Live report : STRATOVARIUS - Lyon - 19/01/2010 ( STRATOVARIUS , TRACEDAWN , MYSTIC PROPHECY )
On peut le considérer comme tel, le concert de STRATOVARIUS ce soir à Lyon est LE premier grand évènement musical en ce début 2010. Et s’il y avait un endroit où il fallait être pour les assoiffés de métal, c’était au Transbordeur ce mardi 19 janvier 2010.


La soirée débute dans une ponctualité parfaite puisque c’est à 19h30 pétantes que s’élance le jeune groupe finlandais TRACEDAWN devant une assemblée à demi teinte, partagée entre l’envie d’une première bière au bar ou celle de découvrir des groupes moins connus. C’est néanmoins rapidement que les têtes se mettront à remuer et que le public se montrera réactif aux sollicitations du groupe.
Peut-être est-ce grâce aux quelques mots en français que nous offre le groupe, petit détail que les français aiment toujours ?
Non, cela relève plutôt du dynamisme incroyable de la part de ces six musiciens qui balaient la scène de droite à gauche, qui donnent tout ce qu’ils ont, qui sont carrés et impeccables niveau mise en place, et qui offrent un death metal mélodique ultra efficace.
En effet, le chanteur Antti LAPPALAINEN, malgré son jeune âge, envoie les décibels sur de vraies lignes de chant même en grunts, et se permet quelques interventions de chant clair par ci par là. Le claviériste Vili ILTÄPELTO assure de superbes mélodies de synthé et nous fera le plaisir de jolis soli, tout comme les guitaristes Tuomas YLI-JASKARI et Roni SEPPÄNEN qui tour à tour se passent le relais entre guitares rythmiques et solistes. Compliments également au batteur Perttu KURTTILA, dont la frappe énergique et la mise en place des plus pros sont à saluer.
Bref, on aime ou on n’aime pas, mais TRACEDAWN a de l’avenir devant lui, et c’est donc pour moi la bonne surprise de ce début de soirée.


C’est ensuite au tour des allemands de MYSTIC PROPHECY de prendre possession de la scène du Transbordeur, proposant un heavy metal énergique, mais pas tout à fait efficace car le public, même si de plus en plus abondant, peine à suivre le groupe lorsqu’il s’en voit confié l’opportunité.
Il faudra attendre de passer la moitié du set pour que la foule réponde enfin aux sollicitations du chanteur R.D. LAPIAKIS, qui certes possède une très bonne technique, et dont la performance vocale sera sans faille tout du long ; par contre, pour ce qui est du charisme qu’il dégage sur scène, on repassera !
Le bassiste Connie ANDRESZKA est quant à lui beaucoup plus communicatif et semble prendre plus de plaisir sur scène. Il nous livrera d’ailleurs de jolis doublages à la tierce sur certains refrains et poussera même quelques grunts, apportant un « petit plus » à un set bien homogène, où (il faut bien le reconnaitre) tous les titres semblent se ressembler.
Dans les gradins certains sont encore assis, et c’est enfin sur le dernier titre Paranoid, une reprise de BLACK SABBATH, que le groupe assènera son coup de grâce… Pourvu qu’il n’y ait pas eu trop de fans du groupe dans la salle, car le morceau a non seulement été complètement transformé, mais pas vraiment dans le bon sens. Trop rapide, trop agressif, la reprise ne colle pas avec le morceau original…
Vous l’aurez donc compris, malgré leur énergie et leur renom, la prestation qu’a livré MYSTIC PROPHECY ce soir ne restera pas gravée dans ma mémoire, ni dans celle de beaucoup des spectateurs ce soir-là, devenus impatients de voir arriver le groupe pour qui ils sont venus sur la scène.

