Reportage : Un entretien avec:
John CALABRESE (basse - DANKO JONES)
( DANKO JONES )
Entretien avec John CALABRESE « JC » (Basse, DANKO JONES)
Interview réalisée le 27 novembre 2014 à Paris

METAL INTEGRAL : J’imagine que si nous sommes ici, c’est parce qu’un nouvel album arrive. Que peux-tu m’en dire que tu n’aies déjà dit ?
JC : Que je n’aie déjà dit ? (il réfléchi quelques instant) Je ne sais pas vraiment, mais je vais te dire ce que j’ai dit à tout le monde : il s’agit du nouvel album de DANKO JONES qui s’appelle Fire Music et qui sortira début février 2015. On est vraiment fiers de voir ce nouvel album sortir, et encore plus ici, en France où nous avons joué à plusieurs reprises, où nous avons vu le groupe se développer de la meilleure manière.

METAL INTEGRAL : Si tu devais ne retenir qu’une chanson de cet album, laquelle serait-ce et pour quelle raison ?
JC : Je suis fier de toutes, mais si je devais n’en retenir qu’une qui serait représentative de l’album, je dirais There’s Gonna Be A Fight Tonight qui est la première chanson que nous sortions en guise de teaser. Ou Do You Wanna Rock ?, qui sera le premier single. Mais il n’y a pas de raison particulière autres qu’elles représentent bien Fire Music. Maintenant, je suis vraiment content de comment les choses fonctionnent sur l’album. Nous avons voulu le séquencer dans l’esprit Face A / Face B. Nous avons grandi avec le vinyle et nous avons voulu avoir cette même impression : la face A sonne ainsi, la Face B comme ça. Mais il n’y a pas de raison de retenir ces deux chansons en particulier outre le fait que tu me poses la question ! (rires)

METAL INTEGRAL : Vous allez donner un concert demain à Paris (NdMP : dans le cadre du festval Bring The Noise). Comment décidez-vous d’inclure une nouvelle chanson plutôt qu’une autre dans votre setlist ?
JC : Ca devient de plus en lpus difficile avec les années qui passent, les albums qui s’accumulent et le nombre croissant de chansons… Pour ce nouvel album, on s’est simplement dit qu’on allait le jouer dans son intégralité, prendre du repos et revenir. Ce n’est qu’une idée, mais on va en jouer, je crois, au minimum cinq qui, selon moi, vont vraiment bien fonctionner sur scène. Elles devraient avoir un impact immédiat sur le public tout en étant dans la continuité des titres les plus anciens.

METAL INTEGRAL : Vous en discutez entre vous, quand même ?
JC : On n’y réfléchi pas vraiment en réalité ; si ça rocke, ça marchera ! (rires) Désolé de casser tes rêves ! On n’est pas si… non, j’ai failli dire « si peu intelligents », on n’est pas aussi réfléchis que ça dans le groupe ! Il n’y a pas de secret autre que si ça rocke. On fait ça depuis si longtemps maintenant, que nous savons où nous allons, sans avoir besoin de mettre le public dans notre « échantillon expérimental ». Pas que nous ne le ferions pas, mais on ne testera certainement pas quelque chose avec de violoncelles, un orchestre classique… On est un groupe de Rock ! On connait notre place, on sait ce que nous avons à faire, et comment le faire.

METAL INTEGRAL : Quand vous êtes en promo comme aujourd’hui, vous trouvez le temps de visiter les endroits où vous êtes ?
JC : Non, pas vraiment. On n’a très peu de temps pour nous. Je me souviens que nous étions ici, en promo, à Paris, il y a deux ans. Ça faisait, quoi ? Dix ans que nous venions à Paris, et c’est la premeière fois que Danko a pu voir la tour Eiffel. Il était excité comme un gamin (rires). Il a fallu que je prenne une photo de lui devant la tour Eiffel ! Mais la plupart du temps, en promo, on fait des aller retours entre les villes. Cependant, les rares fois où ça nous arrive, on s’en souvient. Par exemple, j’ai toujours voulu visiter Vienne, la vieille ville, et ce fut vraiment super de pouvoir le faire il y a quelques années.

