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14/02/2023
Revamp
NEVERSIN
 
Vous mélangez du métal avec de la progressive, du Modern rock, du Hard mélodique, du Heavy et vous obtenez NEVERSIN, un groupe italien qui nous propose son 4ème album en 13 ans de carrière. Avant toute chose, je vous invite à jeter un œil sur la chronique faite par Alain de leur précédent album, The Outisde In (cliquez ici), qu'il qualifiait à raison de "Hard prog lumineux". Alors, oui, la production n'est pas très prolifique, mais, d'une part je pense que la pandémie n'a vraiment pas aidé les groupes et par ailleurs, peut-être faut-il prendre son temps pour peaufiner sa musique, et dans le cas présent, je vous assure qu'elle est d'une grande qualité. Ils ont été catalogués Métal Prog, mais ici, nous sommes loin des démonstrations techniques parfois boursouflées et sans réel sens, que l'on peut retrouver chez DREAM THEATER par exemple (je sais c'est risqué de balancer, mais je suis chroniqueur, oui ou non ?). Ce groupe est capable de tout jouer, ce qu'ils revendiquent en citant, outre le combo sus-mentionné, un large panel allant de QUEEN à IRON MAIDEN en passant par TOTO et le power métal allemand ! Pour ma part, j'y trouve des refrains mémorables, des solos de guitares enflammés, une belle voix, une technique irréprochable et millimétrée. Le tout est uniquement et entièrement au service de la mélodie, et ça, ça me plaît beaucoup !

Jail entame les festivités sur un rapide roulement de batterie pour nous asséner directement un "Modern Rock" que n'aurait pas renié NEWMAN. La guitare est bien incisive et virevoltante et je sens tout de suite qu'elle va être hyper présente sur cet album. Un morceau bien carré pour se mettre comme il faut, en somme. The Stranger débute avec une rythmique plombé à la limite du métal pour déboucher sur un superbe refrain bien mélodique. Le solo est magnifiquement construit. Il y a de la variation de rythme et pourtant le morceau ne se désunit pas. Southern Cross est le premier morceau lent. C'est très mélodique, mais peut-être un peu trop convenu, pour moi.

Arpèges de guitares pour débuter tout en douceur The Game We Call Life. La superbe voix de Nicola CIARLINI se pose sur une ligne mélodique de toute beauté. Puis le morceau prend son envol et c'est un Hard progressif qui m'est proposé, chargé de guitares étincelantes, avec des passages en "twin" à la THIN LIZZY. Long For Love est une ballade, classique dans sa forme, mais qui permet surtout d'apprécier l'immense talent de Matteo SCALCON à la six cordes. J'ai rarement entendu, sur un seul morceau, un guitariste distiller autant de changements d'atmosphère, passant d'un solo technique et rapide à un solo "arpégé" pour finir sur un solo "hymnique", et tout ça pratiquement en continu pendant plus de 3 minutes sans aucun remplissage. Vraiment un superbe travail ! The Tower (The Stranger Part II) est le premier morceau long de l'album avec plus de 7 minutes au compteur et forcément le côté progressif du groupe apparaît, accompagné comme il se doit de plusieurs changements de rythme. Quand je vous disais que le groupe était capable de tout jouer, en voici une preuve éclatante ! Il y a par moments des accélérations de guitare fulgurantes, qui démontrent,si besoin était, que les musiciens en ont vraiment sous la pédale.

Démonstration de chant sur Trust, un morceau lent où Nicola CIARLINI fait étalage de son talent. Passage à la guitare sèche hispanisante qui aurait mérité d'être plus long, tellement c'est rafraîchissant. Le solo de guitare est inspiré et tout à fait dans le ton. À ce moment là, je me dis qu'il y a pas mal de morceaux calmes et tout de suite après, je me rappelle qu'il s'agit d'un groupe italien et les transalpins ont, à tort ou à raison, la réputation d'exceller dans ce domaine ! Part Of The Crime est le second morceau long de l'album. Il démarre toutes guitares dehors, dans un registre Métal prog bien marqué, mais toujours en restant mélodique. Puis, arrivé à la moitié du morceau, tout se calme avec un superbe chant et un solo étincelant, avant de repartir de plus belle sur un hard mélodique bien énergique, parachevé par un solo de guitare encore une fois époustouflant.

Alors, si vous avez bien tout suivi, ce dont je ne doute pas, vous vous demandez pourquoi je parle en préambule de Heavy, alors que vous n'en avez pas vu la couleur ! Voici donc que débarque Aces High, d' IRON MAIDEN. La poignée est bien dans le coin et faites gaffe à la mise en plis, car ça décoiffe ! La cover est à la hauteur de l'original, je vous assure. Pour finir en douceur, la deuxième reprise arrive, en la personne de l'immense Comfortable Numb de PINK FLOYD. 8 minutes de bonheur couronnées d'un solo "Gilmourien" dantesque comme il se doit. Il y a pire pour finir un album, non ?

55 minutes de musique de cette qualité ne se refusent pas, surtout si vous aimez, comme moi, le côté mélodique du Métal Prog, qui est ici bien présent ! Un prochain album est déjà en préparation et nul doute qu'il sera d'une qualité au moins égale à celui-ci.

Jail : cliquez ici

The Game We Call Life : cliquez ici

Long For Love : cliquez ici
JMM213
Date de publication : mardi 14 février 2023