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Reportage :  METALLICA: trente ans d'apocalypse (2nde partie) ( METALLICA )
Date de publication : 02/05/2012
Auteur : metalmp
Résumé de l'épisode précédent:

Les années 80 ont permis à METALLICA de grandir et de devenir l'une des formations phares du Metal mondial. Les épreuves, parfois douloureuses, ne sont pas venues à bout du groupe fondé et mené de main de maitre par Lars ULRICH et James HETFIELD. Mieux, leur vision de leur art leur a valu une reconnaissance gradissante, tant professionnelle que publique, malgré la défection de certains fans originels. Pourtant, ce qui est arrivé au groupe n'est rien en comparaison de ce qu'il va vivre et devenir au cours des années 90 et 2000.

Nous sommes au mois d'août 1990. Lars ULRICH et James HETFIELD ont un rendez-vous des plus surprenants. Ils se rendent à Vancouver afin de rencontrer le producteur Bob ROCK, notamment connu pour son travail avec BON JOVI ou MOTLEY CRUE. Pas tout à fait le même style que ceux que l’on surnomme les Four Horsemen… Les fans les plus acharnés commencent à remettre en cause l’intégrité de leurs héros qui, après avoir quitté L.A., la ville des poseurs, engagent celui qui a donné tant de platine à ces mêmes poseurs…

Au mois de septembre parait une double compilation mise sur pied depuis le mois d’avril par Lars ULRICH et Geoff BARTON, rédacteur en chef de la bible anglaise du Metal, Kerrang !! NWOBHM, ’79 revisited retrace sur un double album (ou double CD, incluant des titres supplémentaires) l’aventure des débuts du mouvement anglais en compilant divers morceaux rares et démos de SAXON, JAGUAR, DEF LEPPARD, IRON MAIDEN, VENOM, ANGEL WITCH, ou encore DIAMOND HEAD, évidemment… Totalement culte et introuvable aujourd’hui !

Les discussions avec Bob ROCK ont abouti, et le groupe tout entier se retrouve au studio One on One de L.A. au mois d’octobre afin d’enregistrer le successeur de Justice. Les sessions s’étalent jusqu’en mai 1991. La sortie de Metallica, le titre de l’album, est annoncé pour le milieu de l’été, alors que METALLICA participera, le 17, une nouvelle fois aux Monsters Of Rock en compagnie d’ACDC, MOTLEY CRUE , QUEENSRYCHE et THE BLACK CROWES. Cependant, METALLICA a décidé d’offrir une pré-écoute de l’album le 3 août au Madison Square Garden de New York (en petit comité : près de 20.000 fans y assistent !) et au Hammersmith Odeon de Londres. Sans doute les rumeurs ont-elles été à l’origine d’une telle opération… On subodore que METALLICA a vendu son âme au dieu dollar en choisissant un producteur aussi peu Thrash que Bob ROCK et en ayant annoncé avoir enregistré… une balade (ce que le groupe avait déjà abordé sur Master Of Puppets, pour mémoire.) De plus, donner à son cinquième album est plus que symbolique. Nombres de formations l'ont fait avec leur premier enregistrement (LED ZEPPELIN, IRON MAIDEN, BLACK SABBATH...) et, pour les Four Horsemen, cela sonne comme un nouveau départ. Et dès la sortie américaine de Metallica, le 13 août 1991 à 00h00, c’est la ruée des fans.

Plus encore que … And Justice For All, Metallica présente un groupe plus orienté que jamais vers l’avenir. Le Thrash tel que voulu sur les trois premiers albums, METALLICA en a fait le tour. Le côté épique, progressif de Justice ne fonctionnera pas tout le temps. Trop complexe pour garantir l’adhésion durable de millions de fans. METALLICA revient donc à ses bases, explore les moindres aspects de ce qui forgea et fait encore le Heavy Metal. Et ratisse large : aucun titre n’est à jeter, aucun de démérite en comparaison des autres. Le travail de Bob ROCK est exemplaire, celui de METALLICA époustouflant. Simplement. Et la conjonction de ces entités a priori opposées donne ce résultat qui propulse METALLICA au rang d’incontournable groupe de Rock, et de Metal. Un nouveau groupe de légende.

