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Reportage :  Un entretien avec :
RAVEN, Paris le 22 septembre 2015.
( RAVEN )
Date de publication : 04/10/2015
Auteur : metalmp
METAL INTEGRAL : Après avoir rencontré un grand succès au début des années 80 et forgé son nom, RAVEN a disparu pendant une dizaine d’années. Que s’est-il passé en 2000 ?
John GALLAGHER : En fait nous avons dû nous retirer en 2001 à cause de mon frère, Mark. Il a été victime d’un terrible accident, il a frôlé la mort, et a failli être amputé des jambes. Il n’aurait plus jamais pu marcher. Il a progressivement réussi à démontrer à ses médecins qu’ils se trompaient. Il n’a ainsi presque rien fait pendant 4 ans… Ensuite, en 2005, on a participé à quelques festivals, nous avons commencé à penser à un nouvel album, qui est devenu Walk Through Fire, en 2009/2010.
Mark GALLAGHER : Ce fut accidentel, mais nous avons eu du temps !

METAL INTEGRAL : Ma question suivante était de savoir comment vous occupez votre temps entre deux albums. Visiblement, en ce qui te concerne, Mark, tu as dû te remettre sur pieds
Mark GALLAGHER : Oui, absolument… Je me suis retrouvé en chaise roulante pendant un temps… Je portais ce pantalons, d’ailleurs… Regarde, ça l’a bien flingué, hein ! (rire)


METAL INTEGRAL : Tu en as changé quand même depuis ???
Mark GALLAGHER (rire): Oui… Tu sais, on traverse des épreuves dans la vie et ce qui est important n’est pas tant comment tu t’en sors que comment tu réagis à ces événements qui compte. Nous avons pu revenir, retravailler ensemble et remonter sur scène. RAVEN a toujours été un groupe de tournées, nous adorons jouer live, et on ne va pas arrêter !
Joe HASSELVANDER: Mais vous avez participé à un album avec Jack STARR, je crois ?
John GALLAGHER : Oui, en effet…
Mark GALLAGHER : Mais à cette période, nous ne tenions pas tous le monde informé de ce que nous faisions, ne cherchions pas à médiatiser cela, c’était plus nos affaires perso. On ne cherchait pas à se mettre en avant. Ensuite, nous nous sommes retrouvés et avons enregistré, comme l’a dit John, Walk Through Fire. Cet album a été un franc succès et nous a repositionnés comme au bon vieux temsp, en pionniers du Heavy Metal. Ça nous a entièrement satisfaits, et l’étape suivante, c’est notre nouvel album, ExtermiNation.

METAL INTEGRAL : ExtermiNation débute avec le titre Destroy All Monsters, qui se trouve également être le titre de votre album live de 1995. Plus loin, sur Fight, vous chantez, « We’re gonna fight until you drop », une référence à votre tout premier album, Rock Until You Drop. Ça sonne un peu nostalgique tout ça, non ?
John GALLAGHER : Non, la réalité c’est que si tu copies ce que font les autres, c’est du pillage, mais si tu copies ce que tu fais, ça s’appelle « du style » ! (rire général)
Mark GALLAGHER : Destroy All Monsters, j’adore ce titre. Nous sommes de grands fans de science fiction, j’adore la SF japonaise, et j’ai eu l’idée de ce titre, et dans le cas de Fight, nous avons plutôt capitalisé sur l’idée. Nous avons parlé de ce que nous sommes, plus que de qui nous sommes.

METAL INTEGRAL : Vous abordez aussi la guère, la haine qui envahit le monde… Si l’on fait attention aux paroles, les monstres peuvent être les humains d’aujourd’hui, sous toutes leurs formes.
Mark GALLAGHER : Oui, ça peut être les monstres sous toutes leurs formes. Des choses qui se dressent contre toi tout au long de ta vie, ça peut être un cancer, tout ce qui vient te gêner. Qui sont les monstres ? Les maisons de disques…
Joe HASSELVANDER: Les corporations, les gens qui dirigent le monde, ce sont eux, les monstres. Ils n’ont aucun amour pour la race humaine.
John GALLAGHER : C’est eux que nous voulons exterminer, voila!
Mark GALLAGHER : On vi tune époque trop sérieuse, pas vraiment marrante, tu sais. Je crois que les gens doivent se reconnecter à cet esprit, retrouver du plaisir dans ce qu’ils font. A force de se concentrer sur les problèmes, on peut en avoir ras-le bol, subir une dépression. Allume la télé, écoute les nouvelles… On essaie d’apporter de l’énergie, de l’amusement dans cet endroit sombre. Il y a un aspect optimiste dans ce groupe, aussi. Détruire des monstres, ça signifie aussi sortir et prendre son pied !

