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Reportage :  Plus de 40 ans de Metal: adieu la retraite ! JUDAS PRIEST revient sur scène ( JUDAS PRIEST )
Date de publication : 30/04/2011
Auteur : metalmp
Epitaph… C’est le nom qu’avait décidé de donner les Metal Gods, JUDAS PRIEST, à leur tournée d’adieux en 2009. Non seulement les Anglais mettaient-ils un terme à leur carrière mais, avec un nom pareil, on pouvait croire qu’ils avaient décidé de définitivement enterrer le mythe après quarante ans de carrière. D'autant plus que le 20 avril 2009, JUDAS PRIEST postait sur son site www.judaspriest.com une nouvelle plus que surprenante: KK DOWNING, le guitariste co-fondateur du groupe, a décidé de prendre sa retraite. JUDAS PRIEST n'a pas tardé à lui trouver un remplaçant en la personne de Ritchie FAULKNER, jeune guitariste de 31 ans, présenté par le groupe comme plus que talentueux, et qui "va mettre le feu sur scène" dès le concert d'ouverture de cette nouvelle tournée, le 7 juin à Tilburg, en Hollande.
Mais ça, c'était avant... Car en 2014, JUDAS PRIEST est revenu avec un nouvel album sous les bras et annoncé une nouvelle tournée mondiale, dont une nouvelle tête d'affiche au Hellfest de Clisson le 19 juin 2015. Une belle occasion de refaire le point sur la carrière des Metal Gods.

Lorsque naquit JUDAS PRIEST du côté de Birmingham en 1970, personne n’aurait osé espérer une carrière aussi longue ni aussi riche. Celle-ci, pourtant n’est pas terminée. Car ce que le groupe enterre, ce sont les longues tournées, pas les concerts ni les enregistrements d’albums. Comme beaucoup d’autres formations à la carrière plus qu’honorablement longue, JUDAS PRIEST aura connu des hauts et des bas, tant en matière de réussite artistique ou commerciale qu’en termes d’image auprès du public. Mais une chose reste certaine : c’est que JUDAS PRIEST est devenu une référence incontournable depuis ses débuts.

LES ANNEES 70

Kenneth DOWNING, né le 27 octobre 1951, et Ian HILL, qui vit le jour le 20 janvier 1952, se connaissent depuis leur plus jeune âge. Ils ont fréquenté les mêmes écoles et, d’une certaine manière, se sont construits ensemble, se découvrant, au cours de l’adolescence des goûts musicaux communs. C’est naturellement qu’ils décident d’apprendre à jouer d’un instrument : Kenneth choisit la guitare, Ian la basse.
Lorsqu’ils s’estiment prêts, les deux compères décident de fonder un groupe. Nous sommes alors en 1970. Ils sont rejoints à cette époque par Alan ATKINS, un chanteur dont le groupe, qui se nomme JUDAS PRIEST, vient de se séparer et qui leur propose ses services.
Si les débuts du groupe se font sous l’influence du blues, DOWNING insiste pour que JUDAS PRIEST durcisse le ton. Sa musique devient plus rock et plus dure, et le groupe, sans batteur attitré, écume la région de Birmingham. Mais des dissensions internes, dues, entre autres raisons, à des problèmes financiers, forcent le départ de Alan ATKINS. Un premier changement s’impose alors, qui va avoir un impact déterminant sur le reste de la vie de JUDAS PRIEST.

Ian HILL fréquente à cette époque une jeune fille dont le frère chante au sein de HIROSHIMA. Elle suggére à son amoureux d’envisager la possibilité de le recruter. Rob HALFORD, qui a le même âge puisqu’il vint au monde le 25 août 1951, intègre ainsi JUDAS PRIEST et embarque avec lui son batteur John HINCH.
Si la légende n’est pas encore en marche, l’aventure peut toutefois commencer. Pour cela, le quatuor intègre, suivant la suggestion de son label, un second guitariste ; le fougueux Glenn TIPTON, bien que de trois ans son ainé (il débarqua sur la planète le 25 octobre 1948) qui deviendra bien vite l’alter ego de celui qu’on appelle désormais KK DOWNING. JUDAS PRIEST ainsi complété entre en studio afin de donner naissance, sous la houlette du producteur Rodger BAIN, à Rocka Rolla, son premier effort. Une tentative qui ne marque pas l’histoire de la musique, le producteur ayant usé de son influence et de sa notoriété (il a notamment travaillé avec BLACK SABBATH) pour écarter des chansons que le groupe utilisera plus tard : The Ripper, Genocide ou encore Tyrant furent ainsi sacrifiées sur l’autel de la nécessaire production. La formation tire cependant les leçons de cet enregistrement afin de ne plus commettre ce type d’erreur et mieux se fier à son jugement. Désormais, JUDAS PRIEST se donne un rôle actif dans la production, et commence, aux côtés de Jeffrey CALVERT et Max WEST, dès l’enregistrement de Sad Wings Of Destiny qui sort en 1976. Pour ce disque, Alan MOORE tient les baguettes, mais il sera bientôt remplacé. La maison de disques, Gull, peut se déclarer satisfaite du début de succès rencontré par l’album de ses poulains. Les morceaux précédemment écartés touchent le public, tout comme le désormais classique Victim Of Changes.

