Dossier : Un entretien avec:
THE TREATMENT - Paris, le 21 janvier 2014
( THE TREATMENT )
Rencontre avec The TREATMENT : Dhani MANSWORTH (bt), Rick NEWMAN (bs), Matt JONES (voc)

METAL INTEGRAL : J’ai découvert The TREATMENT en novembre 2011 alors que vous ouvriez pour Alice COOPER à Paris. Pouvez-vous rapidement me raconter l’histoire du groupe ?
Dhani : Nous nous sommes formés en 2008-2009. En tant que batteur, je me suis senti suffisamment bon pour envisager de former un groupe. J’en ai parlé à mon père qui connait bien le milieu pour avoir fait partie de plusieurs groupes, comme MORE ou AIRRACE, par exemple, et je lui ai demandé s’il me donnerait un coup de main pour monter un groupe. Il a toujours souhaité que l’on fasse quelque chose ensemble et à partir de là, nous avons commencé à chercher des musiciens, organiser des auditions, observer ce qui se passait sur Myspace et autre, on a écouté des démos, sélectionné… On a trouvé, d’abord, Rick, qui connaissait Tag (Tagore GREY, guitare) puisqu’ils allaient ensemble à l’école. On avait un autre guitariste qui est parti depuis, et Matt (JONES, chant) est arrivé, et assez récemment, on a trouvé Jake (PATTISSON, guitare). En fait, les choses se sont faites assez facilement: à partir du moment où on a trouvé le premier membre, les autres sont arrivés naturellement.
Rick : un peu « je connais quelqu’un qui connais quelqu’un »… Ce genre de plan.

METAL INTEGRAL : Ce n’est pas l’histoire habituelle de la bande de potes qui décident de former un groupe, quand même…
Dhani : C’est même bizarre, tu sais : je suis le seul à ne connaitre aucun d’eux !
Rick : A part moi, par le biais d’un de mes meilleurs amis. Ça arrive… La merde arrive, de toute façon !
Dhani : On habite tous le même secteur. Mais la chance était avec nous, tout s’est fait assez vite, finalement.
Rick : C’est vrai que c’était assez étrange, parce que, même étant du même secteur, Dhani et Matt sont quand même de quartiers très différents. Mais quand nous nous sommes retrouvés, c’était une évidence, c’était le groupe que nous devions monter. On a malheureusement perdu Brad mais Jake est arrivé et il est absolument fabuleux ! Et on vit maintenant comme une famille : on habite tous ensemble, comme des frangins.
Dhani : Ce qui est marrant, aussi, c’est que, une fois que nous nous sommes réunis, on s’est rendus compte tous les quatre avions assisté aux mêmes concerts, avons fréquenté les mêmes lieux aux mêmes moments. Un des anciens groupes que mon père manageait a participé aux Monsters Of Rock. J’y étais aussi, et on s’est rendus compte que Tag, Rick, Ben étaient dans le public…

METAL INTEGRAL : Vous avez, semble-t-il, les mêmes goûts musicaux. Quelles sont vos influences ?
Matt : ACDC, JUDAS PRIEST, AEROSMITH, SEX PISTOLS… Les grands classiques parmi les anciens groupes…
Dhani : Beaucoup de choses, mais les vieux groupes nous influencent particulièrement. Tu peux l’entendre à travers nos chansons, d’ailleurs.

METAL INTEGRAL : C’est l’impression que j’avais lorsque je vous ai vus : du Hard Rock classique joué par de jeunes musiciens. Y-a-t-il des groupes contemporains que vous appréciez ?
Rick : Oh, oui, mais nos racines restent ancrées dans ces grands classiques, dans ce son. On adore l’attitude du Punk, et on tente de le retranscrire dans notre musique… La batterie et la basse, par exemple, ont une importance capitale dans notre musique. Dhani et moi, c’est hallucinant le travail que nous fournissons pour avoir une structure qui tienne la route, pour maintenir tout ça ! On écoute de tout, mais notre son reste celui des 70’s et 80’s, incontestablement. De l’énergie à l’état brut.

