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17/05/2023
Reflections from an unseen world
BLUE DAWN
 
Ah ! Je me sens tout guilleret lorsque je découvre une pépite de l’underground au milieu de tout un tas de sorties banales, ennuyeuses ou inécoutables. C’est aujourd’hui le cas grâce à Reflections From An Unseen World.

Fondé en 2009 à Gênes, malgré déjà trois albums, BLUE DAWN est resté assez confidentiel, me semble-t-il. Eh bien, il se pourrait que les choses changent car leur nouvel album est particulièrement intéressant.

BLUE DAWN joue une musique que je classerais entre du hard rock à l’ancienne, du rock progressif ou psychédélique des 70s et du heavy/doom metal. Il émane des titres une aura mélancolique essentiellement due à la voix de la chanteuse, et une profonde noirceur chez le chanteur. Les mélodies sont très travaillées et très efficaces et les solos de guitare sont non seulement brillants mais particulièrement lisibles, intelligents et complémentaires de la trame mélodique. Je m’arrête quelques instants sur le cas de ce guitariste soliste : Davide BRUZZI m’en a mis plein les oreilles dès l’incroyable solo qui explose à l’ouverture de l’album, juste après l’intro au piano. À titre de comparaison, il m’a rappelé la virtuosité de son compatriote Simone FALOVO d’ELEKTRADRIVE.

Du point de vue des influences, il y a bien sûr BLACK SABBATH (dont le groupe reprend d’ailleurs Who Are You ?) mais globalement, j’ai ressentis le côté doom et angoissant des maîtres dès le premier morceau, Hostage Of Grudge et cela continue avec Praise Of Folly ou From Hell.
À cela s’ajoute dans la construction des morceaux, dans l’incorporation de claviers, dans certains ponts ou certaines lignes de basse, une forte influence de BLUE ÖYSTER CULT. Comment, par exemple, ne pas penser Sole Survivor du BÖC en entendant Sea Of Glass ?

Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, BLUE DAWN ne reste pas coincé dans le proto metal des 70s. Le groupe est tout à fait capable d’embrayer sur une vraie puissance heavy metal – voyez la rythmique de Damage Done qui déboule à la double grosse caisse et nous délivre des stop and go quasiment thrash. J’adore.

L’album renferme de vrais joyaux à l’instar de Hostage Of Grudge (quelles parties de guitares !), du brûlant Damage Done, de l’étonnant Sea Of Glass avec un excellent solo de saxo, et de cet instrumental qui trône au centre, A Blue Monster In My Heart, qui est à la fois mélodique, pêchu et très imaginatif. Bravo !

La production est honnête malgré quelques points qui accrochent un peu mes oreilles. À mon goût – car c’est uniquement une affaire de goût – j’aurais espéré une chanteuse avec un peu moins de mélancolie et un peu plus de démence. Reflections From An Unseen World n’en reste pas moins un album inattendu, varié et très attachant qui mérite d’être découvert, et plus si affinités.

PS - Si vous traquez le collector, sachez qu’en plus des supports normaux CD et LP, l’album sort en vinyle rouge en 66 exemplaires seulement.

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BLUE DAWN est composé de :
- Enrico LANCIAPRIMA, basse et chant ;
- Monica SANTO, chant ;
- Andrea ‘Marty’ MARTINO, guitare ;
- Davide BRUZZI, guitare et claviers ;
- Andrea DI MARTINO, batterie.

Notons la présence de Roberto NUNZIO TRABONA invité pour les interventions de saxo.

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Discographie :
- Blue Dawn, 2011 ;
- Cycle Of Pain, 2013 ;
- Edge Of Chaos, 2017 ;
- Reflections From An Unseen World, 2023.

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Extrait de Reflections From An Unseen World :
- Praise Of Folly : Cliquez ici !
- A Blue Monster In My Heart : Cliquez ici !
Pumpkin-T
Date de publication : mercredi 17 mai 2023