La légende est en marche. JUDAS PRIEST commence à intéresser des majors, parmi lesquelles CBS qui fini par héberger, et pour de nombreuses années la formation anglaise. Le label compte bien capitaliser sur ce groupe à la réputation grandissante et obtenir un retour sur investissements. Dès 1977, JUDAS PRIEST sort le premier fruit de cette nouvelle collaboration : Sin After Sin, enregistré avec le batteur Simon PHILIPS, produit par Roger GLOVER (DEEP PURPLE), est enregistré au Ramport Studios de Londres. Le groupe y signe les futurs classiques que sont Sinner ou Dissident Agressor et reprend ce qui deviendra un incontournable lors de ses concerts, Diamonds And Rust, que Joan BAEZ, chanteuse folk, a rendu intemporel. Sin After Sin voit également l’équipe s’agrandir avec la venue de Roslav SZABO, un membre du team CBS, qui s’occupe de la conception et du design des illustrations des albums de JUDAS PRIEST. L’album marque par son orientation plus foncièrement Hard et parvient ainsi à séduire le public anglais qui lui offre une jolie 23ème place dans ses charts.

Le groupe renforce alors sa présence scénique afin de battre le fer tant qu’il est chaud. L’Angleterre tombe petit à petit et JUDAS PRIEST se voit même invité aux USA pour participer au Day On The Green Festival au côté de LED ZEPPELIN. Ce voyage outre Atlantique se fait en compagnie du nouveau batteur, Les BINKS, et permet aux Anglais de voir grandir leur réputation chez l’oncle Sam.

De retour en studio, JUDAS PRIEST s’attèle à l’enregistrement d’un nouvel album. Gull profite de l’aubaine pour sortir un premier Best Of JUDAS PRIEST coiffant sur le poteau la sortie, en 1978,de Stained Class. Ce dernier, avec des titres un peu plus aérés comme Savage, Saints in Hell, Exciter, White Heat Red Hot ou encore Beyond The Realms Of Death, présente une facette un peu plus « soft » du PRIEST, ce qui semble perturber légèrement le public anglais qui ne le place qu’en 27ème position. Ce disque, pourtant, confirme pourtant la position de leader de JUDAS PRIEST alors que la scène Heavy britannique, qui subit de plein fouet l’explosion de débauche du Punk, est donnée pour moribonde.

Seulement, JUDAS PRIEST a l’esprit conquérant et propose dans la même année un disque beaucoup plus dur, forgeant (enfin) le style qui fit sa légende. Killing Machine, pourtant subit la censure américaine à cause de son titre. L’album y est publié sous le nom de Hell Bent For Leather (une des chansons de l’album) et marque les esprits au point que la tournée qui suit verra le nombre de dates grossir semaine après semaine. Car non content d’élaborer les codes musicaux du Heavy Metal moderne, JUDAS PRIEST en redéfini également l’image. Alors que nombre de musiciens évoluent avec l’apparence de hippies, Rob HALFORD et ses compères adoptent un look bien plus en rapport avec la musique : les vêtements de cuir tout de chaines et de clous bardés deviennent la marque visuelle bientôt indissociable du groupe. Un esprit sado maso entre au service d’une musique virile et macho. JUDAS PRIEST peut enfin décoller, ayant trouvé à la fois un son et une image. Les Anglais accueillent l’album à bras ouverts bien que lui offrant un moins bon classement dans les charts (n°32) et les Américains commencent à prendre le groupe au sérieux (n°128).

Le Japon est choisi pour que soit enregistré le premier témoignage public de JUDAS PRIEST qui parait en 1979. Unleashed In The East cartonne partout, se classant des deux côtés de l’océan (n° 10 en Angleterre et 70 aux USA) et sera bientôt soupçonné d’avoir été plus que retravaillé en studio, au point que certains le surnommeront « Unleahed In The Studio ». Peu importe… car JUDAS PRIEST démontre avec brio sa maitrise de la scène, et l’engouement du public est bien réel. Mais la tournée aura eu raison du batteur. Les BINKS quitte le groupe qui le remplace par Dave HOLLAND. Débute alors une longue et très fructueuse collaboration qui durera toute la décennie suivante.
De son côté, Gull continue de tirer profit de son ancien poulain en sortant une nouvelle compilation sous la forme d’un double album, Hero, Hero qui relate, de nouveau, les premières heures des Anglais.