METAL INTEGRAL : Que vous ne retrouvez pas dans les groupes actuels ?
Rick : Il y en a quelques uns, mais pas plus de trois ou quatre, en réalité.

METAL INTEGRAL : This Might Hurt, votre premier album, avait une charmante infirmière sur la pochette. En fait, une des pochettes, car j’en ai vue une autre avec cinq mecs affreux…
Tous : oui ! (Rires)

METAL INTEGRAL : Quels retours avez-vous eu avec ce premier essai ?
Dhani : C’était plus une sorte de show case, pour nous. Une sorte de carte de visite que nous avons enregistrée chez nous… Sans aucun budget. On a eu deux labels différents pour cet album, ce qui explique les deux couvertures différentes. Quand nous avons signé avec Spinefarm, on s’est demandé, au bout de quelques temps, pourquoi on ne vendait pas plus de disques. Et on s’est aperçus que beaucoup de personnes avaient déjà la première version, ce qui a relativisé pas mal de choses. Cet album est à prendre comme une sorte d’introduction à ce que nous faisons. Il nous a permis de partir en tournée avec KISS, MOTLEY CRUE, Alice COOPER, MOTORHEAD… Tous ces groupes qui nous ont influencés. Et, en ce qui me concerne, ce premier album nous a permis de réaliser des choses extraordinaires.
Rick : On a mis du temps pour l’enregistrer… deux ans, environ. Dhani n’avait que 17 ans, moi 18, nous étions tous vraiment très jeunes, et notre nouvel album, Running With The Dogs, montre une facette plus mature de qui nous sommes.

METAL INTEGRAL : Tourner avec tous ces groupes a dû vous permettre d’apprendre énormément de choses, j’imagine.
Rick : Absolument !
Dhani : Le truc, c’est que nous sommes toujours restés sur les côtés de la scène à observer tous les détails. Tous. Histoire de se poser la question : « si nous pouvions nous observer, que pourrions-nous faire pour nous améliorer ? Que peut-on faire pour être aussi bons que ces groupes ? » On ne veut pas être le meilleur groupe de première partie qui soit, on veut être LE meilleur groupe. C’est tout. Et nous ferons nous ce qui est en notre pouvoir pour atteindre ce résultat, ce niveau de professionnalisme musical.
Rick : Ce que l’on veut, c’est simplement être le groupe le plus populaire, le plus énergique, le plus cool, avec le meilleur sens du spectacle… Et nous nous surpasserons, dépasserons nos limites pour y parvenir.
Dhani : Tous ces groupes ont mis 100% de leur énergie et de leur créativité dans leur musique. Si on veut y arriver, c’est ce que nous devons faire.

METAL INTEGRAL : Tous ces groupes qui ont mis toute leur énergie dans leur musique, c’est un peu votre mode de vie puisque vous vivez ensemble afin de pouvoir vivre et respirer musique…
Matt : Exactement. Vivre ensemble rend les choses plus faciles. On n’a pas besoin de prendre rendez-vous pour répéter, on est sur place. C’est génial !

METAL INTEGRAL : Il vous a fallu pas mal de temps avant de sortir votre second album, environ quatre ans. Qu’est-ce qui vous a demandé autant de temps ?
Rick : Parce que nous étions sur les routes…
Dhani : On était en tourné… Avec KISS et MOTLEY CRUE, ce qui a représenté la majeure partie de 2012 aux USA… Mais en fait, on n’a jamais eu le sentiment que le premier album avait été travaillé par le label comme qu’il aurait mérité, alors on a décidé de tourner autant que possible dès que nous avons signé avec Spinefarm. Notre premier label ne nous a jamais vraiment aidés à tourner, une fois, seulement. Mais on ne voulait pas se presser… On a fait le Ep de reprises, et nous sommes concentrés sur l’écriture de Running With The Dogs.