Mais ce groupe, lui, a débuté la tourné européenne des Monsters deux jours avant, tournée suivie de ses propres escapades, en Pologne, Hongrie. Le bloc de l’Est est alors en train de tomber et s’ouvre de plus en plus à la culture occidentale. Ainsi, Moscou accueille les Monsters Of Rock et les groupes à l’affiche jouent devant plus de 500.000 personnes !

La tournée américaine démarre en octobre. METALLICA peut désormais s’offrir tous ses plus gros délires, et décide, en guise de première partie, de diffuser un film de 30’ racontant son histoire. Egalement, les hommes en noir (couleur désormais obligatoire pour tout le staff METALLICA) proposent, comme l’avait fait DEF LEPPARD quelques années auparavant sur la tournée Hysteria, une scène centrale. Celle-ci est en forme de diamant et permet, ce qui avait été testé plus tôt, à quelques dizaines de fans d’investir le snake-pit, espace au centre de la scène permettant d’être au plus près du groupe. Les autres encerclent cette scène sur laquelle se trouvent plusieurs éléments mobiles, comme la batterie. Le coup d’envoi de cette nouvelle aventure est donné le 12 octobre à Oakland, en Californie, propulsant METALLICA à travers le monde jusqu’au 4 juillet… 1993, à Wercher, en Belgique !

Alors que certains fans de la première heure – et autres collègues musiciens (SLAYER en tête) – avaient tiré à boulet rouge sur METALLICA, désigné comme « traitre à la cause du Thrash », « groupe ayant retourné sa veste », etc, etc… l’album avoisine les 5 millions de ventes mondiales avant que l’année ne se termine, et se voit célébré par la presse internationale. Kerrang !! parmi d’autres désigne Metallica comme Album de l’année.

En pleine tournée américaine, METALLICA se rend à L.A. en février 1992 pour la cérémonie de Grammy Awards et y interpréte Enter Sandman. Cette fois, le groupe se voit décerner le trophée dans la catégorie Meilleur album Metal.

En avril, le 20, METALLICA joue au stade de Wembley dans le cadre du festival donné en hommage à Freddie MERCURY, mort du SIDA quelques mois plus tôt, avant de repartir aux USA. Le 17, le groupe entame à Washington DC une tournée commune avec GUNS’N’ROSES, ouverte par FAITH NO MORE.

Le package passe par le Canada et le 8 août, un incident pyrotechnique brûle James HETFIELD au bras aux 2èmes et 3èmes degrés, entrainant la fin prématurée du concert de METALLICA, et le début de celui des GUNS. Las, ces derniers quittent la scène tout aussi rapidement, sans autre forme d’explication, déclenchant dans le public une émeute… L’état de James HETFIELD, transféré dans un hôpital de Denver (Colorado) entraîne de fait l’annulation les concerts suivants. Le groupe lui cherche un remplaçant qui sera une nouvelle fois trouvé en la personne de John MARSHALL. Le groupe ainsi recomposé reprend du service dès le 25 août à Phoenix (Arizona) et continue de sillonner le nouveau continent jusqu’à la fin du mois de septembre, puis se rend en Europe.

L’année se termine, le Black Album, comme on le surnomme désormais, totalise plus de 10 millions de ventes sur le seul territoire américain, s’est hissé à la première place du Billboard, a reçu moult récompenses et distinctions internationales et le groupe a été vu par quelques millions de spectateurs ravis à travers le monde. En d’autres termes, METALLICA, le groupe des petits gars boutonneux et impertinents fondé il y a une décennie, est devenu un monstre légendaire incontournable... et même respectable.

