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Dossier :  WISHBONE ASH : 2000 à nos jours un classicisme assumé
Date de publication : 28/04/2025
Auteur : Alain
Même si une bonne part du public demeure fasciné par les premiers albums de WISHBONE ASH, il faut remettre les choses en perspectives : tous les albums studio à partir de There’s A Rub font étalage d’un Rock assez paisible, avec une charge mélodique portée autant par les guitares que par le chant. Cette formule d’un Rock policé a connu des variantes plus commerciales ou plus nerveuses, selon les époques. Avec plus ou moins de réussite artistique, la reconnaissance commerciale demeurant mineure.
Depuis les années 80, le groupe a connu un cheminement artistique pour le moins sinueux, qui perdrait un guide de haute montagne. L’avènement d’un nouveau siècle semble vouloir dessiner une trajectoire plus prévisible, avec à la clé une série d’albums studio ou live de bonne tenue.

LIVE DATES 3 Paris (2001) 17/20
En 1973, l’album Live Dates avait clôturé la première et mythique période du groupe. En 1980, Live Dates 2 avait acté la réorientation vers un Rock nerveux, mais surtout mélodique. Orientation amplement confirmée au cours des années 80 et 90, hormis les albums exploratoires Nouveau Calls, Trance Visionary, Psychic Terrorism et Bare Bones. Afin de marquer l’entrée dans le 21ème siècle et, peut-être, de clore les expérimentations plus ou moins abouties, le groupe propose une captation d’un concert donné, non pas à Paris, mais à Ris-Orangis, dans la salle Le Plan. Point de versions instrumentales, point de mixture techno, pas plus que de quart d’heure acoustique : le groupe s’en tient à ce Rock tantôt paisible, tantôt plus nerveux, mais encore et toujours caractérisé par des guitares jumelles, des solos de guitare incisifs, un chant clair modulé et rehaussé d’harmonies fort plaisantes. Gourmands que nous sommes, nous aurions aimé un double CD, histoire d’honorer pleinement le répertoire post Live Dates. Il n’en demeure pas moins une captation vibrante, néanmoins subtile, de classiques établis et de titres plus récents.

BONAFIDE (2002) 18/20
Quand paraît Bonafide, WISHBONE ASH se trouve au pied du mur. En effet, depuis There’s The Rub (1974) a assis son identité artistique sur un socle de guitares mélodiques, parfois jumelles, et d’harmonies vocales. Seulement, les décennies 80 et 90 ont vu éclore des disques transgressifs ou décalés. Aussi, la découverte de Bonafide se fit dans un premier temps dans la fébrilité et dans l’expectative. A ce stade, Andy POWELL demeurait le seul membre originel et se trouvait entouré de Ben CRANFELT (guitare et chant), Bob SKEAT (basse, claviers, chant) et Ray WESTON (batterie).
Ne vous laissez pas rebuter par une pochette confuse et inadaptée (on est bien loin des pochettes signées par le studio Hipgnosis dans les années 70), Bonafide est un album totalement convaincant, depuis le Boogie à la fois puissant et subtil de Almighty Blues jusqu’à la douceur conclusive de l’instrumental bien nommé Peace, délicieux entrelac de guitare et d’orgue.
Entre ces deux bornes merveilleuses, le groupe livre des compositions mid-tempo, mélodiques en diable, qu’il s’agisse de guitares ou de chant. Dans ce contexte foncièrement lumineux, on ne dénote plus aucune volonté de séduire le public Hard (comme à la charnière des décennies 70 et 80) ou le public américain. On sent juste un groupe soucieux de délivrer de tout cœur son message fluide et limpide.
Nous ne sommes pas loin de considérer cet album comme une gemme égarée du trésor officiel datant des années 70. Outre la qualité des compositions, l’interprétation se trouve captée et rendue avec une intensité palpable, sans que la finesse soit omise, bien au contraire. A découvrir absolument !

CLAN DESTINY (2006) 15/20
Hormis un changement de guitariste – bienvenue à Muddy MANNINEN – Clan Destiny confirme que l’ère des expérimentations est belle et bien close. Sans toutefois égaler son prédécesseur, Clan Destiny se caractérise par sa diversité.
Les morceaux mid-tempo ne révèlent pas une volonté de dépasser le plan de jeu de WISHBONE ASH post-Argus ; il n’en demeure pas moins que la diversité compense le classicisme. Rock’n’Roll décomplexé de Steam Town, lourdeur relative de Healing Ground (beau contraste avec des refrains aériens superbes), la douceur californienne de Loose Change, l’instrumental flottant de Surfing A Slow Wave, le jeu de ping pong délicat entre chant principal et chœurs sur Motherless Child. Elégant et altier, Capture The Moment aurait pu figurer sur un album de la seconde période des 70’s, de par ses tandems et ses duels de guitares, son chant harmonisé et son groove subtil.
Peut-être un peu trop sage, Clan Destiny n’en demeure pas moins un album agréable au possible, de par la diversité des compositions. La production d’Andy POWELL fournit un résultat certes limpide, mais manquant de nerf et de profondeur.
PS : au niveau visuel, le groupe se fait refourguer une pochette dans les teintes rouge-orange ne permettent pas de distinguer les silhouettes humaines, occupées à on ne sait quoi. Caramba, encore raté !