METAL INTEGRAL : Puisque nous parlons de ville, dévions un peu… Te souviens-tu de la première salle où tu as joué en tant que professionnel, ou, en tout cas, dans des conditions professionnelles ?
JC : Ca devait être le Concert Hall, à Toronto. Il y a une capacité d’environ 2000 places.

METAL INTEGRAL : Quels souvenirs as-tu de ce concert ?
JC : Je me souviens que la guitare de Danko s’est cassée, sa seconde guitare s’est cassée aussi, et il a dû emprunter un guitare, qui s’est aussi cassée (rires) ! C’est ce qui en a fait un concert mémorable !

METAL INTEGRAL : Ce sont les guitares qui se sont cassées ou c’est lui qui les a cassées ?
JC : Non, une corde a lâché, puis une autre, puis un jack ne fonctionnait plus… Une série d’incidents et de dysfonctionnement. C’était à nos débuts, en 1997.

METAL INTEGRAL : Depuis, vous avez joué dans divers endroits. Lequel considères-tu comme étant le plus beau ?
JC : Il y a cet endroit à Montmartre… Oh, celui qui a brûlé… L’Elysée Montmartre, oui, vraiment beau. Un club à Bruxelles, aussi, l’Ancienne Belgique, qui est un très bel endroit où jouer, avec un son super, et une atmosphère particulière. Le Filmore à San Francisco, avec toute son histoire. Et puis, il y a des endroits comme le CBCG’s à NewYork… Pas que l’endroit soit beau, mais il y a une telle histoire !

METAL INTEGRAL : C’était ma question suivante : quel est le plus vilain endroit où tu aies joué ?
JC : (Rires) Justement, le CBCG’s, sans doute ! Je crois que la raison en est simple : l’endroit n’a jamais été retouché depuis sa fondation ! Il n’existe plus malheureusement…

METAL INTEGRAL : Quelle a été ta pire expérience de concert, hors festival ?
JC : A titre personnel, c’est plutôt quand quelque chose ne fonctionne pas. Je me souviens d’un endroit aux USA… Je me souviens de ce qui s’est passé… Le gars qui était au son avait mis des cymbales dans mes retours. Pendant tout le concert, je ne pouvais entendre que des « tchh tchhh tchh », des hautes fréquences, et rien d’autre. Je lui ai dit qu’il avait placé les cymbales et il m’a répondu que non… « Viens voir, écoute ça ! » et là, sa tête ! « Oh, je suis vraiment désolé ! ». C’était dans un endroit appelé le « Meeting factory », sur la côte Ouest, à Portland, je crois.

METAL INTEGRAL : Quelle est la plus vaste audience devant laquelle tu aies joué, hors festival, toujours ?
JC : Voyons… Je peux te parler des festivals, c’était en Pologne il y a deux ans devant un demi-million de personnes. Mais en salle ? Je dirais en Roumanie, il y a trois ou quatre ans, avec GUNS N’ROSES, dans une salle de 60.000 spectateurs. On a été retenu par eux pour ouvrir dans une dizaine de pays. Une expérience hors du commun.

METAL INTEGRAL : Quelle a été le plus petit public ?
JC : C’était à Cologne ! On a joué pour une personne ! Et le concert que nous y avons donné a été le même que pour 2.000 spectateurs. Ce qui est marrant, c’est que, désormais, quand nous jouons à Cologne, nos show sont complets, mais on se souvient toujours de ce gars. On n’était jamais venu à Cologne, c’était la première fois. On n’a jamais été payés pour ce concert, ça c’est arrangé sur le pouce… « Si vous passez ici, je vous héberge, et vous jouez » On a bénéficié de ce studio, te on a donné ce concert pour cette personne qui avait payé son billet ! On ne peut pas faire moins qu’une personne ! (rires)

METAL INTEGRAL : Ou alors, on ne joue pas, ou bien ça s’appelle une répétition !
JC : Exactement. Mais tu n’annules pas pour une personne qui a payé son entrée !

METAL INTEGRAL : Y a-t-il un endroit où tu voudrais vraiment jouer ?
JC : Oh, oui, il y a plein d’endroits où nous voudrions nous produire, comme en Inde, certains pays asiatiques. J’adore l’Argentine et la Colombie, deux pays où j’ai de nombreux amis. Si nous avons l’occasion d’y jouer, je voudrais aller en Patagonie pour pêcher.