L’année 1993 est presque totalement consacrée à assouvir le monde. METALLICA passe partout où l’on veut bien l’accueillir (la tournée ne s’appelle pas Wherever I May Roam – où que je puisse vagabonder – pour rien…). Seul un incident, de taille, est à déplorer : lors de son passage à Djakarta les 10 et 11 avril, d’énormes émeutes éclatent à l’issue des concerts. Lars, au nom de son groupe, publiera un communiqué officiel déplorant et regrettant ces incidents, « les premiers de ce type depuis le début de cette longue tournée de 21 mois ».

Le 22 novembre, METALLICA publie un témoignage live à son image : monstrueux. Il s’agit d’un coffret – Live Shit : Binge & Purge – constitué de trois vidéos et d’un triple CD accompagnés d’un livret de 72 pages, d’un pochoir et d’un backstage pass de 1993. Un superbe objet pas forcément abordable puisque son prix s’élève à environ 120 €… Le coffret, initialement prévu en édition limitée (10.000 exemplaires pour l’Europe) se voit réédité dans la même quantité par Phonogram. Entre le prix et la réédition, certains fans dénoncent la méthode commerciale mise en place par le label et validée par METALLICA.

D’autres « événements » viennent confirmer la nouvelle image de METALLICA : les achats des uns de pièces aux tarifs inabordables (voir, par exemple, la collection de tableaux de Lars ULRICH), les activités « réservées à l’élite » pour d’autres… En d’autres termes, METALLICA donne maintenant l’image d’un groupe quelque peu embourgeoisé, alors qu’il ne fait que profiter des fruits de son labeur. Car depuis dix ans, du labeur, il y en a eu. METALLICA n’a jamais, à moins d’y être contraint, arrêté, ne s’est jamais posé plus d’une semaine, et n’a presque jamais déçu son public.

Le groupe repart sur les routes dès le mois de mai 1994 avant de retourner en studio au mois de janvier 1995. Il en ressortira avec un visage tout neuf…

Cinq années se sont écoulées entre la parution de Metallica et celle, très attendue, de Load. En réalité, METALLICA a accumulé tant de matériel qu’il a été décidé de sortir deux albums, Load en 1996 et ReLoad en 1997, plutôt qu’un double CD. Plus jamais le groupe ne souhaite voir autant de temps s’écouler entre deux offrandes à ses fans… et tiendra (presque) parole dans les années à venir, inondant régulièrement le marché de produits divers, audio et vidéo.

Afin de marquer sa maturité nouvellement acquise, METALLICA , devenu un groupe adulte, décide de travailler le visuel : d’une part, sa signature est modifiée: plus compacte, moins agressive, surtout, elle se veut annonciatrice de nombreux changements. Ensuite, les musiciens sont passés chez le coiffeur (sauf Kirk HAMMETT) et le tailleur. La nouvelle tête, la nouvelle apparence plus branchée est un autre élément qui déplait aux fans… Ils sont trop propres, trop stylés et trop éloignés du Thrash les Four Horsemen. Le public les regarde d’un œil méfiant et aun comportement parfois accusateur. Et la musique dans tout ça ? METALLICA offre un album dense, d’une heure quinze, et cherche à renouer quelque peu avec le blues. Si les mélodies de Ain’t My Bitch ou 2X4 qui ouvrent cet album sont dynamiques, les fans dénoncent vite le manque de riffs thrash et la « discrétion » des soli. Par ailleurs, les incursions dans l’univers de la country (Mama Said) et l’omniprésence de rythmes mid tempo, ne sont tout simplement pas du goût de tous. Bien que la production de Bob ROCK soit une nouvelle fois à la hauteur, l’album devient vite, tout comme son successeur ReLoad en 1997, le plus décrié de la discographie des gars de San Francisco. Pour autant, l’un et l’autre atteindront le statut multiplatine aux Etats-Unis. Un succès commercial, oui, mais décevant au regard des records atteints par le Black Album, certes, mais aussi une déception d’un point de vue artistique. Mais METALLICA est désormais un groupe à part, entré dans les chaumières, et est devenu une véritable institution américaine incontournable. Comme BON JOVI, AEROSMITH ou Bruce SPRINGSTEEN