THE POWER OF ETERNITY (2007) 15/20
WISHBONE ASH enregistre l’arrivée très positive de Joe CRABTREE au poste de batteur ; son jeu varié et subtil permet une animation vivifiante de compositions qui privilégient les tempos lents ou médiums.
Si on peut regretter un manque de mordant, force est de saluer la capacité du groupe à délivrer des compositions subtiles : écoutez le refrain d’In Crisis, dont les lignes de chant sont comme murmurées, le Blues Rock aqueux Dancing With The Shadows. Par contre, on peut regretter que les musiciens ne varient pas plus que ça l’intensité de leur interprétation ; pour ne prendre qu’un exemple, Happiness dégage un groove très laid back, là où il aurait pu y avoir un groove plus impérieux et communicatif. Par contre, ce mode laid back, décontracté et velouté, s’avère pertinent sur Your Indulgence.
Seul morceau témoignant d’une certaine tension rythmique, Growing Up manque pourtant de mordant pour s’imposer, bien que s’avérant très agréable. A l’opposé, Disappearing se veut dépouillé et majoritairement acoustique, avec au final un rendu intimiste savoureux.
On tient là un album agréable, quoique manquant de mordant. D’où une certaine monotonie, peut-être imputable à la production, encore une fois assurée par Andy POWELL en personne. Les musiciens habitant dans des pays distants les uns des autres, l’enregistrement fut réalisé dans plusieurs studios situé en Finlande, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ; cela explique peut-être le côté assez sage de The Power Of Eternity.

PS : pourquoi passer des mois à composer, arranger et enregistrer un album, si c’est pour le flinguer par une pochette ignoble ?! On peut subodorer un message écologique : la terre rouge en surchauffe, le géant vert, les éoliennes. Pourquoi pas. Mais comment peut-on afficher un résultat aussi amateur concernant le nom du groupe et le titre de l’album ?!

ELEGANT STEALTH (2011) 17/20
Fort d’un line-up stable, le maître à bord Andy POWELL reconduit un dispositif identique à celui qui accoucha de Power Of Eternity. Soit lui-même comme producteur et des enregistrements dans divers studios, du fait de la dispersion géographique des membres du groupe. Après avoir brocardé les pochettes infâmes précédemment alignées par le groupe, commençons par saluer un visuel radieux et positif, à défaut d’être révolutionnaire !
D’emblée, on comprend que Elegant Stealth surpasse son prédécesseur, notamment grâce à un son certes limpide, mais plus épais. Autre atout majeur, la diversité des compositions. On peut se laisser gagner par le groove communicatif de Big Issues, Warm Tears et Heavy Weather ou préférer les moments plus paisibles (le mid-tempo relax Give It Up ou la ballade langoureuse Searching For Satellites. Le Blues lascif de Migrant Worker conjugue groove et exécution lente.
On retrouve les classiques mid-tempo qu’affectionne le groupe (Reason To Believe et son refrain aérien, Man With No Name, Invisible Thread), avec toujours ces deux guitares qui assurent l’équilibre entre mordant et mélodicité, que ce soit en rythmique ou en solo.
Deux compositions sont à part. Can’t Go It Alone a été composé et offert par Pat McMANUS (MAMA’S BOYS) et offre des contrastes aussi forts que judicieux : introduction Folk, couplets mélodieux, long refrain carré et rugueux, break marqué par un plan gémellaire entre la guitare ciselé et le violon de l’auteur de la chanson, suivi d’un solo de guitare étincelant. Un délice !
Le swing boogie de l’instrumental Mud-Slick, avec un orgue Hammond qui rappelle le les années 70. Et pour cause, les claviers sont tenus par Don AIREY, actuellement dans DEEP PURPLE (passé par COLOSSEUM II, Ozzy OSBOURNE, Gary MOORE, RAINBOW et tant d’autres) !
Même si l’accroche se fait immédiatement dès la première écoute, on se plaît à arpenter cet album encore et encore.