METAL INTEGRAL : Et un endroit où tu détesterais jouer ?
JC : Non, je ne crois pas… Tu sais , à partir du moment où l’on joue quelque part, c’est que quelqu’un nous demande d’y jouer.

METAL INTEGRAL : Donc, tu retournerais même jouer à l’endroit où tu as vécu ta pire expérience live ?
JC : Oui, tu dois le faire, ça fait partie du jeu. Tu ne peux pas savoir ce qu’il se passera. On ne peux pas fermer de portes.

METAL INTEGRAL : Te souviens-tu d’une expérience étrange qui a eu lieu dans une salle de concert ? Pendant le soundcheck, des répétitions ou un concert…
JC : Non, rien ne me revient spontanément… Je dirais quand nous avons joué, une fois, à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. Il y a eu une panne, et plus d’électricité… Tout nos retours se sont retrouvés muets, et personne ne savait ce qui se passait. Un technicien avait un petit ampli, 10 watts ou un truc comme ça et Danko y a branché sa guitare, a joué, et le public a chanté une chanson pour l’accompagner. Plus qu’étrange, en fait, c’est une situation inattendue dont on a pu tirer le maximum. Quelle que soit la situation dans laquelle tu te retrouves plongé, si tu fais en sorte d’en tirer le meilleur, ça passe.

METAL INTEGRAL : Si tu étais une femme, qui serais-tu, et pourquoi ? *
JC : (sans hésiter) Je serais Catherine DENEUVE, simplement parce qu’il s’agit d’un des plus belles femmes du monde. A ce jour, je continue de lui réserver une place dans mon cœur. Elle a tant de classe, et elle a fait des films si extraordinaires… Les Parapluies de Cherbourg, Le Dernier Metro…. Elle et Irène JACOB

METAL INTEGRAL : Tu me dis ça parce que tu es en France ?
JC : Non, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai un truc avec les actrices françaises. Elle a joué notamment dans ce film de Kieslowsky, Trois Couleurs, Rouge dans lequel elle découvre une sœur jumelle à la fin du film, elle a un chien. J’ai trouvé qu’elle avait un jeu très humain, très humble.

METAL INTEGRAL : Si Satan et Jésus devaient se battre dans une cage de catch, qui, selon toi, tirerait le premier sang ? *
JC (il réfléchit) : Sans doute Jésus. Je ne crois pas que Satan pourrait s’attendre à se faire botter les fesses par lui ! J’aime bien ces questions, tu peux continuer si tu veux !

METAL INTEGRAL : Une dernière, alors : quelles sont les deux questions que tu voudrais vraiment qu’un journaliste te pose un jour ?
JC : Deux questions ? En rapport avec le groupe ou…

METAL INTEGRAL : Pas forcément. En tant que musicien, quand tu es en promo, on te pose souvent le même type de questions. Quelles sont celles auxquelles tu ne t’attends pas mais tu voudrais qu’elles te soient posées ?
JC : Alors… Quel est ton endroit préféré où voyager hors des activités avec le groupe, et, quel est le dernier livre que tu aies lu. On ne te demande jamais ce genre de choses. Et mes réponses sont : la Nouvelle Zélande, et le dernier livre est This Changes Everything de Naomi Klein.

METAL INTEGRAL : J’ai tes réponses, mais l’idée est de poser ces deux questions à mon prochain interlocuteur. Tout comme tu viens de répondre à deux questions imaginée par Snake de SKID ROW
JC : Ah ? Je me demandais pourquoi tu me demandais des trucs comme ça. Jusque là ça allait, et ensuite tu as dévié sans que je comprenne ! (rires) C’est assez marrant comme idée.

METAL INTEGRAL : Merci beaucoup, et j‘espère vous voir bientôt sur scène.
JC : C’est un plaisir (en français). Je pense que nous serons de retour cet été pour cerains festivals, et nous devrions revenir à l'automne prochain aussi. Maintenant, je suis curieux de savoir à qui tu vas poser mes questions…

METAL INTEGRAL : Je n’en sais encore rien pour l’instant.
JC : Dommage. On verra plus tard ! (NdMP : elles seront posées à THUNDER le 8 décembre 2104)


* Questions imaginées par Dave "Snake" SABO de SKID ROW
metalmp
Date de publication : jeudi 4 décembre 2014