LES ANNEES 80

La légende s’installe, et cela sans perdre de temps. Profitant de son image - miraculeusement demeurée intacte malgré le raz de marée Punk – et de l’afflux de jeunes groupes aux dents longues (mouvement que le monde connaitra bientôt sous l’acronyme NWOBHM), JUDAS PRIEST propose bientôt un nouvel album, accompagné, cette fois, du batteur Dave HOLLAND. British Steel, produit par Tom ALLOM, fait un carton immédiat – et durable –grâce à son modernisme et sa détermination. Les désormais classiques Living After Midnight et Breaking The Law sont tout de suite la proie des radios qui en font de véritables hymnes du Heavy Metal, plaçant l’album en 4ème et 34ème place des Top anglais et américain. L’Angleterre cède, suivie par le vieux continent, les USA sont conquis, et JUDAS PRIEST connait enfin le plaisir des certifications en recevant disques d’or puis de platine. Le groupe se lance une nouvelle fois dans une intensive tournée américaine et se trouve enfin propulsé au rang de valeur sûre mondiale. L’Europe fera également l’objet d’un pilonnage en règle. Les années passées entre galères et espoirs sont désormais mises à profit, d’autant que la formation ainsi constituée (producteur inclus) restera stable tout au long de la décennie, et donnera naissance aux plus grands albums de JUDAS PRIEST.

Succès, formation stable, label confiant. Il est naturel pour tous les acteurs de vouloir capitaliser sur le nom de JUDAS PRIEST. Une obligation reste cependant à remplir : il est impératif de renouveller le succès américain. Pour cela, les six travaillent le son du groupe, et lorsque sort, en 1981, Point Of Entry, la surprise est de taille : les chansons plus lisses semblent mieux convenir aux radios américaines, ce qui, en cette période de renouveau metallique sur le vieux continent, n’a pas l’heur de plaire à tous les Européens. Le public américain ne s’avoue cependant pas totalement convaincu non plus, ne transformant ce nouvel essai qu’en disque d’or et n’offrant à l'album que la 39ème position du billboard (N° 14 GB). Mais loin de se décourager, les Anglais repartent sur les routes et sillonnent les deux côtés de l’Atlantique. Si le succès commercial de l’album est mitigé, de nombreux concerts affichent complets. Et sur scène, les You Say Yes, Desert Plains ou autres Heading Out To The Highway prennent une autre dimension.

Rapidement, pourtant, JUDAS PRIEST remet les pendules à l’heure. On ne joue pas avec les humeurs de ses compatriotes… Le groupe retourne en studio, toujours sous la houlette de Tom ALLOM, et donne naissance à Screaming For Vengeance en 1982. Clairement, la formation s’éloigne des sirènes radiophoniques en durcissant le ton. L’aigle qui illustre la pochette, œuvre de Doug JOHNSON (auteur d’un trilogie priestienne qui commence ici) a les serres affûtées et son piqué n’a rien de pacifique : la bête metallique est lâchée et vient pour vaincre. Les morceaux lourds sont parfaitement taillés pour la scène, et la tournée qui suit continuera de mettre les USA à genoux. Screaming terminera double platine. Les intensifs coups de boutoirs chez l’oncle Sam durent pas moins de six mois, le public reprenant en chœur You’ve Got Another Thing Comin’, Electric Eye ou Bloodstone. Puis, une nouvelle fois, l’Europe cède, reconnaissant ses héros qui, désormais, sont surnommés les Metal Gods. Comme pour British Steel, la force de l’album réside dans la variété des sons de l’ensemble. Jamais JUDAS PRIEST ne se répète, alternant riff acérés et lourdeur oppressante, hymnes de concerts et hits potentiels. Le succès se confirme à domicile (n°11) et sur le nouveau continent (n°17)

