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06/05/2023
Nightmare
ALEISTER
 
L’aventure démarre durant les 80s avec une succession de démos, jusqu’à aboutir en 1994 à l’excellent Tribal Tech qui, soyons clair, possédait tout pour faire décoller ALEISTER à l’international. Hélas, ce ne fut pas le cas et le trio entra en quasi-hibernation pour émerger de nouveau fin 2019 avec No Way Out. L’album est honnête mais le contexte sanitaire limitera fortement les possibilités d’aller défendre le bestiau en concerts. Revoici nos francs-comtois dans la partie avec un opus flambant neuf : Nightmare.

Laissons-nous aller à juger un album sur son ouverture. Ici, c’est le cri sauvage de David, « Prepare your soul for waaaaar ! », qui pose le ton de l’album : un cri simple et efficace qui te va droit dans les tripes et donne envie de réagir. Prepare your Soul For War est un morceau monolithique de bonne facture et je trouve très sympathique le changement rythmique plombé à 2’30. Je ne sais pas comment, mais je crois qu’avec une étincelle de plus ce morceau pourrait s’enflammer.

Lui succède The Game, au riff rapide plaqué sur un tempo lourd dans la veine d’un SLAYER. Le chant crié, légèrement éraillé et frôlant le guttural ajoute une touche hardcore que j’apprécie. La dernière minute et demi nous offre en prime de jolies variations instrumentales.

La troisième plage, n’est pas celle de Saint-Tropez. Sur Nightmare, ALEISTER joue dans le cauchemardesque avec de jolis hurlements glaçants venant ponctuer le titre. Autre intérêts, de beaux stops and go comme j’aime dans le thrash old-school, notamment la reprise de riffage sur double grosse caisse à 2’40.

Don’t Let Him Down est un morceau très carré, peut-être un brin trop linéaire. En tout cas ce « down » qui résonne comme des cris de corbeaux est une trouvaille intéressante. De là à réutiliser la même forme d’écho sur le morceau d’après c’est un peu too much. Ceci dit, The Reason For My Anger gagne en relief grâce à la syncope du riff à 1’25 et un bon petit bourrinage qui s’achève par une gratte partant en sifflet de manière fort surprenante.

Liar et son intro, The Preacher, clôturent l’album avec magnificence. J’adore l’atmosphère avec ce son rampant sur lequel se greffent des arpèges, puis un méchant riff sur le discours d’intro. Après quoi l’énergie écrasante de Liar éclate et c’est un grand moment de plaisir. Et n’en restant pas là, le morceau hyper pêchu va basculer sur une rythmique tribale que n’aurait pas renié le SEPULTURA des grands jours avant de s’achever par les cordes qui entrent en résonnance dans un joli larsen.

Nightmare est un album très agréable avec des points forts évidents : une prod tout à fait honnête, plein de bons riffs, une rythmique puissante et agile, un chanteur bien rageur. Mais il y a un point plus fragile : deux ou trois titres un peu trop convenus qui délivrent une sorte de minimum syndical du thrash. Je regrette juste que l’arrivée d’une seconde guitare dans le groupe ne donne pas lieu à des batailles plus acharnées. Le passage de trio à quatuor doit aussi se rôder et je suis presque sûr que pour le prochain opus ALEISTER saura tirer encore un meilleur parti de la présence d’un second riffeur.

***


ALEISTER est composé de :
- David ROUSTANY, guitare et chant ;
- Didier RENAUD, basse ;
- Neon, batterie ;
- Valentin MAUGAIN, guitare (a quitté le groupe) ;

- Sam KLAUS, ex-POST MORTEM a rejoint ALEISTER mais ne joue pas sur cet album.

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Extrait de Nightmare :
- Prepare Your Soul For War : Cliquez ici !
- Nightmare : Cliquez ici !

Pumpkin-T
Date de publication : samedi 6 mai 2023