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05/02/2023
Black openings
ANATOMY OF HABIT
 
Il y a à peine plus d’un an, je vous écrivais tout le bien que je pensais de l’album Even If It Takes A Lifetime du groupe de Chicago ANATOMY OF HABIT ((Relire ici). Il ne fait aucun doute que Black Openings est une suite de très haut vol à l’album de 2021.


00:00 - À l’écoute du nouvel opus, il me vient immédiatement à l’esprit que le titre d’Ouvertures Noires est parfaitement dans le sujet. La noirceur est prégnante, de la première à la dernière note de l’album. Toutefois les profondes vibrations de la musique d’ANATOMY OF HABIT entrent en résonnance avec des couleurs et des émotions qui vont bien au-delà de simples impressions funèbres ou morbides.

18:04 - Le titre Black Openings inaugure l’album. Il est introduit de manière très dépouillée, très minimaliste par une basse synchronisée avec une grosse caisse sourde, puis des percussions métallique s’insinuent, créent des étincelles sonores et le son se densifie encore par un enrichissement des percussions, puis grâce à une guitare qui s’intègre de manière indicible et prendra petit à petit de plus en plus de corps. La voix résonne, puissante, basse et froide. Ce morceau prend le temps d’évoluer sur ses dix-huit minutes. Le cœur du titre se mue en un flot atmosphérique et psychédélique durant lequel les percussions ne se font plus que par petites touches, une nappe de son vous engloutit, brouillard d’échos vibrants, dans lequel la précédente rythmique s’est dissoute. Aux deux tiers de la durée, la batterie, la basse et la guitare viennent restructurer le titre et le chant reprend, plus guerrier, plus âpre avant de sombrer dans un chaos d’où émergera un glas métallique. La performance est pétrifiante.

10:33 - La seconde plage, Formal Consequences, démarre à la manière d’une version très sombre du début de Time des PINK FLOYD. Drôle de comparaison, surtout que le morceau s’en démarque dès que le chant résonne comme un mantra étrange sur une mélodie à la fois présente et contenue. De multiples éléments viennent saturer l’espace sonore avant qu’une puissante rythmique de guitare ne le déchire après la troisième minute. Le titre évolue encore, retourne vers une avalanche de saturation puis laisse place à une mélodie plus douce, presque joyeuse à la septième minute… ANATOMY OF HABIT ne déclenche pas de violentes révolutions, ses morceaux se métamorphosent constamment de façon fluide. En tant qu’auditeur, je me laisse embarquer et prend régulièrement conscience du chemin parcouru en ne reconnaissant plus le paysage dans lequel je me trouvais quelques minutes plus tôt.

09:45 - Le troisième et dernier titre, Breathing Through Bones, commence dans un registre beaucoup plus familier. Il est assez rassurant de se retrouver en univers connu. Le titre évolue entre le climat froid du post-punk, et la lourdeur du doom metal. J’aime la guitare qui hurle, la voix qui se lamente, la rythmique de plomb et les percussions métalliques, le tout convergeant vers un imposant et glorieux final.

38:22 - Les compositions sont puissantes, sombres et en perpétuel renouvellement. Les atmosphères sont shamaniques et hypnotiques. Le chanteur donne des frissons. La qualité du mixage rend un parfait hommage à la musique. En résumé, Black Openings est un incontournable pour les amoureux de post-punk/doom experimental.

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ANATOMY OF HABIT est composé de :
- Alex LATUS : guitare ;
- Isidro REYES : percussions métalliques ;
- Skyler ROWE : batterie ;
- Mark SOLOTROFF : chant ;
- Sam WAGSTER : basse, lap steel guitar.

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Extrait de Black Openings :
- Breathing Through Bones : Cliquez ici !
Pumpkin-T
Date de publication : dimanche 5 février 2023