Pour la première fois, une année passe sans qu’un nouvel album de JUDAS PRIEST ne voie le jour. Mais en 1983, le groupe n’a pas d’autre choix que de se concentrer sur la route. Et sur son avenir. Il serait tentant de chercher à séduire plus encore le public américain, mais KK DOWNING et sa bande optent pour l’option Heavy Metal pur et dur. Le contraire serait malvenu en nommant son nouvel album Defenders Of The Faith. L’efficacité de Some Heads Are Gonna Roll, Rock Hard Ride Free, Eat Me Alive ou Freewheels Burning, démontre que le groupe n’a rien perdu de son mordant, bien au contraire. Plus agressive que jamais, la formation améliore encore les recettes utilisées sur Screaming, tout en travaillant ses nouveaux morceaux pour la scène. Seulement, voilà, nous sommes en 1984. Les Américains ont les oreilles tournées vers les sons développés par Van Halen et son méga succès Jump. Résultat : Defenders ne récolte qu’une « maigre » récompense de platine, mais en Europe, on reste persuadés qu’il n’y a pas de plus efficace porte étendard de la cause metal que JUDAS PRIEST. Cependant, en ces heures de rude concurrence (le Hard US et Glam metal commencent à faire fureur), l’album est moins plébiscité, n’atteignant que la 19ème position à domicile, et 18ème aux USA. Pourtant, où qu’il passe, le groupe remplit stade sur stade, proposant un spectacle visuel complet. L’année 1985 sera principalement consacrée à la route avec succès avant que les dieux du metal n’entrent de nouveau en studio.

En deux ans, le Glam a pris ses quartiers : les cheveux permanentés sont de mise, et les diffusions en radio un passage obligatoire. Si la couverture de Turbo est une nouvelle fois marquée de la signature de Doug JOHNSON, JUDAS PRIEST fait mentir l’illustration (par ailleurs un peu trop douce, faite d'un métal trop poli et brillant), car plutôt que d’enfoncer le clou du metal et passer à la vitesse supérieur, Rob HALFORD and Co. préfèrent fllirter avec les ondes et introduisent – sacrilège ultime – des claviers et synthétiseurs dès que possible… Clairement, Turbo Lover, Private Property ou le très engagé Parental Guidance visent à séduire les fans de ce Hair Metal qui voit chaque album se transformer plusieurs fois en récompense de platine. Le public européen est déconcerté, d’autant que si le groupe conserve le look cuir et clous, il adopte des tenues pour le moins saugrenues et à l’opposé de l’image jusque là développée. Le public fait quelque peu payer au groupe cette offense, mais fi ! La tournée est une nouvelle fois un triomphe qui se traduit par un (double) album live, un Priest… Live, à la couverture hideuse, un témoignage de nouveau destiné au public américain. Car ce sont cinq morceaux issus de Turbo qui sont ici présents et le verdict est clair : si les yankees lui réservent un accueil raisonnable en transformant ce disque en Or, les fans européens restent intransigeants, et même distants.

PRIEST semble entendre le message et décide de durcir de nouveau le ton afin de remettre les pendules à l’heure. Mark WILKINSON récupère les pinceaux et frappe un grand coup afin de faire passer visuellement le message que le groupe développe musicalement tout au long de Ram It Down, qui parait en 1988 : le Heavy Metal reste l’apanage de JUDAS PRIEST et de quelques rares héritiers. Mais le mal a été fait et malgré de féroces morceaux comme Come And Get It, Ram It Down, Blood Red Skies, la profession de foi Heavy Metal ou la reprise explosive de Johnny B. Good de Chuck BERRY, le public européen boude ses anciens héros, pensant sans doute qu’il y aura un autre retournement de veste. Les Américains, de leur côté, semblent ne pas comprendre ce revirement et n’offrent qu’une faible récompense en Or au groupe. Pourtant, comme souvent, le public continue de courir les salles de concerts où les prestations restent d'un haut niveau. Et même si la tournée est un succès, ce public est moins nombreux, de même que les dates. Dave HOLLAND, le batteur qui a traversé la décennie avec JUDAS PRIEST profite de ce moment pour quitter le groupe (ou, plus exactement, se fait remercier ayant quelques démêlées avec la justice qui l’envoie faire un séjour à l’ombre.)

LES ANNEES 90

Le groupe envisage très rapidement d’intégrer le batteur de RACER-X, le gigantesque Scott TRAVIS avec qui il entre en studio pour enregistrer l’explosif Painkiller. Mais alors qu’il s’apprête à entrer en studio, JUDAS PRIEST doit soudain stopper net : un procès lui est intenté aux USA. Le groupe y est accusé d’avoir poussé deux jeunes hommes à se suicider. Les comités de censure, PMRC en tête, veulent la peau du Heavy Metal et toute excuse est bonne à prendre. Ce qui est montré du doigt, c’est le texte de Better By You, Better Than Me (Spooky Tooth), chanson qui apparaissait sur Stained Glass en 1978 et qui contiendrait un message subliminal : passé à l’envers, on y entendrait les mots « Do it » (fais-le) maintes fois répétés. Pendant deux ans, tous les membres du groupe feront la navette afin de se défendre, de défendre le groupe et son honneur. Deux années à l’issue desquelles le verdict innocente totalement JUDAS PRIEST. Si certains prétendent qu’il s’agit de deux années de perdues, nombreux sont ceux qui y voient, au contraire, l’opportunité de jeter discrédit et ridicule sur les comités de censure américains qui jamais ne sont parvenus à prouver l’existence de messages subliminaux autres que ceux volontairement inclus par des groupes (comme IRON MAIDEN sur Piece Of Mind en 1984).