Les tournées qui suivent continuent, elles, d’attirer des foules compactes. S’il est en effet un domaine où METALLICA a toujours été irréprochable, c’est bien la scène. Et le groupe ne lésine pas, démarrant le Load tour au mois d’avril 1996 à San Jose, en Californie, et clôt l’année au même endroit après être passé par l’Amérique du Sud, le Canada et l’Europe. Les cinq premiers mois de 1997 voient le groupe concentrer le gros de ses efforts sur les USA. METALLICA s’accorde ensuite un break avant d’envahir les festivals européens et de simplement s’y faire plaisir.

1998 voit une nouvelle galette – double – de METALLICA arriver dans les bacs. Garage Inc. est une sorte d’extension au Garage Days Revisited sorti une décennie plus tôt. Le concept est le même, METALLICA, par le biais de reprises et de faces-B de ses singles, rend hommage à ceux qui l’ont inspiré et permis d’arriver où il en est aujourd’hui. L’année est ensuite consacrée à la route, METALLICA donnant cette fois la priorité aux contrées lointaines : Australie, Nouvelle Zélande, Japon reçoivent les hommes en noirs qui retournent à domicile toute la seconde moitié de l’année…

Il est parfois bon de surprendre son public et de casser la routine. Cela se traduit par une nouvelle collaboration avec Michael KAMEN, chef d’orchestre qui avait déjà apporté sa collaboration à certains arrangements de METALLICA (et de QUEENSRYCHE, parmi d’autres). Les 21 et 22 avril, METALLICA donne deux concerts avec l’orchestre symphonique de San Francisco, dirigé par KAMEN. La relecture des morceaux de METALLICA emballe le public et se traduit par la sortie, fin novembre, du double CD live S&M. Certains remarquent que l’on retrouve le "M" du logo d’origine de METALLICA… Un signe ? L’album est acclamé par les fans et la critique. Le mariage a priori contre nature se révèle totalement efficace, l’œuvre de METALLICA réarrangée ne s’en trouvant pas du tout dénaturée.

L’année 2000 est marquée par un évènement de taille. Un évènement dont METALLICA ne ressortira pas indemne. Car le groupe a enregistré un nouveau titre pour la bande originale du film Mission : Impossible 2. Mais alors que la première diffusion radio officielle de I Disappear devait se faire le 19 avril, le groupe découvre que le morceau est très largement diffusé sur Internet, via le site d’échange de données Napster, fondé par les frères FANNING (Shaun et John) et Sean PARKER. L’explosion de l'univers numérique et la popularisation de l’informatique ont engendrés de nouveaux modes de consommation de la musique. Des nouveaux comportements auxquels l'industrie musicale ne s’était pas préparée. Et n’a donc rien vu venir. Car les nouvelles générations ont élaboré des systèmes d’échange de fichier. Un échange, c’est « je te donne, tu me donnes », et on ne parle que d’une chose par transaction… Mais ici, avec les nouvelles technologies, les choses se font à une échelle telle que le "tape trading" d'il y a vingt ans, ou même le piratage sur cassettes audio d’il y a dix ans à peine font pâle figure… Le piratage des années 2000 se transforme en une véritable industrie parallèle. Le combat dans lequel s’engage METALLICA, et plus spécifiquement Lars ULRICH, est plus celui pour le contrôle de la répartition des droits d’auteurs qui, avec ces nouveaux systèmes, échappent à tout contrôle. Le procès, long, entrainera la disparition de Napster, mais les résultats de l’industrie musicale connaîtront, malgré tout, des chutes vertigineuses. L’image de METALLICA auprès des plus jeunes, principalement, est également salement touchée car désormais les sales gosses de la Bay Area passent pour de vils capitalistes assoiffés de dollars…