Set List :
Accross The Gates Of Hell
Masters Of Sin
Dark Forces
Demons Blood
We Kill You Die
Sacrifice Me
To The Devil I Pray
Evil Empires
Savage Souls
Paranoid
(BLACK SABBATH cover)


C’est vers 21h45 que les lumières se tamisent et que résonnent les premières notes d’un chant d’enfant… C’est avec leur titre Destiny que STRATOVARIUS ouvrira son set ce soir, sous les acclamations d’un public ravi et plus motivé que jamais. Une fois le morceau joué dans son intégralité, l’intro de Hunting High And Low se fait entendre et c’est reparti de plus belle, tant sur scène que dans la salle.
Dès sa première prise de parole, Timo KOTIPELTO évoque les problèmes rencontrés par le groupe ces deux dernières années (en faisant directement référence au conflit qui a eu lieu avec Timo TOLKKI) et remercie donc chaleureusement le public venu ce soir. Une façon comme une autre de remercier les fidèles. Il en profite pour présenter au passage Matias KUPIAINEN, nouvelle recrue à la guitare, qui est définitivement bien intégré à la formation et qui en ferait presque oublier son prédécesseur, tant la complicité entre les cinq musiciens actuels est indéniable. Tous les cinq arborent tout au long du concert des sourires évocateurs, et transmettent un réel plaisir d’être sur scène, même sur la fin de leur tournée mondiale.
Ce soir, la track list reprend les grands classiques du groupe qui ne jouera que trois titres de son dernier album Polaris. La salle est alors comble et c’est en fanfare le public accompagne chaque refrain ou thème des titres comme Kiss Of Judas, A Million Light Years Away, Phoenix ou encore Paradise, Eagleheart… Ok je m’arrête là, je pourrais tous les citer tellement l’audience s’est révélée en forme ! Chaque titre est accueilli par une ovation du public qui semble ravi du set que nous propose STRATOVARIUS ce soir.
La technique et la maîtrise de ce groupe mythique sont toujours au rendez-vous. Matias KUPIAINEN se livrera bien souvent à de superbes et parfaits soli, souvent doublés en entier par le claviériste Jens JOHANSSON ou sur des montées/descentes de gammes par le bassiste Lauri PORRA. Et lorsqu’il y a des petits ratés, comme par exemple un léger décalage entre guitariste et claviériste sur l’intro de A Million Light Years Away, ou un gros grésillement aussi fort que bref sur l’improvisation soliste de Jens JOHANSSON, c’est éclatant de rire qu’il le prendra, finissant le concert avec sa serviette autour du cou, façon footballeur revenant d’un intense entrainement ! La simplicité semble donc être l’état d’esprit dans lequel STRATOVARIUS a décidé de faire son retour.
Seul petit bémol à ce tableau : les fréquentes difficultés que rencontre Timo KOTIPELTO dans les aigus où les notes sont sensées être tenues, comme dans les titres Destiny, Phoenix, Forever Is Today ou Father Time. Sa voix semble se fatiguer plus vite et il est donc légitime de se demander comment cela va-t-il évoluer sur les prochains albums et concerts ? Mais n’allez surtout pas croire que cela aura gâché le concert ! Sa prestation générale est toujours aussi pro, et l’ensemble est toujours aussi…. STRATO !
Lorsque le groupe nous annonce le tout dernier titre, c’est-à-dire le dernier du rappel, celui où tout le monde se dit « oh noooooon ! », c’est leur succès Black Diamond qui achèvera une foule qui ne tient absolument pas à laisser filer son groupe préféré, et c’est avec grande difficulté que le groupe quittera la scène, après nombreuses improvisations à la guitare, aux claviers, ou bien à la batterie.
Pour un retour, c’était donc un retour en fanfare. A tous ceux qui se sont dit « STRATOVARIUS en concert sans TOLKKI ? Non merci », un seul conseil : la prochaine fois, n’hésitez pas !
Vivement le prochain album et la prochaine tournée !

Set list :
Destiny
Hunting High And Low
Speed Of Light
Kiss Of Judas
Deep Unknown
A Million Light Years Away
Solo basse/clavier
Winter Skies
Phoenix
Solo basse/guitare
Forever Is Today
Paradise
Against The Wind
Eaglheart


Rappels :
Forever
Father Time
Black Diamond



Retrouvez les photos de cette soirée dans la rubrique "Galerie" du site.
Une interview exceptionnelle et exclusive de Jens JOHANSSON, claviériste de STRATOVARIUS, est disponible sur le blog du MySpace de METAL INTEGRAL : www.myspace.com/metalintegral.
Maud
Date de publication : samedi 23 janvier 2010