Live report : BLASPHEME Live à Paris avec SPIRIT (nouveau Casino, le 6 mars 2011) ( BLASPHEME , SPIRIT )
Depuis son retour en janvier 2008 et sa prestation à la seconde édition du Paris Metal France Festival, BLASPHEME n'a eu de cesse de se faire remarquer. Les nombreux concerts que le groupe a donnés au cours des trois années qui viennent de s'écouler ainsi que la sortie, 26 ans après son dernier effort vinylique, d'un nouvel album remarqué - Briser Le Silence (2010), chroniqué ici même - démontre à quel point le quatuor a encore la foi. Ou, plutôt, combien le groupe a retrouvé cette foi qui fut bien ébranlée après la bérézina de 1985/86.

BLASPHEME revient donc ce soir saluer les foules. Quoique… Une salle comme le Nouveau Casino, située en plein cœur de Paris, ne peut accueillir que trois cents personnes environ. Et ce soir, un peu moins de deux cents sont venues, toutes générations confondues. La soirée, comme nous allons le voir a été placée sous le signe de l’émotion.

Les Lensois de SPIRIT, vieux amis de Philippe GUADAGNINO, ont été invités pour ouvrir ce concert. Si le quatuor semble avoir, malgré deux premiers morceaux rentre dedans, quelques difficultés à se mettre dans le bain, chacun se libère dès le quatrième titre. Cela est-il dû au fait que Thierry TRIPENNE (chant, guitare) et sa bande aient décidé de démarrer par des morceaux que le public ne connait pas, ceux destinés à son futur album ? Sans doute, mais combien connaissent déjà Effacer Qui Je Suis, son prometteur premier album ? Est-ce le trac ? Peut-être, mais qu’importe, car la suite fera montre d’une formation solide et carrée, chacun se déplaçant autant que possible pour occuper l’espace scénique et offrir un spectacle dynamique, tout au long duquel la communication avec le public sera le mot d’ordre. Communication ? Sourire et ambiance bon enfant, lorsque le chanteur présente ses compagnons de route, et s’amuse, large sourire aux lèvres, à comparer les retours de BLASPHEME ou VULCAIN à celui de SPIRIT qui existe depuis 15 ans, et revient ce soir sous sa forme originelle… Les (nombreux) nouveaux morceaux que SPIRIT présentent sont empreints de METALLICA et d'IRON MAIDEN, et adoptent une orientation ouvertement politisée et sont marqués par les problèmes actuels de la société (Jérusalem au rythme lourd et déterminé que le public accompagne et ponctue avec des "Hey!", ou l'hommage à Nelson MANDELA sur Johannesburg).
SPIRIT, une fois libéré, sait incontestablement de quelle manière occuper une scène et offre une prestation plus que sympatique qui donne envie de revoir le groupe live..

Setlist SPIRIT : Gori, Fantômes, Nouvel Ordre, Relations Obscures, Solitude, Jérusalem, Johannesburg, Retour A La Vie, Hommes Ou Diables

Un coup d’œil dans la salle permet de voir qu’il y a du beau monde qui s’est déplacé pour soutenir BLASPHEME. On croise, parmi d'autres, ici HEMORAGY, là HURLEMENT … Le quatuor « ex-parisien » (ses membres vivent aujourd’hui dans le Nord, en Vendée et en Dordogne) entre sur scène sur une intro symphonique et attaque avec The Crow, une des chansons emblématiques de Briser Le Silence, son dernier album qui sera, ce soir, largement représenté. Le public réagit dès les premières notes du classique Désir De Vampyr avant que Marc ne se lance dans un de ses nombreux échanges avec le public, lui faisant part du plaisir d’être présent ce soir à Paris (ce qui sera visible dans l'attitude de Philippe tout au long du show et, pour d'autres raisons, Pierre sur la seconde moitié), où le groupe n’a pas joué depuis trois ans. La suite sera une alternance de morceaux issus du second album et du dernier, jusqu’à ce que Pierre dédie, la voix pleine d’émotion, le titre suivant à sa mère, enterrée le lendemain. C’est donc calmement et respectueusement que le public accueille Vivre Libre.
Par la suite, BLASPHEME enfonce l’accélérateur, pour le plus grand plaisir du public. Briser Le Silence et ses guitares aiguisées et rythmes plus « pop » précède Au Nom Des Morts et le très enlevé Carpe Diem, mode de vie que prône aujourd’hui Marc. Puis le vocaliste introduit Territoire des Hommes en faisant chanter le public. Là encore, la communication est fréquente et plaisante, Marc, peu souriant le reste de la soirée (hors scène) affichant un sourire de satisfaction, parlant de l’envie d’éternité des hommes (Homme Eternel) et réglant ses comptes avec les critiques passées (« Je ne chante plus aussi aigu qu’avant… on ne peut plus me traiter de xxxx » avant d’introduire Erreur De Meurs . Le set se conclue par De L’Ombre A La Lumière, à l’issue duquel Marc présente les musiciens, et fait les remerciements d’usage à l’équipe technique avant de jouer le premier morceau de la soirée issu de son premier album, Vengeance Barbare. BLASPHEME quitte alors quelques courts instants la scène, et revient pour un final toujours issu de ses débuts avec Magie Noire « pas joué depuis 25 ans » comme le rappelle Pierre, très proche du public sur la seconde moitié du concert, et l’indispensable Jehovah. Puis,alors que résonnent les premières mesures de Memories, un écran tombe sur le backdrop et les musiciens se retournent, regardant, avec le public, un diaporama projeté en mémoire de Dominique FLAMET, le manager historique de BLASPHEME décédé il y a maintenant deux ans. L’homme a tellement fait pour le groupe que BLASPHEME ne pouvait que lui rendre cet hommage, qui va même au-delà puisque la batterie sur laquelle Aldrick a joué appartenait au manager.

Setllist BLASPHEME : The Crow, Désir De Vampyr, Seul, Cœur D’Enfant, Orgie Romaine, Vivre Libre, Briser Le Silence, Au Nom Des Morts, Carpe Diem, Territoire Des Hommes, Homme Eternel, Qui Suis-Je ?, Erreur De Meurs, De L’Ombre A La Lumière, Vengeance Barbare. Rappel : Magie Noire, Jehovah, Memories.

Si la soirée fut agréable et dynamique, pleine d’émotion et accompagnée du plaisir des retrouvailles avec un public fidèle et découvrant le groupe (même les plus jeune connaissaient ce soir les paroles des plus anciens titres), il n’y eut pas beaucoup de surprises. BLASPHEME, certainement ému et perturbé par certains évènements, a délivré un set professionnel et carré sans parvenir à en faire un concert réellement mémorable. Mais on ne vit pas deux fois un moment aussi intense que celui que le groupe avait pu offrir (et recevoir) le 13 janvier 2008 à la Loco pour son retour… Tous ceux présents ce soir là s'en souviennent encore.
metalmp
Date de publication : mercredi 9 mars 2011