METALLICA aura du mal à redorer son image, d’autant que le 17 janvier 2001 Jason NEWSTED annonce quitter le groupe. S’étant vu, parmi d’autres raisons invoquées par le démissionnaire, notifier un refus catégorique de s’impliquer plus avant dans son projet ECHOBRAIN, le bassiste en poste depuis 14 ans reprend, comme l’avaient fait avant lui des artistes comme Bruce DICKINSON et surtout Rob HALFORD, sa liberté. Cette démission est en fait la conclusion d’années difficiles passées au sein de METALLICA puisque jamais Jason ne fut considéré comme membre à part entière du groupe. Ni ne trouva sa place.

Cette claque donne à réfléchir au trio restant tant sur sa démarche créative que sur ses relations au niveau humain. Et plutôt que de se précipiter à chercher un remplaçant, c’est Bob ROCK qui occupera temporairement la place de Jason.

Lorsque le groupe entre en studio, commence un long travail, douloureux, pénible pour tous. D’abord, le départ de Jason est mal vécu et METALLICA décide de mettre un terme à trop de conflits en embauchant à demeure un psychologue chargé de les accompagner sur le chemin de la rédemption. Ensuite, le groupe a accepté d’être en permanence filmé dans le cadre d’un documentaire. Les caméras de Joe BERLINGER et Bruce SINOFSKY s’immiscent dans l’univers cloisonné de METALLICA de mai 2001 à juin 2003, retraçant sans pudeur le quotidien d’un groupe phare : les conflits internes qui voient James claquer la porte et disparaitre (pour une cure de désintox), la recherche d’un nouveau bassiste, les engueulades au sujet des nouveaux morceaux, les répétitions avec un Bob ROCK plus bassiste que producteur, et le choix de Robert TRUJILLO (ex-SUICIDAL TENDENCIES, Ozzy OSBOURNE et BLACK LABEL SOCIETY) qui rejoint officiellement METALLICA le 24 février 2003 avant de partir sur les routes pour de nouvelles aventures. Au départ, le duo de réalisateurs avait pour objectif de tourner un documentaire sur les coulisses de la création d’un album, mais les évènements leur ont apporté un nouvel angle de travail qui verra Some Kind Of Monster récompensé au festival de Sundance en janvier 2004. Mais entre temps…

L’intermède imposé par James HETFIELD prend fin au printemps 2002, et le groupe doté d’un souffle nouveau peut s’atteler à la tâche. Lorsque parait – enfin – St. Anger, le public découvre un album sans signature ni titre (autre que sur la tranche). Si Robert TRUJILLO fait officiellement partie de METALLICA, c’est bien Bob ROCK qui joue de la basse sur des morceaux longs, complexes, au chant râpeux, mais des morceaux sans aucun solo. Malgré la présence de titres accrocheurs comme Frantic, Invisible Kid ou Purify, l’album, une nouvelle fois, divise les fans certains reprochant au DVD bonus, montrant le groupe répéter en compagnie de son nouveau membre, d’avoir un meilleur son que sur le CD…

Le groupe a pourtant d’autres préoccupations en tête. Le lancement de l’album se fait par le biais de trois concerts donnés à Paris le 6 novembre 2003. Les fans ont du faire un choix, car l’organisation rendait impossible l’achat de billets pour les trois concerts. Ces derniers ne furent mis en vente qu’aux caisses de chaque salle quelques semaines plus tôt. Ainsi le Trabendo, la Boule Noire et le Bataclan eurent les honneurs de recevoir un METALLICA intimiste et revigoré par le défi d’une nouvelle ère. Si l’exploit rappelle celui que réalisa quelques années plus tôt DEF LEPPARD qui donna, en 24 heures, trois concerts sur trois continents différents, METALLICA, en se concentrant sur une même ville – et pas n’importe laquelle, s’il vous plait, Paris, tout un symbole ! – économise en fatigue l’énergie qu’il dépense sur scène. Puis METALLICA reprend la tournée des stades, envahissant les USA, et le reste du monde avant de s’accorder une année de repos en 2005.

