Basé à Fargo (Dakota du nord), le duo instrumental à l’origine d’EL SUPREMO s’ancre tout aussi amplement dans le Heavy Rock des années 70, que dans une réappropriation des années 90, via le Grunge, le tout pouvant sans souci plaire aux aficionados du Stoner Rock.

Premier atout, la variété du son développé par EL SUPREMO. Certes, le tandem affectionne les riffs massifs et les rythmiques lourdes et rebondies, mais il n’est jamais question de se lancer dans un vain concours d’épaisseur. En effet, les compositions, souvent longues (deux au-dessus de sept minutes, une franchissant les dix minutes et une dernière culmine à plus de onze !), recèlent suffisamment de variations, voire de contrastes, pour que l’ensemble respire et s’avère très plaisant à écouter.

Surtout, en complément de la section rythmique et de la guitare, EL SUPREMO laisse toute sa place à un orgue, aux sonorités brumeuses, typiques des années 70, agissant en parfait complément d’une guitare solo bluesy et psychédélique. Contrairement à certaines errances démonstratives en vigueur durant les années 70, ni la guitare solo, ni l’orgue ne se lancent dans des démonstrations techniques interminables. Au contraire, les deux instruments prennent leur temps, avec pour objectif prioritaire de développer des ambiances tour à tour épaisses et délicatement planantes, d’exposer des textures riches, de créer des perspectives profondes et troubles. Par ailleurs, quel plaisir de déguster de véritables dialogues, à la fois patients et intenses, entre les deux instruments !

Il ne faut pas s’y tromper, EL SUPREMO ne se contente pas de réanimer toute une panoplie de sons et de plans datant d’une autre époque, mais se les réapproprie pour livrer une musique puissante et sensible, expressive et génératrice d’images mentales puissantes. Pas si courant pour une musique 100% instrumentale.

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Alain
Date de publication : samedi 25 mars 2023