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La force brute d’un trio transcontinental des antipodes
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En 2021 à Auckland (Nouvelle Zélande), l’immigré turc Ozan TURAN (guitariste, chanteur, ingé son) pose les bases esthétiques de THE DEATH SPELL. Il sera rapidement rejoint par un bassiste italien, Alessandro IRACI et un britannique à la batterie, Owen DREW. Me voici en train de découvrir le premier album éponyme du trio et ma première réflexion a été : « Quelle richesse, l’immigration ! »
En effet, mes oreilles se dressent dès le titre d’ouverture, Nail You Higher Than Before. Le riff puissant laisse assez de place pour une mélodie rampante, le chant est efficace. Le final sous forme de jam instrumentale est un pur délice. La basse est époustouflante, la batterie trouve le compromis idéal entre martellement robuste et agilité. Je suis aux anges, j’ai le sentiment de plonger dans du MOTÖRHEAD avec un brin de mélodie en plus et un habillage de stoner. Le second titre, Leave You Lying On The Ground, n’émousse pas mon enthousiasme, bien au contraire. Avec du recul, c’est peut-être mon morceau préféré de l’album. La rythmique est un rouleau compresseur sur lequel se pose une mélodie vocale très accrocheuse et une guitare relativement parcimonieuse très 70s. Je suis réellement conquis par l’équilibre du morceau. THE DEATH SPELL, malgré l’évidente maestria de ses musiciens, mise sur l’efficacité et abandonne toute fioriture inutile ou démonstration égocentrique.
L’album se déroule ainsi du premier au dernier titre. Aucun morceau n’est dispensable et chacun amène son lot de plaisir, de surprises. Je suis ravi par le solo aux sonorité psychédéliques de Funeral Pyre. Je me laisse embarquer par le groove pur rock de Die Alone qui me fait penser à celui de Highway Star. Je me régale sur Witch’s Coven dont je vous conseille la vidéo délirante (lien en fin d’article) sur des images extraites du documentaire culte de 1922 : Häxan, la Sorcellerie à travers les âges. Je suis écrasé par le doom metal sans concession de Potter’s Field Forever un morceau archétypique du genre et tellement bien fait ! Je suis surpris par I Am The Shadow qui, en plus de son joli solo, amènerait presque de la douceur dans ce monde de brutes. Hélas, j’arrive au dernier éclat de ce joyau qui s’achève par le rythme chaloupé de Kill In The Darkness. Je valide tout !
Un petit conseil – si comme moi, vous aimez écouter un album à l’ancienne, de A à Z, tranquillement posé pour apprécier comme il se doit une œuvre dans son intégralité, faites-le en lisant les paroles qui sont publiées sur Bandcamp parce qu’elles sont croustillantes.
Enfin, je ne peux pas vous quitter sans souligner deux points qui participent à la magie de cet album. D’une part, je souligne la qualité de la pochette dessinée à la main par Misanthropic-Art (En voir plus ici !), d’autre part il m’est impossible de passer sous silence l’excellente production de l’album, depuis la prise de son par Daryl TAPSELL du Blackdoor Studio, jusqu’au mastering d’Angus McNAUGHTON qui prépare la version vinyle, en passant par le mixage signé Ozan TURAN lui-même.
Encore un album des plus recommandable. J’espère une sortie physique prochaine et soyez sûrs que dans ce cas une copie ira directement enrichir ma collection.
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THE DEATH SPELL est composé de : - Ozan TURAN, guitare, chant, ingé son ; - Alessandro IRACI, basse ; - Owen DREW, batterie.
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Extrait de The Death Spell : - Witch’s Coven : Cliquez ici ! - Nail You Higher Than Before : Cliquez ici ! - Eye For An Eye (enregistrement live) : Cliquez ici !
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