METALLICA réapparait en novembre 2005 pour deux concerts donnés en compagnie des éternels et incontournables ROLLING STONES, puis les quatre retournent en studio au mois de janvier 2006. Et là, surprise : Bob ROCK, producteur grâce auquel METALLICA a vendu plusieurs dizaines de millions d’albums, n’est pas de la partie ! METALLICA a choisi de travailler avec Rick RUBIN le grand manitou du rap US des années 80, fondateur de Def American Records, et qui s'était déjà distingué en produisant des artistes comme SLAYER (oh, le scandale de cette annonce... Ahh! le résultat discographique - South Of Heaaven, Seasons In The Abyss) Comme le groupe en a pris l’habitude, il donne, durant l’été, quelques concerts afin de s’oxygéner, et présente même deux nouveaux morceaux à quelques privilégiés allemands et japonais.

L’enregistrement de l’album sous le contrôle de RUBIN débute en 2007. Le producteur veut que METALLICA se lâche, renoue avec son passé, retrouve la rage et le naturel de ses débuts. Le résultat parait sous le titre de Death Magnetic le 12 septembre 2008. RUBIN a souhaité que METALLICA renoue avec son passé ? Est-ce lui le responsable du retour du logo d’origine ? Ce détail signifie-t-il un retour au Thrash direct et sans concession qui fit les grandes heures du METALLICA des années 80 ? Pour célébrer le lancement de Death Magnetic, METALLICA donne deux concerts de charité à Berlin puis à Londres avant de constater le résultat de ses efforts : la critique est (quasi) unanime, l’album se classe en première places de nombreux tops et charts. Mais… Mais un détail chiffonne nombre d’acquéreurs, c’est le mix de la batterie qui grésille et sature pour un rendu plus que désagréable rendant l’écoute à volume important ou au casque pénible… Comment un groupe comme METALLICA, avec les moyens technologiques dont il dispose, a-t-il pu laisser passer ce « détail » ? Comment n’avoir pas envisagé la possibilité que de nombreux fans n’aient pas forcément les moyens de s’offrir du matériel aussi haut de gamme que METALLICA ? Mais le succès l’emporte au final sur l’insatisfaction, l’album voyant d’anciens fans revenir au bercail.

METALLICA repart une nouvelle fois sur la route, et traverse le monde à un rythme moins soutenu – moins fatigant et moins exigeant, donc – que par le passé, se concentrant sur des périples de deux semaines de concert/une semaine de repos. La tournée, sans surprise, fait une nouvelle fois carton plein, et donne naissance à deux DVD, dont Français Pour Une Nuit, retraçant magistralement le concert que METALLICA donna aux arènes de Nimes le 7 juillet 2009 . En plus, METALLICA se voit sollicité pour être au centre d’une édition spéciale du jeu vidéo Guitar Hero qui parait également en 2009. Il est loin, le temps où METALLICA jurait ne jamais céder au démon de la vidéo… Puis, en 2009 encore, METALLICA fait officiellement son entrée au Rock’N’Roll Hall Of Fame. Un minimum pour le 7ème plus gros vendeur de l’histoire de la musique américaine…

2010… METALLICA retourne en Amérique du sud, rendant visite à des fans qu’il avait délaissés pendant près d’une décennie. Et revient en Europe au cours de l’été. Pas seul, loin de là ! L'organisation du festival Sonisphere a organisé un événement de taille puisqu’il a réussi à réunir sur une même affiche, et pour une série de sept festivals, ceux que l’on désigne depuis vingt ans comme « le Big 4 » du Thrash : METALLICA sera précédé de SLAYER, MEGADETH et ANTHRAX, les quatre groupes prévoyant de jammer ensemble. Une de ces journées historiques, celle de Sophia, en Bulgarie, fera l’objet d’un DVD témoignage (et d’un quintuple CD) sobrement intitulé « The Big 4 Live from Sophia ».

