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17/07/2025
Domkraft
DOMKRAFT
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Pourquoi vouloir changer une formule gagnante ? C’est la question que l’on est en droit de se poser à l’écoute de ce cinquième du trio suédois. En dépit d’une absence de titre propre, on pouvait s’attendre à un nouveau départ, vers des destinations inédites. Or, on retrouve intacts les éléments qui avaient fait mouche pour leurs troisième et quatrième opus (piqûres de rappel : cliquez ici et cliquez ici). Soit un mélange de Stoner, de Sludge et de Space Rock (avec des pincées de Doom, de Rock psychédélique, de Post Hardcore).
Ces trois familles aux mamelles desquelles DOMKRAFT vient s’abreuver se trouvent fusionnées pour obtenir une œuvre au noir fascinante. La longueur des compositions permet d’organiser des confrontations fructueuses. Ainsi, le trio peut développer des rythmiques lancinantes, lourdes, répétitives, produisant des effets d’hypnose. Pour autant, il peut casser ces avancées massives par des breaks qui permettent en outre d’aérer quelque peu un ensemble massif. L’auditeur se trouve dans des postures paradoxales, à la fois enseveli par de la roche en fusion et flottant dans le vide intersidéral. On a du mal à croire qu’il n’y a que trois musiciens derrière ce labyrinthe infernal. Saluons d’abord le travail très mobile du batteur Anders DALGREN, qui, tout en livrant son lot de frappes pesantes, multiplie les contretemps et valorise son jeu de cymbales. Sur ce canevas, le bassiste Martin WEGELAND déroule des lignes tour à tour grondantes ou sèches, avec toujours à l’esprit d’emplafonner l’auditeur en pleine face. La guitare Martin WIDHOLM ne donne pas dans la dentelle, assénant des parties charbonneuses, vicieusement tordues. Quelques solos bluesy ne changent pas grand-chose à l’équation. N’oublions pas les bruitages électroniques qui entérine l’ancrage Space Rock. Et puis, il y a les vocaux possédés, plutôt rares mais marquants. En charge de faire définitivement peur, le bassiste éructe des vocaux écorchés, charriant tour à tour colère et désespoir. Voilà un album puissant, qui nécessite des écoutes successives pour en bien cerner la complexité. Saluons enfin de choix d’un bel artwork, là où les précédents albums arboraient de parfaites horreurs ! Vidéo de The Bane : cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 17 juillet 2025 |
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