Français  
Accueil    Association    Liens    Livre d'or    Contacts 
Login: Passe:
 
S'inscrire gratuitement
Votre panier est vide
0 article
Valider votre panier
Dossiers
Reportage :  Un entretien avec :
Eric MARTELAT (MESSALINE) - Paris, le 27 mai 2015
( MESSALINE )
Date de publication : 05/06/2015
Auteur : metalmp
MESSALINE publiant son quatrième album studio, la venue de deux de ses membres à Paris était une bonne occasion pour faire le point sur les aspirations historiques chères au groupe bressois. C'est un Eric MARTELAT ouvert - mais, pour des raisons totalement indépendantes de sa volonté, pressé par le temps et donc forcé de donner des réponses plus courtes qu'à son habitude - qui s'est confié à METAL INTEGRAL.

METAL INTEGRAL : Tout d’abord, Eric, Éviscérer Les Dieux, finalement, ce n’était que des Illusions Barbares ?
Eric MARTELAT : Tout à fait, c’est un peu les prémices d’Illusions Barbares. D’ailleurs, si on écoute bien Éviscérer Les Dieux, il se termine sur un petit air acoustique, et le nouveau commence par un morceau acoustique de 40’’. On a repris ce même thème que nous avons appelé Divine Cicatrice. On s’est dit qu’après avoir éviscéré les dieux, il restait des Divines Cicatrices qui ne sont, peut-être, que des Illusions Barbares.

METAL INTEGRAL: MESSALINE reste très ancré dans le Heavy traditionnel. Qu’est-ce qui, aujourd’hui me pousserait à acheter cet album plutôt qu’un autre d’un autre groupe ?
Eric MARTELAT : Il faut aimer le Hard Rock avec beaucoup de solos de guitare. Il y en a à tous les titres, assez épiques mais mélodiques, il faut aimer le côté rentre dedans et les mélodies de chant qui rentre dans la tête. On a vraiment soigné ces mélodies, les refrains… Il y a certains morceaux, tu les écoutes deux fois et tu es foutu pour la journée ! Dans le sens où ça reste là, tu les siffles tout au long de la journée. C’est un son actuel avec de gros clin d’œil à tout ce qui a fait le Hard Rock des années 80, les SATAN JOKERS, BLASPHEME..

METAL INTEGRAL: Comme toujours, les textes traitent d’une grande variété de thèmes : on passe chez les gladiateurs romains, on va faire un tour chez les dieux de l’Olympe, on se retrouve chez les croisés, dont un a une relation avec une belle orientale… Où trouves-tu toute cette inspiration ?
Eric MARTELAT : Mes lectures, des reportages, aussi, à la télé. Parfois, je tombe sur un reportage qui traite de tel ou tel personnage un peu oublié de l’histoire..

METAL INTEGRAL: Comme ce fameux Gontrant ?
Eric MARTELAT : Non, Gontrant, c’est un personnage complètement imaginaire, contrairement à Machiavel, sur l’album précédent, ou aux gladiateurs. Ma passion pour les templiers remonte à quelques années, et j’ai voulu créer un personnage, avec un triptyque. Je l’ai greffé dans un milieu assez réaliste dans le sens où il rencontre des personnages qui ont vraiment existé. Je lui ai vraiment créé sa fiche d’identité, son vécu. J’ai fait une sorte de jeu de rôles… Je me suis dit que si un personnage partait avec la seconde croisade, il allait rencontrer Richard Cœur de Lion, il serait né à quelle époque, il aurait fait quoi avant, il serait venu d’où, etc. Je l’ai fait voyager. Après Jérusalem, il ya quoi ? Ben tiens, deux ans après Jérusalem, il a la prise d’Alep… Pendant quelques années, il y aun temps calme sur les croisades, alors il rencontre la belle Melin-Hâ, une princesse orientale. Après il repart en France parce qu’il est défroqué… Créer un personnage fictif gravitant sur des faits historiques avérés.

