. A partir de la seconde minute le titre devient plus thrashy. Dans les paroles il est de nouveau question de reprendre les choses en main mais cette fois-ci de manière individuelle et non plus collectivement. Je me trompe peut-être, mais j’ai l’impression que ce morceau explique les raisons pour lesquelles DENFIRE a tourné la page s’engage dans un projet solo.

Ah ! la chanson-titre Collective Insanity clôture le mini-album avec excellence. C’est vraiment mon préféré des trois et notamment en raison de l’accélération consécutive à l’introduction qui cloue sur place. Voilà, le type de riff aussi speed que puissant qui te balance plusieurs G dans la face – un pur délice qui me ramène à la furie du premier LP de WHIPLASH ! Les thrashers vivent pour l’adrénaline qu’apporte ce genre de pièces. Allez, je me le réécoute en boucle celui-ci !

Bien sûr, trois titres c’est court mais je me console en additionnant les deux EP et – à bon entendeur – je n’aurais rien contre une sortie CD cumulant ces deux œuvres. Amateurs de thrash classique, si vous aimez sentir un travail mené avec sincérité et efficacité, allez de ce pas écouter DENFIRE !

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Extrait de Collective Insanity, le morceau-titre : Cliquez ici !... click and destroy !

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