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14/04/2023
Welcome to grime town
GRANDE ROYALE
 
Douze compositions, pour une durée totale de 36 minutes ! A l’aveugle, n’importe qui buzzerait sur un album des RAMONES. Ben non. Cela dit, nous sommes bel et bien en présence d’un de ces groupes qui prétendent , encore et toujours, embraser le front du Rock, à grand renfort de riffs teigneux, de rythmes directs et de tempos accélérés, d’une approche urgente et accrocheuse. Le Rock énervé de GRANDE ROYALE plonge ostensiblement ses racines dans le Rock primitif et gouailleur des années 60-début 70 (THE ROLLING STONES, THE WHO première manière, THE FACES, THE TROGGS), si strictement, voire violemment, électrocuté à la charnière des décennies 60 et 70 (THE STOOGES, MC5, THE FROST, AMBOY DUKES, JAMES GANG…).

Le fait est que GRANDE ROYALE vise plus que jamais l’efficacité, par le biais de compositions compactes, ramassées et percutantes, autant sur le plan rythmique que mélodique. Pour le coup, on ne va certainement vous faire le coup d’une fastidieuse étude titre à titre, tant cet album produit un effet global, son acquisition s’apparentant à l’achat d’une cartouchière pleine et insécable. Oui, sur le plan instrumental, il s’agit pendant à peine plus d’une demi-heure, de se prendre des gifles à forces de batterie sèchement cinglante, de basse tendue, de guitares cinglantes dans les riffs et griffues dans les solos. Même si quelques arrangements de claviers et de guitares acoustiques arrondissent et enrichissent l’ensemble, la tendance est à la vitesse, à la nervosité, à l’urgence, à l’esprit canaille.

Dans un quartette au sein duquel les quatre instrumentistes se partagent le chant (tant principal qu’en arrangements, chœurs et autres fioritures), il ne faut s’étonner que le registre vocal reprenne à son compte le côté garnement énervé qui prévaut de facto. Cela dit, cette approche échevelée se trouve systématiquement soutenue par des harmonies et des chœurs, lesquels achèvent de rendre le tout TOTALEMENT IRRESISTIBLE, à défaut d’être novateur pour un sou.

Pas novateur, GRANDE ROYALE ? Indéniablement. Mais génial pilleur et exploiteur maniaque et syncrétique des patrimoines électriques ô combien vivaces du MC5, des NEW YORK DOLLS, de TELEVISION, de Richard HELL & THE VOIDOIDS, des RAMONES, des DEAD BOYS et consorts. Toutes références qui n’excluent aucunement des apports plus Folk, plus Americana, bien qu’encore camouflés par l’urgence des assauts électriques.

Très honnêtement, se prendre une telle électrocution, si vivace, si sincère, et en même temps si maîtrisée et charmeuse, voilà un remède à la grande dépression actuelle !!!

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Alain
Date de publication : vendredi 14 avril 2023