Jusqu’à présent, les quatre freaks du combo canadien AAWKS n’avaient produit que trois formats courts, (((((Heavy On The Cosmic))))) étant leur premier album. Au vu du visuel de la pochette, du logo, du titre de l’album (sans parler de ceux des morceaux !), on se doute bien qu’une dimension psychédélique va prévaloir sur les débats ! Sans surprise, le groupe s’adonne aux joies troubles d’un Stoner Rock qui n’hésite pas à marauder dans d’autres sous-genres. En effet, évoluant dans les années 2020, AAWKS bénéficie d’un privilège certain, puisqu’il peut piller l’âge d’or du Rock à tendances psychédéliques, débuté dans la seconde partie des années 60 et poursuivie lors de la décennie suivante, tout autant qu’il peut s’inspirer des ramifications fort diverses ultérieures.

Incarnée par des bruitages électroniques, par un chant clair planant et par des rythmiques plus dépouillées, voire par quelques mélodies lancinantes et primitives, la tendance spatiale ne peut manquer d’évoquer HAWKWIND, mais aussi MONSTER MAGNET. De même que le goût du riff ultime, adossé à une rythmique épaisse et rebondie, évoque immanquablement les œuvres sulfureuses du seigneur IOMMI de BLACK SABBATH. Le traitement sonore particulièrement rugueux de la machine à riffs et de la section rythmique emmène logiquement l’ensemble vers les pratiques impies de CATHEDRAL et de ELECTRIC WIZARD. Ce qui n’exclue pas que les références essentielles en termes de réappropriation de BLACK SABBATH que furent SAINT VITUS et THE OBSESSED à l’orée des années 80.

En somme, AAWKS manipule avec un certain classicisme des référentiels multiples, mais cousins, sans vraiment se lancer dans la transcendance audacieuse de ses influences, mais en faisant en sorte de les assumer efficacement dans le cadre de formats raisonnables (entre quatre et six minutes). On guettera le second album qui se devra de dépasser ce constat initial.

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Alain
Date de publication : samedi 10 décembre 2022