METAL INTEGRAL : Comemnt expliquez-vous avoir si peu joué en France?
John GALLAGHER : Bonne question… On avait pas mal d’articles avec Enfer, Metal Attack. Nous sommes allés aux USA, et le label n’avait aucune intention de nous soutenir. Je ne sais pas, en fait, ça ne s’est jamais fait… Nous avons joué en 1981 avec RUNNING WILD, l’année suivante, en tête d’affiche…
Joe HASSELVANDER: Nous avons fait le Hellfest, Paris à trois reprises…
John GALLAGHER : Parfois, ce n’est pas le bon moment, ou ça ne peut se faire pour d’autres raisons, organisations, argent. On voudrait jouer plus en France.
Mark GALLAGHER : On nous a propose de jouer dans le sud de la France, on était super excités, jouer au bord de la plage…
John GALLAGHER : Nous voulions vraiment, sur cette tournée, jouer en France et nous avons deux dates.

METAL INTEGRAL : John, tu as toujours cette voix si particulière. Comment l’entretiens-tu ?
John GALLAGHER : Je ne bois pas, je ne fume pas non plus, ce qui aide sans doute beaucoup…

METAL INTEGRAL : Tu t’entraînes un peu tous les jours?
John GALLAGHER : Non… J’essaie de ne pas abuser… Ta voix te lâche quand tu es fatigué, donc je me repose.J’évite d’attraper un rhume. Mais pas de long échauffement ridicule… Je monte sur scène, et je fonce. Je ne me pose pas de questions. C’est sans doute la partie mystérieuse… Les chanteurs sont très attentifs à leur voix, souvent, moi non, et ça marche !

METAL INTEGRAL : Mark, lorsque vous composez du nouveau matériel, quelle est approche de la guitare ? Tu te pointes avec un paquet de riffs que vous testez, ou vous procédez différemment ?
Mark GALLAGHER : Il y a plusieurs façons de faire. J’ai des idées, mais parfois, je gratte un truc qui me rappelle quelque chose. Je ne passe pas beaucoup de temps à m’entrainer. Certaines idées remontent au dernier album, elles sont restées là, dans ma tête, ou je les enregistre avec mon téléphone. Je les travaille plus tard à la guitare, oui. Tu sais, certaines choses doivent venir du feeling… Tu branches ta guitare, et il se passe un truc en studio, et tu termines avec une chanson… Ca se produit parfois, je ne sais pas pourquoi ça se passe, mais ça se passe comme ça ! C’est un vrai mystère pour moi aussi, je ne me l’explique pas. Mais pour garder de la fraicheur, il faut tenter d’être original. Il y a beaucoup de gens qui en copient d’autres mais nous essayons de rester originaux. Mais c’est de plus en plus difficile.

METAL INTEGRAL : Et toi Joe? La batterie est devenue extrêmement technique ces dernières années. Comment parviens tu à suivre ?
Joe HASSELVANDER: Tu sais, j’ai commence par jouer du jazz fusion, et j’ai commence bien avant tous ces gars. Ça représente beaucoup de travail de tempo, de timing… Bien sûr, je ne gagnais pas d’argent avec ça…

METAL INTEGRAL : Ce qui signifie que maintenant tu gagnes de l’argent ?
Joe HASSELVANDER: Non, non ! (rire général) Mais j’ai adapté mon jeu au Rock, et je peux faire plus que beaucoup de monde. Il y a beaucoup d’excellents batteurs, dehors, très nombreux, mais… Ils jouent tous de la double, et en studio, tu as besoin d’être en rythme. A force d’utiliser la double pédale, on perd beaucoup. Ça ne sonne pas juste. Il faut un vrai groupe en studio, avec un batteur qui joue sur une vraie batterie, c’est plus réel… Mais suivre ? Je joue vite, c’est tout !
John GALLAGHER : Et en ce qui concerne le fait de « suivre », il y a certaines tendances contre lesquelles nous sommes totalement contre. Sur certains disques, tout ce que tu entends c’est (il tape sur la table avec ses doigts) tac-tac-tac-tac-tac-tac. Il n’y a pas de talents. Que du bruit, aucun talent ! Ce n’est pas ce que nous voulons. On parle ici de John BONHAM, Ian PAICE… C’est ce genre de batteur qu’est Joe.
Joe HASSELVANDER: Et ils ne jouent pas en studio… Ils ne font qu’enregistrer une certaine partie, puis ils la copie autant de fois que nécessaire. C »est complètement artificiel, et je ne sais pas si les fans s’en redent compte. C’est de la musique manufacturée, ce n’est pas de la musique jouée…
Mark GALLAGHER : Ca ôte toute forme d’excitation à un disque. Tout ce que tu as, c’est un son générique, ce n’est pas bon…

METAL INTEGRAL : Et ça donne tout son sens à « l’industrie musicale » j’imagine
Joe HASSELVANDER: Oui, dans le sens où il s’agit de chiffres…
John GALLAGHER : Et de travail à la chaîne.