Lorsque JUDAS PRIEST retrouve le chemin des studios, c’est la rage au ventre. Le résultat est sans appel : METALLICA, SLAYER, ANTHRAX, MEGADETH, TESTAMENT, EXODUS sont passés par là, donnant naissance et crédibilté au Thrash, hérault portant haut la banière du Metal, fière palissade s’élevant violemment contre le désormais ridicule Glam ou Hair Metal, et les Anglais n’entendent simplement pas qu’on puisse marcher sur leurs plates bandes. Durcissant le ton, Painkiller doit permettre à JUDAS PRIEST de définitivement reprendre sa place de grand leader du Metal moderne. L’accueil reçu par l’album a en effet tout pour rassurer les différents acteurs présents : si Painkiller fait jeu égal avec son prédécesseur en atteignant la 24ème place des charts à domicile, il gagne 5 places dans le Billboard US en pointant 26ème. Mais, malgré une tournée irréprochable pour laquelle le public se déplace en masse, PRIEST connait pour la première fois un vrai retour de manivelle : à trop vouloir moderniser son son, le groupe est parvenu à diviser les fans en deux clans : ceux qui trouvent que le groupe est allé trop loin, flirtant trop avec le Metal extrême, perdant ainsi de sa spontanéité, de son authenticité, même, et ceux qui estiment au contraire que le groupe n’est pas allé assez loin dans ses explorations, restant trop timide en comparaison dece qui se fait désormais… Mais au final, peu importe, car on reparle beaucoup de JUDAS PRIEST qui ne laisse plus personne indifférent.

Revenus dans le cœur des fans, le groupe peut voir l’avenir en grand. Certains veulent même en profiter pour donner vie à un projet de longue date : Rob HALFORD émet le souhait d’enregistrer un album solo dont les morceaux ne peuvent convenir à JUDAS PRIEST. Las, CBS – désormais Columbia – ne l’entend pas de cette oreille et refuse de voir son artiste sous contrat aller faire de l’œil ailleurs. Ni une ni deux, voila un Rob furieux qui rompt purement et simplement ses engagements et reprend sa liberté. Tout le monde le sait : ce chanteur est irremplaçable, et son départ risque fort de mettre un terme à la carrière du groupe. Tous, dès lors, tentent de raisonner chacun, vocaliste et/ou label mais le mal est fait. Rob tire le temps qu’il doit contractuellement à son label puis tire sa révérence. Le chanteur compte bien transformer ses envies d’album solo en véritable carrière d’un nouveau genre, brutal et vindicatif, à l’image du nom qu’il a choisi pour son groupe : FIGHT. Cependant, alors que son projet se monte en parallèle, il prend part avec ses futurs ex-collègues à la conception d’une nouvelle compilation. Metal Works 73-93 retrace la carrière de JUDAS PRIEST sur les deux décennies écoulées, soit depuis la naissance du groupe. Puis, une fois ce « testament » en bacs, chacun vaque à ses occupations. La légende se meurt.

Pendant que Ian HILL, KK DOWNING et Glen TIPTON s’attèlent à la recherche d’un vocaliste à même de remplacer l’irremplaçable, Rob HALFORD embarque Scott TRAVIS pour enregistrer son premier méfait solo avec FIGHT chez Epic Records. War Of Words, qui sort en 93 rencontre un succès d’estime et sera suivi deux ans plus tard par Small Deadly Space. Ces deux essais ne se vendent pas assez aux dires de la nouvelle maison de disques, entraînant de fait la rupture du contrat et la séparation du groupe.

Après avoir passé les trois dernières années à le chercher, JUDAS PRIEST peut, enfin, en 1996, annoncer le nom du nouveau chanteur : après avoir pensé à Ralf SHEEPERS, le choix des anglais s’est porté sur un jeune Américain, Tim « Ripper » OWENS, chanteur de BRITISH STEEL, groupe hommage à JUDAS PRIEST. Le gaillard a plusieurs atouts : il est jeune, connait parfaitement le répertoire de la formation de Birmingham et a une voix étonnamment semblable à celle de Rob HALFORD. Le jeune homme est rapidement embarqué en studio afin d’y enregistrer son premier album, qui sera suivi par l’épreuve de la route.