METAL INTEGRAL: Tu penses que ce personnage pourrait réapparaître dans de futurs albums ?
Eric MARTELAT : Complètement, parce que sur le triptyque, il finit par se convertir à l’Islam, il va carrément plus loin puisqu’il prie Baphomet et fait des rites païens. Dans mon histoire, il a un fils avec Melin-Hâ, elle est assassinée, empoisonnée et il retourne en France où il fait beaucoup de choses. J’ai beaucoup de thèmes en tête et d’ouvertures aussi.

METAL INTEGRAL: Au-delà des textes, MESSALINE reste très attaché à la présentation du produit fini : les livrets sont toujours très travaillés; pourtant, aujourd’hui, le marché du disque est en crise, les finances sont forcément plus impactées. Un produit pareil demande pourtant des investissements. Le risque pour vous est important, non ?
Eric MARTELAT : Oui, mais en même temps il est calculé. On arrive quand même, avec les concerts, notre réseau, à vendre un nombre de disques qui nous permet aussi de « vivre », entre guillemets. Notre maison de disques, aussi, Brennus, contrairement à d’autres, nous paye pour chaque disque vendu. Ça fait qu’entre les ventes, Brennus sur son site, en magasins via notre distributeur Socadisc et nous de la main à la main, on arrive toujours à écouler assez de disque pour avoir un matelas financier suffisant pour être relativement autonomes. On a toujours un coup d’avance, en fait : c’est le disque d’avant qui nous permet de financer le suivant. Comme ce nouveau disque semble déjà beaucoup plaire, on a pu en écouler un bon nombre, et ça nous permet d’en éditer, en septembre une version collector en vinyle. On n’en a jamais sorti, et je pense que, avec le visuel, le son, on a quelque chose de bien. On va enlever certains morceaux, et on va proposer aux fans collectionneurs un bel objet.

METAL INTEGRAL: Une nouvelle fois, on retrouve Christian DESCAMPS de ANGE. Il fait partie du groupe, en fait !
Eric MARTELAT : (rires) Apparemment !C’est une histoire de longue date, avec Christian. Dès notre premier album, il nous avait écrit un morceau, Les Cailles Au Fenouil, en 2013, il était venu chanter un duo avec moi sur Éviscérer les Dieux, et cette fois, ça s’est vraiment fait par hasard puisqu’un collègue s’est désisté avant d’entrer en studio. Il devait faire la messe noire, et deux jours après on a demandé à Christian – on avait réservé un nombre précis de jours en studio – et il m’a dit que ce texte à déclamer, il pouvait très bien le faire à la maison, et voilà ! Un ange qui passe du côté obscur en déclamant une messe noire, j’ai trouvé ça très sympa !

METAL INTEGRAL: Une chose qui ne va pas te faire trop plaisir, c’est mon seul point de déception avec cet album : je trouve que ta voix est un peu à la peine. Je n’avais pas ressenti ça sur Eviscérer Les Dieux, mais cette fois, elle me semble souffrir. C’est peut-être une question de production, de mixage de ta voix un peu trop ou pas assez en avant… Comment tu peux l’expliquer ?
Eric MARTELAT : Je crois que sur ce disque, on peut ne pas reconnaître mon timbre de voix, celui que j’avais sur l’album précédent qui est vachement chanté à la gorge, bien plus râpeux, tandis que là, j’ai vraiment chanté en voix claire. Dans le mix, elle couvre bien l’ensemble et elle peut surprendre, en effet. Elle est surprenante, différente, elle est très chantée et c’était un parti pris. J’ai voulu l’aborde comme je chantais sur les albums d’ABSURD et je pense que ce genre de voix résiste mieux au temps.

