Live report : SABATON + ACCEPT au Transbordeur 24/01/17 ( ACCEPT , SABATON )
Une date marquée quelque six mois à l'avance : la venue à Lyon de SABATON était attendue par de nombreuses connaissances. J'étais moi même impatient d'entendre les suédois après les avoir vus pour la dernière fois à Colmar, marquer de leur empreinte l'édition de la Foire Aux Vins 2015.
Un regret lors de cette soirée glaciale, celui de n'avoir pu assister à l'affiche en totalité. Non pas en raison d'un retard mais parce que le Transbordeur est véritablement pris d'assaut et qu'il faut patienter une bonne heure avant de pénétrer dans l'arène. Trop tard pour voir les TWILIGHT FORCE dérouler leur speed metal symphonique. Juste à temps pour voir ACCEPT débuter le show.
Impossible donc, de rendre compte de la prestation des protégés de Nuclear Blast : regrettable lorsque le concert est annoncé à 19h30 de finir par entrer trois quarts d'heure plus tard.

La sonnerie stridente du Transclub annonce le début du deuxième concert de la soirée et je me hâte à l'étage afin de prendre un peu de recul plutôt que de me noyer dans la fosse ! Quelle surprise : le salle est pleine à craquer et il est difficile de simplement se faufiler à l'intérieur. Une très grosse affluence et une très belle réussite pour un concert organisé en pleine semaine.
Mais ACCEPT, débute son show. Cinq minutes suffisent pour me dire que non, définitivement, le Heavy Metal de ces rescapés de la musique (bientôt cinquante ans d'existence-pas moins de trois reformations) n'est pas ma tasse de thé. Un heavy très brut, très direct et carré... j'allais dire sans finesse mais ça serait faire injure au guitariste Wolf HOFFMANN qui mérite un grand respect. Bref, je n'aime pas ce style de musique et je trouve le chant de Mark Tornillo particulièrement faible...aussi faible que son jeu de scène. J'ai rarement vu un chanteur autant en retrait.
En revanche, il faut souligner que le show est très propre et mené de main de maître. Visuellement, c'est beau. Devant un logo baignant dans les flammes et projeté sur le fond de scène trône une magnifique batterie surélevée que Christopher Williams martyrise avec goût ! Les deux guitaristes mènent la danse et font le boulot même si c'est bien évidemment Wolf HOFFMANN qui se taille la part du lion. Tout est prévu pour mettre en valeur ces musiciens qui peuvent monter à leur guise sur des praticables qui leur permettent de prendre un peu de hauteur et de donner à la disposition du groupe une symétrie toute germanique. Les hits historiques défilent puisque les 45 minutes sont un peu brèves pour une si longue carrière : aucun temps mort, de la musique, des riffs puissants et des envolées lyriques à la guitare, c'est le propre de ce combo désormais. A mon goût, trop de mise en scène concernant la place prépondérante de la guitare mais le public n'est pas de cet avis et réagi avec passion aux sollicitations. Une belle soirée pour ACCEPT et ses fans donc.

Tout le monde attend cependant SABATON et la tension monte alors que les roadies s'affairent pour préparer au plus vite une scène transformée en terrain...miné ! Jolie mise en place visuelle avec les pieds de micro en mitraillettes surplombés d'un casque de soldat. Divers objets disséminés ça et là et tous reliés au thème de la guerre puisque les titres du groupe racontent en détails des événements historiques marquants. Caisses de munitions, sacs de sables, char ! Oui ! Le char qui nous fait face et nous prépare à cet assaut frontal imminent ! Plus haut sont projetées des images thématiques reliées aux titres de la set liste; des paroles parfois, pour encourager ,si besoin est, les fans à reprendre les refrains entêtants.
SABATON fait son entrée après la diffusion de leur reprise "In The Army Now". Ghost Division fait mouche, comme d'habitude, et pose les bases de la soirée à venir. Une rythmique implacable, des titres directs et entraînants, des chœurs très présents et soutenus par des samples de claviers.
Les musiciens s'en donnent à cœur joie et se montrent à l'aise : ils n"hésitent pas à échanger les places, à grimper sur les caisses pour se placer à hauteur de leur batteur, à headbanger de concert : c'est manifestement très travaillé et Joakim BRODEN n'a plus qu'à laisser parler son charisme pour parfaire l'ensemble. Les titres défilent, les clameurs montent : SABATON est en terrain conquis et surfe sur l’énergie déployée par le public qui hurle les refrains, tape des mains, et se prend à singer les soldats les plus féroces à l'approche du combat ! "Hooo-Haah", reprend le Transbordeur transformé en caserne géante !
BRODEN prend enfin une pause après un début de concert haletant et explique qu'il y a 11 ans presque jour pour jour, il partageait la scène ici même avec DRAGONFORCE et EDGUY. Que de chemin parcouru...Désormais lorsqu' EDGUY peine à dépasser les 600 personnes dans cette salle, SABATON fait le plein. Une progression bluffante mais méritée tant le groupe atteint des sommets de mise en place. Le spectacle est construit de manière très pensée et fait en sorte de correspondre aux codes du moment. Titres enchaînés rapidement, peu de temps morts, ton léger entre les musiciens qui échangent les blagues et les clin d’œil à la France, passage acoustique qui permet de faire admirer les autres talents de Joakim ou bien du petit nouveau -Tommy JOHANSSON- qui prend le clavier sur Final Solution dont le thème prend une dimension réellement épique lorsqu'il est joué de la sorte. Un sans faute en somme, même si une mise en place si millimétrée me pousse à regretter une spontanéité plus franche que l'on a pu connaître jadis. De même, un regret sur la mise en avant des samples de clavier (dommage de ne pas jouer les thèmes réellement) ainsi que sur les titres jumeaux puisque s'il faut reconnaître que SABATON connaît la recette pour écrire des tubes qui font mouche en live, l'ensemble reste extrêmement linéaire et dépourvu d'originalité.
Cela dit, la satisfaction l'emporte évidemment : l'ambiance chaude a réchauffé les plus frigorifiés d'entre nous (moins 5 degrés sur le chemin du retour) et le talent des musiciens a conquis les fans venus en masse soutenir un grand groupe du moment.

Une très belle soirée au Transbordeur qui a vibré comme rarement et s'est laissé occuper sans résister par la "SABATON Division" !
Remerciements de l'équipe Metal Integral à Nuclear Blast et particulièrement Markus et Philip.



Setlist SABATON

In the Army Now
(Bolland & Bolland song) (Sabaton version)
The March to War
Ghost Division
Sparta
Blood of Bannockburn
Swedish Pagans
The Last Stand
Carolus Rex
Union (Slopes of St. Benedict)
Dominium Maris Baltici
The Lion From the North
Diary of an Unknown Soldier
The Lost Battalion
Far from the Fame
The Final Solution
(Acoustic version)
Resist and Bite
Night Witches
Winged Hussars

Encore:

Primo Victoria
Shiroyama
To Hell and Back

Song played from tape
Dead Soldier's Waltz
Masters of the World
Hellfire Paco
Date de publication : dimanche 29 janvier 2017