Parrallèlement, à la préparation du nouvel album et pour occuper le temsp libre, Glenn TIPTON exprime son désir de sortir, enfin, son album solo. L'expérience passée a porté ses fruits et personne ne songe à empêcher le guitariste de mener à bien son projet. Bapitizm Of Fire voit le jour en 1997 et reçoit un accueil positif tant des médias que du public qui, reconnait le talent du guitariste qui parvient à séduire avec une approche que JUDAS PRIEST ne pouvait lui permettre. Cependant, son groupe reprend le dessus rapidement pour revenir sur le devant de la scène.

Jugulator, qui voit revenir Scott TRAVIS, libéré de ses obligations depuis la séparation de FIGHT, parait donc en 1997 sur le label SPV et bénéficie de la curiosité du public pour se vendre correctement et parvient à se classer 47ème des charts anglais et 82ème du Billboard US. Le groupe profite, en plus du phénomène de curiosité (mais certainement pas du côté artistique de l’illustration de couverture !), du capital sympathie qu’il s’est forgé tout au long de ces années passées à défendre le Metal mais également d’une certaine rancœur que les fans éprouvent au sujet de la désertion brutale du chanteur historique. Mais JUDAS PRIEST sait que ce ne sera pas suffisant pour remplir de nouveau les stades. Tout est à refaire, et la tournée se passera dans des salles de moyenne capacité, ce qui permettra de rôder en douceur Tim aux obligations de la scène et de reconquérir tranquillement le public, pour qui le chanteur ne peut rivaliser avec son illustre prédécesseur.

Toutefois, un nouveau coup de théâtre vient alimenter les rumeurs. En 1998, alors qu’il s’est associé à Trent REZNOR de NINE INCH NAILS dans le projet industriel TWO, auteur d’un unique album, Voyeurs, sorti l'année précédente, Rob HALFORD dévoile au grand public un secret de polichinelle : le chanteur fait son coming out, annonce officiellement son homosexualité, alors que JUDAS PRIEST officialise sa collaboration avec Tim OWENS en publiant le témoignage Live Meltdown. L’annonce d’HALFORD est-elle un moyen de court-circuiter une nouvelle percée de ses anciens comparses ? Ou est-ce simplement un moyen de ne pas se faire oublier ? Car, en 1998, la carrière des uns et des autres est au plus bas, et l’avenir de tous plus qu’incertain.

1999 marque une étape importante dans la vie du Heavy Metal traditionnel, quelque peu chahuté tout au long de la décennie par le Grunge et l’explosion des courants les plus extrêmes du genre, le Black et le Death Metal. Ce tournant est à imputer à IRON MAIDEN qui annonce réintégrer au chant Bruce DICKINSON. La formation publie Brave New World la même année et rencontre un immense succès, ce qui donne matière à réflexion. Discrètement, Rob HALFORD reprend contact avec ses anciens camarades de jeu et lance l’idée de futures retrouvailles. Mais le chemin de la rédemption est encore long. Le mal fait n’est pas oublié.

JUDAS PRIEST enregistre en 2001 Demolition, toujours avec OWENS. Cette fois, pourtant, la mayonnaise ne prend pas. Le soufflé retombe, et malgré un nouveau témoignage public (Live In London, en 2003), les cinq doivent se rendre à l’évidence : on ne peut changer une équipe qui a conqui le cœur du public. MAIDEN a moins tergiversé, n’a enregistré que deux albums avec le remplaçant du – également – démissionnaire DICKINSON et se retrouve désormais, depuis bientôt six ans, au sommet de l’Himalaya du Metal. Sans doute faut-il envisager également le retour de Rob au sein de JUDAS PRIEST ?

LE NOUVEAU MILLENAIRE

Pour l’heure, le chanteur se concentre sur son nouveau projet, foncièrement Metal. Sous le nom de HALFORD, il publie en 2000 un premier album plus remarqué que ses autres tentatives, un disque au nom évocateur de Resurrection. Les fans s’avouent rassurés de savoir que le Metal God, leur Metal God n’a pas définitivement tourné le dos au Metal. De plus, la tournée qui suit, qu’HALFORD joue en tête d’affiche dans des salles intimistes ou en ouverture d’IRON MAIDEN dans des stades, rencontre un réel succès. Le groupe sort rapidement un album live, Live Insurrection (2001) aussitôt suivi d’un nouvel effort studio, Crucible, en 2002. Le vocaliste a les crocs et le fait savoir. Ce qui donne de plus en plus matière à réflexion à ses anciens compagnons.