METAL INTEGRAL: Quel est ton regard aujourd’hui sur la scène Metal française. A la fin des années 90, début des années 2000, il y a eu un renouveau, aujourd’hui, on a l’impression qu’il y a un certain désintérêt. Que faudrait-il pour que, enfin, il y ait quelque qui se passe ?
Eric MARTELAT : Euh… je sais pas. Arrêter le Hellfest, arrêter ACDC au Stade de France... Je rigole, mais en même temps, pas tant que ça... Mon analyse est la suivante : un groupe de Heavy Metal en France, aujourd’hui, n’intéresse plus personne. Donc pas de tournées, tu fais du coup par coup le week end. Je n’en veux ni aux tourneurs, ni aux assos, ni aux groupes, mais j’en veux un pu, parfois, au public. Ce public qui se sacrifie toute l’année pour aller au Hellfest. Le Hellfest c’est très bien, c’est le deuxième plus gros festival en France, mais le problème, il y a des groupes qui font que c’est cher. C’est un peu l’arbre qui cache la forêt : « tout va bien en France, il y a le Hellfest », mais au contraire, tout va mal en France pour le Heavy Metal, parce que les gens se sacrifie sur plein de truc, la crise en rajouet. Dès le mois de janvier, il y a des gens qui viennent nous voir pour nous dire qu’ils ne viendront pas nous voir en concert parce que, en juin, il y a les Hellfest. Résultat, il y a certaines salles, associations, qui n’organisent rien à partir de mai parce que les gens partent au Hellfest. Septembre, octobre, les gens reviennent de vacances... Finalement, c’est un bien pour un mal, ce festival qui propose, en plus, très peu de groupes français ! On est bien d’accord, aussi, je pense que Ben BARBAUD est un gars extraordinaire. Pour se lancer là-dedans, il faut avoir des couilles gigantesques, et il en a ! Finalement, j’en veux au public qui se prive de certaines choses. J’essaie de faire venir en province des MISANTHROPE et SATAN JOKERS, mais je ne veux plus entendre « ah, ben non, on viendra pas, on les a déjà vus au Hellfest » !

METAL INTEGRAL: As-tu encore un rêve de gosse à réaliser ? *
Eric MARTELAT : Oui… Un vrai rêve de gosse, ce serait de passer une soirée avec DEEP PURPLE. Mais pas quelques minutes à signer des autographes et prendre une photo, non, vraiment se caser dans un resto, un bar, et raconter des trucs. Passer un vrai moment avec ces épicuriens.. Quand tu vois un Gillan qui a bientôt 70 ans continue sur scène, ou un Ritchie BLACKMORE en grande forme, en bouffant des trucs, il te sort la guitare et se met à jouer… Passer un vrai moment avec ces gens-là. J’ai eu la chance de rencontrer URIAH HEEP, on a passé trois quarts d’heure ensemble à boire des coup et se raconter plein de choses, il me racontait une anecdote de studio où ils répétaient juste à côté de PURPLE, il jouait The Gipsy que BLACKMORE avait laissé tomber, lui récupère les chutes… C’est des grands moments, ça !

METAL INTEGRAL: Une dernière chose, Eric : peux-tu penser à deux questions que tu voudrais vraiment qu’un journaliste te pose un jour ?
Eric MARTELAT : Deux questions ? D’abord : « Vous avez plus de 40 ans, vous ne vivez pas de votre musique. Qu’est-ce qui vous pousse à continuer alors qu’il n’y a pas trop de public ? » et, deuxième… « Toi qui joue du hard rock, que penses-tu de tous ces groupes qui continuent passé 70 ans ? Ne crois-tu pas qu’à un moment il faut s’arrêter ? »

METAL INTEGRAL: OK, ces deux questions seront posées lors de ma prochaine interview, avec je ne sais pas qui, et la précédente venait des Orléanais de WILD DAWN
Eric MARTELAT : Ah, c’est bien, ça ! Une bonne idée !

* question posée par Greg (WILD DAWN)
COMMENTAIRES DES LECTEURS Vos commentaires, vos remarques, vos impressions sur le dossier
Pour pouvoir écrire un commentaire, il faut être inscrit en tant que membre et s'être identifié (Gratuit) Devenir membre de METAL INTEGRAL
Personne n'a encore commenté ce dossier.
© www.metal-integral.com v2.5 / Planète Music Association (loi 1901) /