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01/07/2023
Invocation
HIGH PRIEST
 
Formé en 2016 à Chicago, le quartette HIGH PRIEST livre seulement maintenant son premier album, précédé il est vrai par deux EP : Consecration (cinq titres, 2016) et Sanctum (quatre titres, 2019). Cette progression discographie, patiente et prudente, est la marque d’une formation qui prend son temps pour affûter ses arguments, pour affiner ses compositions et pour affermir son style. Et le fait est que cet album impressionne par ses qualités imparables : écriture et composition, interprétation, mise en son, les étoiles semblent s’aligner parfaitement pour faire de ce début en grand format une réussite définitive.

A la première écoute, c’est une impression de puissance qui emporte l’adhésion. Les riffs des guitaristes Pete GROSSMANN et John REGAN pèsent lourd, très lourd, sans oublier le côté affûté, l’ensemble pouvant recevoir la bénédiction du Grand Maître Tony IOMMI et évoquant le meilleur du Doom Metal classique. Histoire à la fois d’alourdir l’ensemble et de l’animer fortement, la section rythmique ne fait pas de quartier : le bassiste Justin VALENTINO débite des lignes aux sonorités métalliques et claquantes, avec un groove tendu permanent, tandis que son collègue batteur Dan POLAK met en place un jeu intense, sollicitant abondamment toms et cymbales. Je peux vous assurer qu’à plus d’une occasion, le versant rythmique poutre très sévèrement ! Mais alors, HIGH PRIEST ne serait-il qu’un groupe ultra-efficace en matière de Metal épais et lourd ?

Que nenni ! Premier vecteur de diversification et de nuance, le chant. Assuré par le bassiste, il repose sur un registre clair, très souvent filtré, au phrasé distinctement et lentement articulé ; surtout, ce chant lancinant se trouve plus souvent qu’à son tour doublé, harmonisé, avec un rendu qui ne manque pas d’évoquer le Grunge lourdement émotionnel d’ALICE IN CHAINS. Riche et détaillé, l’impact dramatique demeure tout au long de l’album, qui se trouve de fait nimbé d’une aura mélancolique de bon aloi.

Moins présents, mais pas pour autant négligeables, d’autres éléments contribuent à diversifier et à enrichir le spectre de l’album. A côté des riffs titanesques précédemment évoqués, les deux compères guitaristes s’engagent dans des exercices de gémellité qui évoquent immanquablement ce qui se pratiqua au sein de la NWOBHM, voire les moments les plus intenses de THIN LIZZY (période Thunder And Lightning). Par ailleurs, de ci de là, des arrangements de claviers vintage offrent des contrastes fructueux à l’orage rythmique déployé. On sent par moments des effluves psychédéliques s’immiscer entre les lourds blocs rythmiques.

Au final, cette équation qui consiste à enrichir un versant majoritairement axé sur la puissance s’avère totalement gagnante, puisque HIGH PRIEST égale largement l’impact des productions millimétrés et surgonflées actuelles, tout en conservant des vibrations sensibles palpables. A mon sens, la découverte s’impose de manière impérative pour les fans de Doom classique, de Stoner Metal et de Grunge orienté Metal !

Vidéo de Divinity cliquez ici et de Invocation cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 1 juillet 2023