METAL INTEGRAL : Pour tout vous dire, je n’ai reçu aucun son de ce nouvel album. Comment pourriez-vous le décrire, hormis le fait qu’il s’agisse d’un album de Rock’n’Roll ?
Dahni : Je dirais que c’est une version plus… mature de ce qu’était THE TREATMENT sur le premier album… On retrouve les mêmes éléments comme l’énergie, un côté punk, aussi, mais c’est surtout nous avec de meilleures compétences musicales. Les arrangements et ce genre de trucs sont beaucoup plus complexes et réfléchis qu’auparavant. En gros, c’est nous, maintenant que nous avons grandi.
Rick : Oui. Et honnêtement, je suis impatient que les gens l’écoutent, il est bien meilleur, les chansons sont si bonnes…

METAL INTEGRAL : Où avez-vous enregistré Running With The Dogs ?
Dhani: On a fait comme pour le premier album, on l’a travaillé jusqu’à ce qu’on obtienne le son qui nous convienne, sans nous presser. On a pris notre temps, et comme on habite tous la même maison, on enregistrait tous les jours sur place. On n’a pas eu la pression d’un temps limité par la location d’un studio. Une fois l’enregistrement terminé, nous avons tout embarqué au studio de Steve HARRIS d’IRON MAIDEN et nous y avons enregistré les batteries et la basse, et l’avons mixé là-bas également.

METAL INTEGRAL : Qui est responsable de l’illustration de la pochette ?
Matt : Nous avions plusieurs possiblités, en fait…
Dhani : Nous avions notamment une photo, de nous, qui aurait été vraiment très cool. Mais notre guitariste nous a quittés – des problèmes familiaux, mais je ne rentrerai pas dans les détails – et nous avons décidé d’un commun accord, de ne pas l’utiliser et d’aller de l’avant. Attention, nous sommes encore amis, vraiment amis ! On était en plus sur le point de partir en tournée avec un nouveau guitariste. Notre label nous a rappelé à l’ordre : « Dites, vous avez des idées de pochettes, les gars ? » et nous avions le titre, Running With The Dogs. Pourquoi pas quelque chose avec des chiens ? Ils nous ont fait quelques propositions et il y avait celle-là. On en a fait des T-Shirts, notre backdrop, elle est vraiment super !

METAL INTEGRAL : La première fois que j’ai vu cette pochette, elle m’a naturellement rappelé celle d’AIRBOURNE, Black Dog Barking, mais surtout, bien qu’étant beaucoup plus colorée, celle du premier album de TANK, un autre groupe anglais, bien plus ancien, Filth Hounds Of Hades
Dhani : Ah, ouais ! On connait certains membres de TANK, d’ailleurs. Beaucoup de gens nous ont fait cette remarque, mais il n’y a aucune influence de ce côté-là, bien qu’on respecte totalement la musique de TANK. C’est simplement une pochette qu’on adore…

METAL INTEGRAL : La similitude est donc purement fortuite…
Rick : Oui, oui,
Dhani : On ne l’a réalisé que lorsque nous avons dévoilé la pochette et que quelqu’un ait écrit sur notre page Facebook que ça rappelait cette pochette de TANK ! On n’y avait jamais pensé. C’est comme celle que dernier AIRBOURNE
Rick : Et il semble aussi que tous les groupes de Rock aient prévu de publier un album en 2014 avec le mot « dog » dans le titre ! (rires)

METAL INTEGRAL : Quelle est la signification de ce titre, d’ailleurs ? Qui sont les chiens avec lesquels vous courez ?
Dhani : C’est plus comme un groupe de mômes qui se retrouvent, font des trucs, s’éclatent ensemble… Une sorte de gang, si tu veux.

METAL INTEGRAL : Serais-tu en train de me dire que les chiens évoqués par le titres sont les gars avec qui tu joue de la musique ? (à Rick et Matt : Ne répondez pas, c’est de vous qu’il s’agit…)
Dhani : Euh, je dirais que… Ça évoque l’unité du groupe, pas les individualités… L'idée d'une meute de chiens qui courent ensemble.

