Formé en 2021, le combo FREDLÖS abrite en son sein des musiciens d’ores et déjà aguerris, sans qu’aucun n’ait dépassé le stade de l’underground. Sauf un : Alex HELLID, co-fondateur du mythique combo de Death Metal ENTOMBED (également ex-NIHILIST)… excusez du peu ! Le genre annoncé par la biographie officielle est Dark Folk Metal, appellation qui s’avère juste pour chacun de ses termes, mais pour laquelle il va falloir faire un effort de définition quant au rendu global.

Les bases, notamment rythmiques, demeurent majoritairement et lourdement ancrées dans un corpus Metal : batterie impérativement lourde et produisant un volume de jeu conséquent, riffs rugueux à vous peler la peau à vif (clairement hérité du Death Metal scandinave accouché par les ENTOMBED, DISMEMBER et consorts). Même s’il est quelque peu difficile de se prononcer sur le jeu à la simple écoute des fichiers mp3 en notre disposition, on constate que le groupe se montre capable d’envoyer du bois avec une efficacité implacable, impérieuse, parfois riche de ces mélodies incisives et altières, typique du Heavy Metal traditionnel. Le tempo demeure généralement modéré, de lent à médium, ce qui n’exclue aucunement des intensifications et des accélérations puissamment menées. Une variété rythmique qui se développe aisément au fil de compositions rarement concises : hormis le bref Folk Deus, les compositions les moins longues s’étagent entre cinq minutes environ au minimum et plus de six minutes au plus. Début d’une nette escalade, l’introductif Våt varm jord franchit le cap symbolique des sept minutes, Otto faisant de même avec le palier des huit minutes, Requiem culmine largement à plus de douze minutes. De telles durées permettent avant tout de varier les plaisirs, en diversifiant tempos, rythmes, styles et ambiances.

Autre versant typique du Metal extrême, nombre de lignes vocales émargent dans un registre guttural et douloureux, surtout celles prodiguées à deux reprises par Erik GRAWSIÖ de MÅNEGARM. Aucun crédit ne permet d’attribuer les interprétations vocales masculines dans un registre clair : dommage car elles apportent en contrepoint réellement pertinent.

Concernant le registre vocal, on ne peut que réserver l’essentiel de nos louanges aux capacités vocales de Liv HOPE, dont l’aisance, la puissance et la capacité de moduler à partir d’un registre clair et médium charrie une émotivité sous contrôle, avec parfois des montées tout à fait maîtrisées dans les aigus répondant à des schémas Folk particulièrement intenses. Grosses performances, complètement au service du projet.

Cependant, FREDLÖS ne s’avère pas uniquement dépositaire d’un héritage Heavy et Death Metal, mais revendique également des inspirations Folk et atmosphériques, parfaits contrepoints au poids conséquent des apports Metal. Outre l’usage de bruitages et d’électronique (les amorces de Farsot, Missväxt et Undergång), on rencontre des arrangements de cordes, des parties de guitare acoustique, des tournures de chant qui renvoient à un univers culturel nordique, parfois atteignant des hauteurs aigües impressionnantes, sinon expressives dans un registre médium ample et diversifié.

Au global, nous tenons une confrontation fructueuse, quoiqu’encore perfectible, entre le monde du Metal extrême (additionné de Metal traditionnel) et celui d’un univers Folk ouvert à toutes les influences, le tout visant à rendre compte d’un point de vue musical d’une vision particulièrement sombre du Moyen-Âge. A suivre…

Vidéo de Farsot : cliquez ici

Alain
Date de publication : samedi 11 février 2023