Les prémices d’un rapprochement se font avec le travail en commun que les cinq dispensent pour l’édition du coffret compilatoire Metalogy. Les relations sont courtoises, polies, et les cinq parviennent à se débarrasser de leurs griefs. C’est en juillet 2003 que JUDAS PRIEST annonce officiellement le retour de Rob HALFORD. Les cinq partent immédiatement à la reconquête du public perdu, tournant en tête d’affiche en Europe en 2004 et participant avec un succès salvateur et rassurant au festival itinérant Ozzfest. Puis il est temps d’offrir de nouvelles compositions au public.

La légende renait. JUDAS PRIEST est de retour en grâce de tous les côtés : le public l’acclame lors de ses concerts et les gros labels lui refont les yeux doux. Sony diffuse mondialement le nouvel album, Angel Of Retribution, en 2005. Tout a été pensé pour faire mouche : l’ange metallique qui illustre la couverture renait de ses cendres et rappelle indéniablement le Metallian des glorieuses 80’s. Les morceaux, aux tempi variés, font mouche, qu’il s’agisse de Metal pur comme Judas Rising au plus mid tempo Angel. Les cinq proposent même un long titre épique, Lochness, leur plus long morceau jamais composé d’une durée dépassant les 13’. Le public plébiscite à nouveau ses héros, avec une superbe 13ème place outre Atlantique et un classement un peu plus mitigé chez sa Gracieuse Majesté où il n’arrive que 39ème. La tournée qui suit, bien que ne passant pas partout (si mes souvenirs sont bons, la France fut oubliée) fédère de nouveau le public qui, parallèlement pour une certaine partie, continue de suivre les pérégrinations de Tim « Ripper » OWENS au sein de ICED EARTH.

Si la machine semble enfin remise sur de bons rails, JUDAS PRIEST doit désormais confirmer qu’il ne s’agit pas que d’un vulgaire feu de paille. Pas question, pourtant de se précipiter… Le groupe compte bien marquer son retour au fer rouge et prend le temps de mettre sur pied un ambitieux projet musical, une aventure qu’il n’a jusqu’alors jamais tenté : composer un album conceptuel, dont le thème traite de la vie de l’astrologue français Michel de NOSTREDAME, dont l’histoire se souvient en tant que Nostradamus, de son époque et de ses quatrains prédictoires sinon prémonitoires.

L’album parait sous divers formats en juillet 2008. Tout au long de la campagne de promotion qui a précédé la sortie de l’album, les musiciens déclarent que si JUDAS PRIEST devait s’arrêter demain, ils seraient plus que fiers de partir en laissant cet album en guise de testament. Nostradamus regroupe de nombreux genres musicaux, qu’ils soient purement Metal ou plus expérimentaux, Rob HALFORD module sa voix comme jamais auparavant, devenant parfois même lyrique. Bien que par moments surprenant, l’album fédère le public qui lui offre de belles places des deux côtés de l’océan : 30ème sur ses terres et 11ème aux USA. Sans surprise, la tournée qui suit se joue quasiment tous les soirs à guichets fermés, confirmant de nouveau ainsi le statut incontournable du groupe. Presque naturellement, un nouvel album en public voit le jour en 2009, A Touch Of Evil : Live qui ne rencontre quant à lui qu’un succès d’estime, n'étant rien de plus qu'une compilation de morceaux live enregistrés sur les rpécédentes tournées. Si encore il s'était agit d'une restitution de la tournée Nostradamus....

Rob HALFORD, de retour en grace, décide de créer son propre label et réactive son projet HALFORD. Sous le nom de label Metal God Entertainement, il publie un recueil metallique de chants de Noel, Winter Songs durant l'hiver 2009, prenant le public à contrepied. Si l'effet de surprise est garanti, tout le monde se demande où résIde l'intérêt artistique du projet qui, pourtant, ne nuit pas au chanteur. Désormais libre et sans contrainte, il continue de mener sa carrière solo lorsque ses activités avec JUDAS PRIEST le lui permettent.

En 2010, JUDAS PRIEST annonce son intention de lever le pied et de dire adieux aux grosses tournées. Quel meilleur moyen pour saluer les fans « une dernière fois »que de mettre sur pied… une tournée ? Les dates pleuvent promettant un été 2011 partagé entre un IRON MAIDEN qui a décidé de ne donner qu’une cinquantaine de concerts et festivals, et un JUDAS PRIEST qui va écumer festivals (Hellfest et Sonisphere, parmi d’autres) et grandes salles et/ou stades avant de se calmer. Encore un grand qu’on ne verra plus ? Si, comme SCORPIONS cette tournée d’adieux dure trois ans, on a encore, partout dans le monde, de belles promesses de voir naitre de nouveau disciples afin de continuer de soutenir ce fabuleux groupe à la carrière exemplaire.

