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22/12/2023
Przestwór
WIJ
 
Enfin ! Ce 15 décembre est sorti le successeur de Przeklęte Wody, cet EP de WIJ qui me fit si forte impression l’an dernier (Lire ici.). Voici donc le premier album long du scolopendre polonais : Przestwór (Espace, en français).

Le doom/heavy metal est ici réduit à sa plus simple expression : une guitare, un batteur, une chanteuse. La gratte de Palec, chargée à ras bord en distorsion, intervient le plus souvent en riffs épais ou en mode drone (bourdon) mais ne s’interdit pas de basculer vers un son à l’attaque incisive. La batterie est tenue depuis cet été par Bob. Ce dernier remplit parfaitement son rôle avec puissance, précision et jamais de surjeu. Quant au chant… ah la la ! Maria est une chanteuse exceptionnelle, autant de par sa tessiture (plutôt aigüe), que grâce à sa palette étendue d’intentions dramatiques. Oui, un groupe c’est un groupe et tout le monde compte. Mais oui, je vais faire râler ses deux acolytes car vraiment cette chanteuse, c’est la classe internationale !

Compte tenu de la composition du trio, je suis impressionné par le son de l’album bien qu’en studio l’exercice soit facilité avec la possibilité de multiplier les pistes de guitares, notamment pour recréer la présence d’une basse ou pour maintenir la rythmique durant des chorus. J’ai confiance en l’évidente expertise de ces artistes, toutefois je m’interroge sur la faisabilité de reproduire en live la scène sonore créée en studio… J’espère voir un jour WIJ en concert pour tirer ce mystère au clair.

Les paroles de Przestwór sont écrites en polonais et il paraît que toutes les chroniques et commentaires en Pologne vantent la qualité des textes. Aussi, j’en confie la traduction à une intelligence artificielle et celle-ci se retrouve rapidement aussi bête qu’un balai sans manche en me refourguant des vers sans queue ni tête : « Je cracherai des pommes dans l’obscurité avec mon cœur » ou « Une sonde magique se débat le long des nervures de la chapelle quand le cœur suce et crache, et que le pou prostitué le chatouille ». Je suis rassuré, l’IA est définitivement incapable de traduire de la poésie.
Ceci étant dit, certains textes restent intelligibles malgré leur pitoyable traduction et paraissent directement issus de la plume d’un Charles BEAUDELAIRE sous influence lovecraftienne.

Il est tout à fait étonnant de constater comment WIJ a positionné le curseur côté heavy metal, par rapport à leur premier EP. L’intro du morceau d’ouverture, Panzerfura, est à ce titre caractéristique de cette tendance. Quant au dernier titre, Z Raju Won, celui-ci lorgne carrément du côté thrash de la force. Rassurez-vous, entre les deux, vous aurez la joie de retrouver de vrai riffs de doom, tels que sur le pachydermique Brek Zarith, le très noir Lete ou le plus épique Skrzypłocz, entre autres.

Les amis, je vous ai gardé le meilleur pour la fin. En effet, avec son beat de metal industriel, posé sur un bourdonnement lancinant, surmonté d’un riff monumental que je verrais bien sortir du répertoire de RAMMSTEIN, Oko est LE morceau qui de toute façon justifie à lui seul l’achat de l’album. La prestation de Maria est absolument énorme et me donne envie de sauter partout à chaque écoute. S’il n’y en avait qu’une, cette chanson pourrait bien être pour moi celle à retenir de 2023.

L’insectoïde WIJ s’est extrait de la nymphe doom qui caractérisait l’EP Przeklęte Wody pour incorporer dans Przestwór de nouvelles influences, faisant de sa musique une œuvre personnelle et inimitable. Cet album est incontournable !

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WIJ est composé de :
- Maria ‘Tuja Szmaragd’, parolière et chanteuse ;
- Palec, guitariste ;
- Bob, batteur.

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Extrait de Przestwór :
- Oko : Cliquez ici !
- Brek Zarith : Cliquez ici !
- Z Raju Won : Cliquez ici !

Pumpkin-T
Date de publication : vendredi 22 décembre 2023