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Le son le plus noir de l'année ?
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Parce que c’est leur premier album, je publie ce papier dans la rubrique « Futures Stars » de Metal Intégral avec cette fois-ci la conviction qu’il s’agit littéralement d’une future star. Entendons-nous bien, SKOGSKULT est beaucoup trop libre, sombre et puissant pour avoir l’opportunité de vendre des millions d’albums au grand public, mais toutes les chances de devenir un jour ou l’autre le groupe préféré des vrais amateurs du doom le plus noir, ceux qui – comme moi - adulent déjà CAVERN DEEP, MOONSTONE, MALSTEN, MAG, ou MANSION.
Comme par hasard, le quartette nous vient de Suède - d’Umeå précisément – où il fut fondé en 2022. Et comme par hasard, l’album éponyme est dans le portefeuille du jeune et très heavy label Bonebag Records, produit par Max MALMER, l’un des trois sculpteur de vibrations de CAVERN DEEP, tombé amoureux du groupe dès qu’il les a vu à un concert.
Vous voyez le morceau de MANOWAR, Defender ? Eh bien, à l’intro de Lyktans Låga, je m’attendais à entendre la voix d’Orson WELLES. Ha-ha ! L’impression a été fugace car très vite, SKOGSKULT prend son indépendance et dévoile son identité propre : la guitare chargée de fuzz, la voix un peu acide, et les paroles en suédois. Le nom du groupe, qui se traduit par « culte de la forêt », laisse deviner son registre narratif basé sur un folklore nordique sombre et occulte, tout comme la superbe pochette signée Gustavo FABIAN, ou comme l’ambiance de ce premier titre, limite funèbre. Le morceau se développe sur neuf minutes, incluant son lot de ruptures et surprises qui empêche toute lassitude. Une très belle construction et un premier contact enthousiasmant. Turs prend la relève, toujours sur un tempo lent qui fait battre le bourdon rythmique des guitares. Le crépuscule s’agrippe à nous, y compris durant les passages plus introspectifs. Je commence à être particulièrement accroc. La troisième plage, Jag Ger Mig Av finit de me convaincre entièrement grâce à son mélange magique de Doom sombre et de Heavy Metal plus tranchant qui laisse s’envoler la voix du chanteur. Je ne vous parle même pas du bonheur d’entendre Max MALMER lui-même prendre le micro de sa voix basse en fin de titre. Pakten déclinera ensuite le cocktail sur un tempo soutenu et beaucoup plus épique – un registre qui sied tout autant au combo. Nous ramenant à de noires racines, Sol nous plonge dans un bain de vibrations glauques, transfigurant un blues classique en frisson d’horreur avant qu’il ne s’élève vers d’autres cieux pour un final lyrique inattendu. La classe ! L’album s’achève avec brio par Snöblind dans un énorme contraste alternant la légèreté minimaliste de certains passages avec d’autres chargés d’une écrasante pesanteur vibratoire.
SKOGSKULT possède de nombreux atouts : une section rythmique infaillible, un guitariste aussi à l’aise pour poser une ambiance crépitante qu’un riff tranchant ou un solo intense, et puis un chanteur capable de multiples changements d’intentions, supplications désespérées, profond dégoût, hargne, cris déchirants, murmures maléfiques, appels éthérés, colère froide. Ces points forts sont mis au service d’une identité musicale déjà très affirmée ce qui rend cet album indispensable aux fans d’un métal aussi heavy que ténébreux.
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● Membres actuels
SKOGSKULT est composé de : - Samuel NORDSTRÖM, guitare ; - Albin KROON, basse ; - Simon ROSENGRIM, chant ; - Alexander SÖDERLUND, batterie.
● Artwork
L’illustration de couverture a été réalisée par un artiste argentin de Buenos Aires, Gustavo FABIAN dont vous pouvez voir d’autres œuvres ici.
● En écoute ici
Extraits de Skogskult : - Turs : Cliquez ici ! - Pakten : Cliquez ici !
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