METAL INTEGRAL : C’était une question piège. Selon ta réponse, tu pouvais rentrer seul ou avec le groupe.
Rick : C’est en effet plus en lien avec le fait de notre complicité, d’avoir envie de faire tout ça ensemble. Croire dans les mêmes choses…
Dhani : Comme le dit Rick, ça peut évoquer l’unité, mais pour d’autres, l’interprétation peut être différente…

METAL INTEGRAL : Ce n’est pas votre première visite à Paris. Que pensez-vous de cette ville ? Vous êtes sortis hier ?
Tous : On adore Paris…
Matt : On n’est pas vraiment sortis hier soir, non…
Dhani : On s’est un peu baladés dans le coin,

METAL INTEGRAL : Il y a quand même un endroit que vous connaissez pour y avoir joué, juste à quelques mètres d’ici : le Zénith
Tous : Oh oui ! On a reconnu l’endroit !
Matt : La dernière fois que nous étions ici, ce n’était pas le même groupe, non plus !
Dhani : On a vu pas mal de choses la dernière fois, comme la tour Eiffel, mais nous n’avons pas encore pris le temps de voir certains sites, de jouer les vrais touristes… A chaque fois que nous venons, nous sommes généralement hébergés dans un hôtel aux abords de la ville. Mais si on a la possibilité de venir pour plus de promo ou d’autres concerts, nous prendrons le temps de vraiment visiter.
Rick : On a quand même fait quelques visites… Comme aller à Notre Dame. C’était intéressant d’y pénétrer habillés comme ça… La tête des gens… On ne s’est pas vraiment sentis bienvenus…

METAL INTEGRAL : Pourquoi ?
Rick : Ben… regarde nous ! Tu vois notre look !

METAL INTEGRAL : Et alors ? Les gens sont censés être ouverts d’esprits, de nos jours… Mais c’est souvent le contraire.
Rick : Ceci dit, on a vraiment hâte de revenir !
Dhani : Nous avons toujours donné de bons concerts en France. Le public a toujours été très réceptif ici, et il participe beaucoup. Il y a des endroits où le public apprécie ce que tu fais, mais ça reste… En France, les gens savent devenir dingues, vraiment dingues !

METAL INTEGRAL : Juste avant que nous ne commencions cette interview, vous me faisiez part de l’impression qu’ont les Anglais du Rock en France.
Rick : De manière générale, quand nous avons fondé THE TREATMENT et que nous avons commencé à tourner en Europe, plein de gens nous diisaient : « l’Allemagne, les gars, ne pensez pas ailleurs qu’en Allemagne ! C’est le pays du Metal » Ce qui est marrant, c’est que nos premiers concerts en Europe, nous les avons donnés en Italie. Et le public est devenu littéralement dingue ! On a eu les mêmes réactions en Allemagne, c’était très cool. On arrive en France, et les gens étaient encore plus dingues. Les groupes jouent en France, mais, finalement, on n’en entend jamais parler… C’est étrange parce que, et je ne dis pas ça parce qu’il s’agit d’une interview française, mais, vraiment, on adore l’ambiance que vous mettez, ici ! C’est étrange que l’image que nous ayons de la France ne soit pas celle d’un pays amateur de Rock ou de Metal parce que chaque fois, l’accueil y a été extraordinaire.
Dhani : Je crois que le Hellfest y est pour beaucoup, aussi, beaucoup de gens y viennent. De plus en plus d’Anglais font le déplacement, et choisissent le Hellfest plutôt que d’autres festivals.
Rick : Et c’est facile de venir en France, aussi…
Dhani : L’image du Rock en France semble évoluer dans le bon sens, et on est impatients de revenir.
Matt : En attendant, écoutez-notre album… Il déménage !
metalmp
Date de publication : jeudi 17 avril 2014