La tournée Death Magnetic, quant à elle, se termine à Melbourne (Australlie) le 21 novembre 2010 et METALLICA rentre au bercail avec un nouveau projet en tête.

Cette fois, METALLICA a décidé de prendre tout le monde à contrepied. Et la surprise est de taille lorsque le groupe annonce s’associer à Lou REED, mentor du VELVET UNDERGROUND, icône d’un certain rock décalé, du pop art d’Andy WARHOL, aussi. Bref, un artiste à l’opposé de l’univers de METALLICA. Mais on pourrait aussi dire que Lou REED a, également, pris tout son monde à contrepied en décidant de s’associer à METALLICA, icône du Thrash violent et explicite, mentor de toute une génération de groupes bruitistes et extrêmes, groupe clamant que le sang mélangé à la pisse qui illustre la pochette de Load est de l’art… Une association a priori contre nature (celle de METALLICA et de REED, s’entend), et pourtant, l’art en est bourré de ces associations…

Le résultat parait fin octobre 2011. Une seule indication sur la pochette : le titre, Lulu, rouge sang, écrit en superposition du buste d’un mannequin de cire sans bras. Très vite, l’album est décrié, montré du doigt, les médias et les fans lui offrant directement et sans autre forme de procès le statut de pire album du groupe. Le verdict est sans appel, Lulu ne se vendant qu’à quelques milliers d’exemplaires la semaine de sa sortie. La pire vente jamais enregistrée par un groupe, par des artistes de cette envergure qui donnent une dernière chance au public de San Francisco lors de quatre concerts exceptionnels donnés par METALLICA entre le 5 et le 10 décembre 2011.

Car METALLICA a décidé de fêter dignement son trentième anniversaire. Pour ce faire, le groupe investit le Fillmore, petite salle de San Francisco. Seuls les membres du fan club peuvent se procurer des billets. Mais ils sont trop nombreux pour être tous servis. Un tirage au sort désigne donc les heureux privilégiés qui pourront assister à ces shows. Quatre concerts donnés pour 2000 spectateurs, chacun, avec des setlists et des invités chaque soir différents, et un tarif défiant toute concurrence : 6 dollars le concert, moins de 20 les quatre. METALLICA est à la fête et ses invités, anciens membres (Dave MUSTAINE, Jason NEWSTED ou même les plus anciens Lloyd GRANT et Ron McGOVNEY), ceux qui ont failli « en être » (Pepper KEENAN, John BUSH) ou autres illustres inspirateurs (Biff BYFORD, Rob HALFORD, King DIAMOND, Lou REED, Marian FAITHFULL…) aussi.

Afin de tenter de se racheter de la débâcle Lulu, METALLICA publie un maxi de « restes » de Death Magnetic, un quatre titres intitulé Beyond Magnetic. Mais c’est une nouvelle fois l’annonce de sa nouvelle tournée des stades qui « crée le buzz ». METALLICA a 30 ans, le Black Album tout juste plus de 20. Ce dernier sera le centre de cette nouvelle tournée, le groupe axant sa communication autour du fait que Metallica sera interprété dans son intégralité. Cependant, les quatre de San Francisco n’ayant jamais rien fait comme les autres, il semble évident que bien d’autres choses attendent le public. Pour la France, rendez-vous donc au Stade De France le 12 mai 2012. Ne cherchez pas de places, toutes se sont écoulées en moins de deux jours… This monster lives. Et il est plus en forme que jamais !

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