TAXI CAVEMAN - Galactic slope
Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :
MP3
- Année : 2022
Provenance du disque : Reçu du label
2titre(s) - 29minute(s)
Site(s) Internet :
TAXI CAVEMAN FACEBOOK
TAXI CAVEMAN BANDCAMP
Label(s) :
Interstellar Smoke records
|
  (16/20)
Date de publication : 07/09/2022
|
|
|
Stoner psychédélique entre lourdeur hostile et délicatesse cosmique
|
Après un premier album sans titre paru à la mi-2021, le trio TAXI CAVEMAN, originaire de Varsovie, dépose à nos pieds sa seconde offrande. On pourrait aisément prendre celle-ci pour un single, puisqu’elle ne contient que deux compositions, mais, vérification des durées faites (respectivement quatorze et quinze minutes), on comprend qu’on est invité à voyager au long cours. En effet, TAXI CAVEMAN s’adonne à un Stoner Rock qui a embarqué dans son coffre pas mal d’éléments qui permettent au groupe de se parer d’atours relativement personnels, dans un contexte stylistique somme toute assez classique.
Galactic Slope s’ouvre sur l’instrumental … And The Druids Turn To Sand. Avec la promesse de quatorze promesse de Stoner instrumental, on peut légitimement craindre une pesante divagation sans queue ni tête. Or, le groupe fait montre à la fois d’intelligence tactique et de subtilité. Pas de rythmique aplatissante, pas de riffs titanesques, mais bien une section rythmique toute en nuances, presqu’en apesanteur, ponctuée de notes de guitare cristallines, le tout bientôt illuminé par une guitare solo bluesy délicieuse, avec son touché plein de feeling. Les notes les plus intenses et déchirantes prodiguées par cette guitare solo ne virent jamais à l’attaque frontale, s’inspirant plutôt des versants les plus intimistes des grands solistes du Blues Rock, du Rock psychédélique et du Hard de la période 67-75. Songez aux moments les plus éthérés et subtils d’un Jimi HENDRIX, au son velouté d’un Robin TROWER, aux passages les plus fins d’un Frank MARINO, au Jimmy PAGE le plus pastoral, un zeste d’acidité à la John CIPPOLINA (QUICKSILVER MESSENGER SERVICE, COPPERHEAD)… De la belle ouvrage qui permet au morceau de sinuer paisiblement, avec suffisamment d’inflexions, de variations ondulantes pour qu’à aucun moment on ne s’ennuie. Un bien beau trip qui fleure bon le psychédélisme dans sa dimension spatiale.
Pour le coup, Death Cards met immédiatement fin à cette ambiance planante installée par son prédécesseur, imposant un tempo lent, une rythmique basique et pesante (la dimension Doom n’est pas loin), une guitare fortement saturée et menaçante. Sans compter une dimension vocale qui va osciller entre gutturalité primitive et agressive d’une part, registre medium, à l’élocution volontairement traînante, voire paresseuse (combien de fois faudra-t-il vous rappeler qu’il ne faut jamais outrepasser les doses de Seconal prescrites sur ordonnance ! ?). On sent que le trio ne cherche plus à attirer l’auditeur dans un doux voyage, mais bien à le happer pour mieux l’écraser à faible vitesse. Un refrain un tant soit peu mélodique et marqué pose un jalon passablement civilisé et salvateur. Bien que TAXI CAVEMAN fasse dans le cas présent d’une efficacité certaine, il faut bien dire que, jusqu’à la huitième minute, on craint quelque peu d’avoir à subir un exercice de style déjà bien connu, car maintes fois pratiqué par d’autres. Passé ce cap, le versant instrumental demeure intraitable : lourd, métallique, rythmiquement obsédant. Mais les vocaux disparaissent… et la transe sous tension négative peut se déployer pleinement, jusqu’à un final tout en décélération.
Avec ce second album, TAXI CAVEMAN nous offre donc de l’excellent (le premier morceau) et du solide (le second), ce qui nous fait au total une moyenne plus qu’honorable !
Vidéo de Death Cards cliquez ici
|
|
|
|
Français