Epitaph? J'en doute. En tous cas, rendez-vous les 19 et / ou 20 juin 2011 au Hellfest de Clisson et / ou au Zénith de Paris pour des concerts déjà d'anthologie, qui permettront à JUDAS PRIEST de se faire une nouvelle jeunesse avec le dernier venu, Ritchie FAULKNER, avant la sortie prévue en 2012 d'un nouvel album studio. Le dieux ne sont pas encore morts. La légende vit encore.

JUDAS PRIEST revient finalement aux affaires en 2014 puisque, comme d'autres, le groupe a décidé de ne pas prendre sa retraite. A l'été 2014, ayant retrouvé des forces qu'il ne s'imaginait pas - ou plus, regain de jeunesse lié au sieur FAULKNER? - JUDAS PRIEST livre un nouvel opus studio qui sent bon le classique. Redeemer Of Souls est diversement accueillli mais une chose est claire: the Priest is back et les fans se délectent de ce mélange de Priest classique et moderne à la fois. Et s'il faut un peu de temps pour organiser la tournée, celle-ci passera de nouveau, dans un schéma quasi identique, par Paris, le 18 juin, avant d'assurer la première tête d'affiche célébrant les 10 ans du Hellfest le lendemain, 19 juin. La retraite maintient en forme, non? *

* Complément ajouté le 14 mai 2015
A noter également que l'introduction a été légèrement modifiée depuis la publication initiale de ce texte paru sous le titre de "40 ans de Metal: JUDAS PRIEST quitte la scène et KK DOWNING prend sa retraite"

COMMENTAIRES DES LECTEURS Vos commentaires, vos remarques, vos impressions sur le dossier
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herveLive Le lundi 17 août 2015

Ville : paris
Jamais on passeras a cote d'un discographie diversifiee par le temps et l'histoire du metal. Du feeling a toutes heures du 21em siecle de la guitare. Vive bootleg a trouver....
herveLive Le lundi 17 août 2015

Ville : paris
Jamais on passeras a cote d'un discographie diversifiee par le temps et l'histoire du metal. Du feeling a toutes heures du 21em siecle de la guitare. Vive bootleg a trouver....
vyx Le lundi 30 mai 2011

Ville : chambery
Ils sont normalement annoncé au WACKEN Open Air cette année...
Commentaire de metalmp : Yep... Ils feront également le Grasspop, le Sonisphere de Bâme, la foire aux vins de Colmar et plein d'autres dates... Un début de retraite bien occupé...
Alain Le dimanche 8 mai 2011
Pour les vieux comme moi, j'avoue que cela fait bizarre de voir JUDAS PRIEST et SCORPIONS se diriger vers la maison de retraite, même si leurs derniers albums réellement passionnants remontent à très loin. Les plus jeunes peuvent se baser sur cette story impeccable pour se plonger dans la discographie du PRIEST.
Commentaire de metalmp : Et s'il n'y avait que ces deux là... Car ACDC prend de plus en plus de temps entre deux albums, Maiden ne rajeunit pas plus que Motorehead ou Saxon... Et la jeune scène reste prometteuse. Il est temps, pour certains anciens, de penser à céder la place avant de devenir ridicule...Cependant, je te l'accorde: ça fait bizarre d'imaginer l'avenir sans les plus anciens.
Rémifm Le samedi 7 mai 2011
Waou !!! Bravo Teacher Parpas Priest !
Raskal Le jeudi 5 mai 2011

Ville : CHAMBERY
Je crois qu'il faut que l'on ouvre une Metal Accadémie ! Marpa sera le prof d'histoire !!!! Et pour l'occasion je serai au premier rang ! Ou je pourrais dire "Les Histoire de l'Oncle Marpa" (si vous lisiez tout petit le journal de Mickey) ! Merci Parpa !
Commentaire de metalmp : J'ai arrété de lire Mickey il y a bien longtemps (mais pas la BD...) Et puis les fayots du premier rang, je les connais, hein!
C'est pas toujours les meilleurs en orthographe (merci qui, tu as écris???)

Sérieusement, merci à vous trois, je prend toujours plaisir à préparer ces dossiers et à vous les livrer. D'autres sont en prévision également (vous me croyez si je vous dis que, début 2011, je me sentais en panne d'inspiration ?)
Ben Le dimanche 1 mai 2011

Ville : Chambéry
Respects ! La somme de travail est égale à la qualité du dossier !!!
Ewen Le dimanche 1 mai 2011

Ville : Bretagne
MarPa, jamais ne s'essouffla ! :)
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