Live report : Live report Métal Intégral Birthday Night : BLACKLOAD, CEPHEE LYRA, HEAVYLUTION + ICE SCREAM & friends (guest) ( HEAVYLUTION , CEPHEE LYRA , BLACKLOAD )
Sur l’invitation de Métal Intégral, une centaine de fans a investi le Brin de Zinc pour une Birthday Night visant à célébrer quinze ans de défense du Heavy par notre association. Trois groupes, BLACKLOAD, CEPHEE LYRA et HEAVYLUTION, figuraient à l’affiche d’une soirée marquée par la bonne humeur et l’amour de notre musique favorite. La bande-son de l’apéro annonçait cette belle ambiance, avec notamment des extraits d’un Appetite For Destruction (GUNS N’ ROSES) magnifié par le remarquable système hi-fi de la Renault Laguna de Christophe, batteur de BLACKLOAD !

C’est justement à BLACKLOAD qu’il revient, aux alentours de 21 heures, d’ouvrir le show par un dévastateur Sweet Virginia, extrait de l’album Bayou (2010) signé CHEMICAL WEDDING. Il s’agit d’un concert très particulier pour le groupe grenoblois, le premier depuis la disparition de son bassiste Camille MARQUET voici près d’un an. Courageusement, la formation a décidé de poursuivre ses activités sous le nom de BLACKLOAD, ce qui nous permet aujourd’hui de profiter tant du répertoire créé avec Camille que de nouvelles compositions. Sitôt le titre inaugural achevé, Bevy lui adresse une émouvante dédicace, avant de proposer un autre titre de Bayou, Close My Eyes.

BLACKLOAD livre une prestation hautement énergique, caractérisée par une rythmique implacable et des parties de guitare à tendance Grunge/Stoner interprétées par Serge sur son Epiphone Zakk WYLDE. Ayant eu connaissance de la set list, j’y découvre un titre, Down By The River, qui m’évoque instantanément le Blues. Le chanteur l’attaque effectivement comme un authentique bluesman ; cependant, le morceau s’éloigne rapidement des standards du Mississipi, se muant en un véritable brûlot. En fin de concert, les musiciens révèlent d’autres aspects de leur palette sonore avec la power ballad Those Days – que Bevy décrit comme une tentative mainstream – ou encore French Blues 2012, qui se teinte de Rock sudiste.

Au cours de ce set intense, deux reprises seront également proposées, Handful Of Rain (SAVATAGE) et le piano-voix Someone Else (QUEENSRYCHE). Ce dernier est joué alors que Serge empoigne une autre Epiphone, sa Zakk WYLDE subissant un dysfonctionnement bénin. L’esprit du live était ainsi préservé !

Sur un plan personnel, j’ai également été très heureux de faire la connaissance du groupe, qui m’a fait cadeau d’un exemplaire de Bayou. J’ai passé en particulier un excellent moment avec Serge, au cours duquel nous nous sommes très rapidement aperçus vouer tous deux une grande admiration à la scène qui fit la grandeur de Seattle au cours des nineties, et en particulier une immense affection pour Layne STALEY (ALICE IN CHAINS).

Faisant suite au retour de BLACKLOAD, les membres de CEPHEE LYRA arrivent successivement sur scène au son de The Dream Within A Dream, extrait de la B.O. d’Inception. Ils proposent un Metal progressif, lorgnant parfois vers le Thrash - les riffs martiaux et les harmoniques de A Matter Of Personal Worth - où la basse à 5 cordes d’Aurélien apparaît très présente. La cavalcade rythmique Lost In A Controversial Mind apporte une première indication du niveau technique de Sylvain, guitariste hors pair capable de solos absolument époustouflants (Shelter Of Time).

Sur le plan vocal, Maud s’illustre majoritairement dans un registre grave, plutôt envoûtant, tout en réalisant régulièrement de superbes envolées lyriques : un style notamment représenté par Deeper Into Rage. Sur le final de A Matter Of Personal Worth, la chanteuse est exceptionnellement soutenue par une guitare en son clair. Cette partie constitue un moment d’apaisement dans un morceau par ailleurs relativement lourd. Au cours de son show, CEPHEE LYRA aura interprété plusieurs de ses classiques, dont certains proviennent de son album A Sinner’s Loneliness sorti en 2010 - Deeper Into Rage, Lost In A Controversial Mind – mais également un extrait d’un EP à paraître, Not A Second More. Enfin, le goût de la formation pour la parodie est révélé par un bonus track, qualifié de « blague » et de « devinette » par Maud : cet improbable titre, aux influences celtiques, est tiré de La Soupe Aux Choux.

Habitué des lieux, les Stéphanois de HEAVYLUTION viennent notamment défendre leur dernier album, The Architect (2011). Paul arbore un t-shirt aux couleurs de MEGADETH, tandis que la basse BC Rich d’Alexis suscite l’enthousiasme d’une partie de l’assistance. Autant de signes annonciateurs du déluge de Heavy Metal qui va suivre. Le groupe est en effet clairement influencé par IRON MAIDEN : sur une rythmique en béton armé se posent des guitares dont les motifs mélodiques (The All Seeing Eyes, provenant du récent LP) et les solos offrent un revival NWOBHM.

En matière de chant, Paul nous gratifie d’une prestation éblouissante. Se consacrant depuis deux ans aux parties vocales – aux débuts de la formation, il officiait à la guitare et au micro – il affiche une exceptionnelle maîtrise des aigus qui rappelle instantanément son modèle Bruce DICKINSON. Avec un frontman d’un tel talent, HEAVYLUTION peut se permettre d’inclure en milieu de set Aces High, classique parmi les plus exigeants de la Vierge de Fer ! Débutant par un hurlement, Dream Paranoïa constitue le morceau le plus lourd du set. Les musiciens offrent de plus une reprise de T.N.T. d’AC/DC : Paul se montre tout aussi brillant sur ce standard, qui lui permet de faire participer le public. Puisqu’il s’agit de partager les voix, notons que Paco rejoint son camarade sur Dehumanization, conclusion d’une prestation qui laisse le public conquis.

Outre les trois groupes à l’affiche, Métal Intégral avait prévu une surprise pour clore la soirée. Il s’agissait de saluer Tom, guitariste d’ICE SCREAM appelé sous d’autres cieux, les Peruvian Skies chers à DREAM THEATER. Accentuant la dimension festive de ce témoignage d’amitié, tous les membres de CEPHEE LYRA, à l’exception de Maud, viennent interpréter Avantasia, quand Paul monte sur scène pour le toujours appréciable Tears Of A Mandrake. Hélas, le set d’ICE SCREAM, retardé par des problèmes techniques puis brusquement écourté, devait se limiter à ces deux titres. Exit donc Lavatory Love Machine, le remarquable Sign Of The Cross, ainsi que les tubes Living On A Prayer (BON JOVI) et Youth Gone Wild (SKID ROW). Le concert prend donc fin sur une note de désillusion, les musiciens et les fans étant privés du plaisir, pour les premiers de jouer, pour les seconds d’entendre, des classiques représentatifs des shows fréquemment donnés par le groupe en ces murs. Il est vraiment dommage, en particulier pour Tom, que cette belle aventure prenne fin de la sorte…
Chouman
Date de publication : samedi 9 juin 2012