Live report : SAVOIE ROCK FEST 2010 ( OBITUARY , BENIGHTED , THE ARRS , PAUL DI ANNO , SUICIDAL ANGELS , NIGHTMARE , GWAR , ZUUL FX )
17h, l'ambiance du Parc Olympique d'Albertville décolle en grandes pompes avec pas moins que ZULL FX (Death Metal) pour premier groupe de la saga. Savant mélange de SPLIKNOT et FEAR FACTORY et inspiration radicale de MACHINE HEAD, ZUUL FX reste un choix étonnant pour ouvrir le bal. En effet, il ne remporte pas le succès mérité, puisque la salle n'est clairsemée que d'une centaine de personnes. Les fans arrivent donc tout juste (moi y compris!) mais qu'importe ZULL FX est bien présent et en forme. Il sait faire monter la température comme aucun autre et déjà les corps s'agitent devant la scène. La set list s'enchaine sur un rythme endiablé, et le chanteur Zuul, ne tient pas en place, headbangant à souhait. On notera l'hommage à PANTERA, par une reprise que ZUUL FX aura parfaitement su maîtriser. Et final sur un I hate you, au refrain easy, que le public ne manqua pas de reprendre en coeur.

Une bonne entrée en matière, donc, qui se poursuit sur le même rythme, avec THE ARRS (The Alien's Right Respect Sect), groupe de hardcore, metalcore. Un son lourd, rapide et saturé qui prend aux tripes dès les premiers accords. Le public suit sans se soucier de la chaleur et ont donné envie à Nico (le chanteur) de descendre faire un tour au devant des premiers rangs. Les premiers circle pit se forment et c'est sur Ma miséricorde que le groupe tira sa révérence.

Le groupe suivant n'est autre que le très attendu NIGHTMARE. Avec la touche la plus heavy de la soirée, l'ambiance est assurée bonne enfant. Surtout que nos french metalleux ne sont pas venus tout seuls, leurs fans les accompagnaient. Ils ont particulièrement marqué la soirée avec un très joli hommage à un des pères du Metal récemment disparu, Ronnie James Dio. Avec un Jo Amore au sommet de son art, on n'eut peu de peine à croire l'espace d'un set que le grand maître était revenu parmi nous... Autre surprise, ce n'était pas David, le frère de Jo à la batterie, mais Kevin (batteur de BENIGHTED) qui a assuré grave son poste avec seulement 4H de répèt' dans les pattes. Jo ne se sentait plus de joie, laissant le micro tantôt à J.C. Jess pour Three Miles Island (très jolie timbre de voix d'ailleurs!) tantôt à Yves Campion. Le groupe s'est donc une fois de plus fait plaisir sur scène pour le plus grand bonheur des présents. D'autant qu'il est toujours sympa de les voir ensuite partager une bière dans le public ou au micro de Rock en folie (la radio de tous les rocks), déplacée à l'occasion du festival.

Suite à cette série Heavy, le dernier groupe français de la soirée, BENIGHTED a fait son entrée en scène. Tonitruant, énergique et à la rythmique bien huilée, BENIGHTED porte de manière brutale les couleurs du Death Metal. Ils nous ont offert une exclue de leur plus grand cru (c'était la première fois qu'ils la jouaient) et un final sur Slut de l'album Icon des plus efficaces. Le bassiste Eric, ne résista pas à l'envie de descendre de scène, à l'abord des premiers rangs et à finir carrément dans la fosse. Grosse ambiance donc pour terminer cette première partie de soirée des plus endiablées.

La France en force pour cette première partie n'a donc pas à frémir devant les gros noms qui s'annoncent ensuite pour le reste de la soirée.

On démarre avec OBITUARY, grand nom du Death Metal américain. Avec un bassiste en sandales et que trois cordes à son arc, on ne peut qu'admirer le travail d'orfèvre des mains de Franck Watkins sur le manche, le tout avec une classe déconcertante. Décontractés mais assurés de ravir leur public, les metalleux d'outre Atlantique ont emporté l'adhésion de plusieurs générations. En témoignaient les rangées grossissantes derrière moi. Quel plaisir d'entendre cette voix si particulièrement grave de J. Tardy. Un monstre à découvrir absolument sur scène !

Le groupe qui suit est d'un tout autre genre. Au jeu scénique incomparable, les auditeurs ont intérêt à savoir à quoi s'attendre... Sinon, il y a du sang!... et GWAR est bien loin d'être avare sur ce point. Les enceintes plastifiées, on sait (ou se rappelle c'est selon) qu'il va y avoir du jus de versé. Et Ô combien!... GWAR reste un groupe hors du commun de par leur esthétique scénique (des monstres intergalactiques à la gladiateurs) et leur musique trash metal tirant sur le punk devient presque secondaire. Presque dommage pour le son dont on a peine du coup à se souvenir, mais bravo pour les fous rires dûs aux coupages de mains en série et autres accessoires nécessaires à la survie. GWAR, c'est du second degré (même si ça peut se comprendre que ce soit contreversé), mélangeant sexe, politique, sang et mises en scène scatos, sados... comme personne!... A voir sur scène, assurément!...

Enfin, avant de clôturer la nuit (il se fait déjà minuit et demi) avec PAUL DI'ANNO, on retrouve un SUICIDAL ANGELS des plus efficaces et volontaires, malgré le manque d'entrain du public. La fatigue se fait en effet ressentir, mais le chanteur est bien décidé à assurer le show et ça fait plaisir. Le quator venu tout droit de Grèce a donc distillé de manière savante ses refrains trash metal de manière généreuse arrosant le public de riffs les plus agressifs et incisifs les uns que les autres. Leur marque de fabrique!... Assurément intéressante les élevant au rang d'autres grands noms tels que SLAYER pour ne citer qu'eux.

La touche finale, c'est donc PAUL DI'ANNO , le très attendu Paul qui nous l'offrit. Un court concert, passé bien trop vite, mais voilà il est l'heure de terminer le festival. Qu'importe, on aura pas manqué de se bouger frénétiquement sur les airs de l'IRON MAIDEN à ces débuts. Malgré un Paul fatigué à la voix cassée, la magie opère quand même et gare à ceux qui restent les bras croisés dans la fosse, Paul n'aime pas ça et ne se gène pas pour le signifier. Merci Paul pour faire revivre le passé aux nouvelles générations.

Le Savoie Rock Fest c'est fini. Un seul regret, trop peu de monde. J'espère que ça n'empêchera l'édition de l'année prochaine. Un grand merci aux artistes pour le bonheur de cette journée.
vyx
Date de publication : mardi 13 juillet 2010