METAL INTEGRAL : Le son de RAVEN est très actuel tout en conservant cet esprit si particulier. Cependant, en écoutant ExtermiNation, votre Metal semble quelque peu moins « atlétic » qu’il ne l’était à vos débuts.
Joe HASSELVANDER: Sans doute un peu moins frénétique…
Mark GALLAGHER : On existe depuis 30 ans… Nous sommes devenus sans doute plus Heavy, mais je pense que nous avons gagné en puissance, ce qui est toujours un challenge. Nous avons perdu ce côté « wargh !!! », frénétique, pour y parvenir.
John GALLAGHER : Je crois que nous avons mûri sans devenir ennuyeux. Beaucoup de groupes mûrissent en devenant plus soft, propres, ils sortent un nouvel album et tu sais tout de suite de qui il s’agit… Ce n’est pas nous. Du tout…

METAL INTEGRAL : D’où vient votre inspiration aujourd’hui ?
Mark GALLAGHER : Les groupes avec lesquels nous avons grandi nous inspirent encore.

METAL INTEGRAL : Qu’en est-il de vos paroles ?
John GALLAGHER : Oh, ce que nous observons… Les nouvelles, des gens que nous rencontrons, de choses que nous avons faites. Tu pars en tournée, tu rencontre des gens, tu fais plein de choses qui remplissent ton esprit, et te donnent de nouvelles idées pour ton nouvel album… Nous avons écrit Malice In Geordieland sur laquelle je chantais des mots sans aucun sens avec l’accent de chez nous. Et nous en sommes venus à écrire quelque chose sur notre jeunesse, sur les endroits que nous fréquentions, le gens que nous fréquentions. C’était assez marrant, et très différent de nos habitudes, tu vois ?

METAL INTEGRAL : Revenons à ExtermiNation, et sa couverture qui montre un homme en train d’empoisonner la planète. La première chanson, Destroy All Monsters, et, nous l’avons dit, les monstres sont partout, mais...
Mark GALLAGHER : Tout aujourd’hui est rapport à l’argent… Il n’y a plus de notion de plaisir, de choses simples. Tout le monde, pas quelques personnes, tout le monde ne pense plus qu’à l’argent parce que nous y sommes poussés…
Joe HASSELVANDER: Aujourd’hui, nous ne sommes que des chiffres sur un ordinateur. Ce n’est pas un personne, c’est une machine.

METAL INTEGRAL : Cependant, vous commencez par Destroy All Monsters et, plus loin sur l’album vous jouez Feed The Monster… Vous commencez par les détruire avant de les nourrir?
John GALLAGHER : Il ne s’agit pas des mêmes monstres : ce monstre là, c’est le public, le public Metal. La bonne nourriture, nous allons les nourrir de bonne musique, de puissance et d’énergie.
Mark GALLAGHER : Cette chanson traite du pouvoir des gens. Les gens ont le pouvoir. S’ils s’unissent. Mais tout le monde est fractionné, séparé. Les gens n’ont pas leur propres idéaux, il n’ont plus leur propre espace… Ils veulent être présent avec leur ordinateur, et ils sont déconnectés de la réalité. Ce n’est pas bon…
Joe HASSELVANDER : On ne parle que de design, pas de réalité
John GALLAGHER : C’est une chose qu’on a remarqué en France : les gens ne s’encombre pas de merde ici : s’ils n’aiment pas quelque chose, ils se lèvent et te le font savoir. Et ça, c’est très bien…

METAL INTEGRAL : Si vous pouviez changer une chose dans la carrière du groupe, ce serait quoi ?
Joe HASSELVANDER: On offrirait de la chirurgie plastique à John (rire)
Mark GALLAGHER : C’est une question étrange… Changer une chose ???
John GALLAGHER : On m’a posé une question du genre il n’y a pas longtemps… On pourrait passer des jours à faire ça, changer ceci ou cela… Mais les choses arrivent, certaines sont bonnes, d’autres mauvaises, et si c’est le cas, tu en tires des leçons et tu ne recommences pas…
Mark GALLAGHER : Tu sais, l’expérience fait de toi qui tu es, et, bon ou mauvais, tu ne peux pas tricher avec ça… C’est comme l’école, tu apprends toujours.
John GALLAGHER : Si nous n’avions pas fait certains choses, comme l’album The Pack Is Back pour lequel nous avions une énorme pression pour être plus « commercial », honnêtement, au bout du compte, nous ne serions sans doute pas avec Joe. C’est à ce moment que la fraction a débutée. Rob (HUNTER,ex batteru du groupe) appréciait le côté Pop de la musique, mais ça ne marchait pas. Il est parti faire d’autres choses, nous avions besoin d’un nouveau batteur, et nous bossons avec Joe depuis !
Mark GALLAGHER : C’est le petit nouveau !

METAL INTEGRAL : Une dernière chose: RAVEN joue ce soir avec FURIES. Ça fait quoi à 3 gars de se retrouver avec 5 filles (NdMP : je n’ai découvert qu’après qu’elles ne sont en réalité plus que 4).
John GALLAGHER : Trrrrès sexy…
Mark GALLAGHER: Non, on déconne, mais en réalité, on s’en fout parce que le principal, c’est que c’est un bon groupe. Elles sont vraiment excellentes. C’est une bonne chose que de jeunes groupes apparaissent, talentueux, et elles bottent le cul !


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