BLUE HORIZON (2014) 17/20
Après le papillon jaune de l’album précédent, le groupe opte pour des dominantes bleues mettant en scène un œil qui, tel le soleil, se couche dans l’océan. De même, l’album bleu capture l’attention immédiatement et se bonifie au fil des écoutes réitérées. Encore une fois, le groupe se plaît à visiter des registres diversifiés, tout en conservant sa marque de fabrique : harmonies vocales et guitares solos à gogo (les plans jumeaux n’étant plus une obligation). Des exemples ?
Mary Jane est un boogie avec guitare slide, tandis que le carré Deep Blues rappelle ZZ TOP. Grâce à leurs durées respectables, le titre éponyme (7’45 au garrot) et All There Is To Say (7’) permettent au groupe de renouer avec les morceaux épiques qui ponctuaient ses trois premiers albums. Un vrai bonheur de montées et de descentes dramatiques, au fil de canevas progressifs. Le dépouillement mélodique est de mise pour Tally Ho !, avec une intensification lors du refrain ; la recette a beau être connue, elle fonctionne pleinement dans le cas présent. Dans le cadre restreint de cinq minutes, Being One combine rythmique dépouillée, intensification ponctuelle, solos de guitare splendides, le tout dans une ambiance Jazz Rock rare chez WISHBONE ASH. Strange How Things Come Back Around se situe à mi-chemin entre Blues acoustique et Folk languissant, avec un refrain rêveur. Way Down South développe une magnifique architecture Pop Folk féérique.

WISHBONE ASH n’aura publié que deux albums studio au cours de la décennie 2010 : c’est certes peu. Néanmoins, la variété des styles abordés et la qualité de l’interprétation n’en font pas pour autant une période mineure, loin s’en faut. Contrairement à d’autres groupes ayant peu ou prou une ancienneté analogue, WISHBONE ASH, sous la houlette du seul Andy POWELL, refuse de jouer la carte de la nostalgie et continue à faire acte de création et de diversification. En seulement deux albums, le groupe a posé les bases d’un pont entre toutes les époques successives et une volonté de se prolonger, sans se renier mais sans refuser des hybridations fructueuses.

COAT OF ARMS (2020) 17/20
Pour celles et ceux qui, conquis par Elegant Stealth et Blue Horizon, attendaient de pied ferme une suite, il aura fallu être patient. Pourtant, les quatre membres de la formation n’avaient pas chômé. A telle enseigne que le groupe livra en 2020 son nouvel album… en plein milieu de la pandémie de Covid-19 !!! Mauvais timing…
… mais certainement pas mauvais album ! En premier lieu, cet album marque l’arrivée du guitariste Mark ABRAHAMS, lequel prend part à la composition et permet au groupe d’offrir un visage ponctuellement plus nerveux ; en témoigne le superbe titre d’introduction We Stand As One, When The Love Is Shared, Back In The Day ou Too Cool For AC. On note aussi que deux morceaux dépassent les sept minutes, ces formats permettant de privilégier un côté progressif fort sympathique, l’ombre d’Argus planant discrètement.
Avec ses tendances propres, Coat Of Arms poursuit sa trajectoire positive avec son Rock élégant, limpide et mélodique, cette fois-ci teintée de nervosité.
Sur le plan graphique, je regrette que le groupe n’ait pas poursuivi sa série de pochettes à couleurs dominantes, adoptant ce blason qui conviendrait mieux à un groupe de Metal. Or, le groupe vient de signer avec le label allemand Steamhammer, spécialisé dans le Metal. Coïncidence ? Je ne crois pas.

LIVE FROM CALIFORNIA TO KAWASAKI (2021) 18/20
Si les derniers albums studio du groupe sont objectivement de qualité, il n’en demeure pas moins que la scène demeure sa dimension d’excellence. Le nombre invraisemblable de captations live parues en témoigne, qu’il s’agisse de produits non officiels – voire pirates – ou de parutions relevant tout à fait de la volonté du groupe. Live From California to Kawasaki appartient à cette dernière catégorie et propose deux concerts, l’un capté en Sacramento en avril 2018 (intitulé Live In California), l’autre en mars 2019 à Kawasaki (d’où le titre Live In Kawasaki). En fait, le groupe a pris l’habitude d’enregistrer ses concerts, le corpus ainsi composé est baptisé Roadworks, les deux concerts proposés ici étant respectivement les cinquième et sixième.
Saluons d’emblée la qualité de la prise de son, vraisemblablement effectuée directement via la table de mixage ; le résultat est cristallin et précis, rendant compte des détails, sans oublier la cohérence de l’ensemble. Petit bémol : le public se trouve relégué à l’arrière-plan.
Deuxième satisfecit, les deux prestations n’ont aucun morceau en commun ; l’absence de doublons permet de savourer pas moins de vingt-trois pistes (dix pour le set californien, treize pour le gig nippon), avec un équilibre entre le répertoire classique et son pendant plus récent. A Sacramento, le groupe alignait des classiques comme Phoenix, Warrior, Throw Down The Sword et Leaf & Stream, tandis que les fans japonais avaient droit à Front Page News, F.U.B.B., Living Proof, Persephone et Blind Eye : excusez du peu ! Qui plus est, les compositions plus récentes et moins connues sont loin de faire de la figuration.
Les deux CD se dégustent sans problème l’un après l’autre. Reste une question qui me taraude : pourquoi les live les plus récents ne portent pas la dénomination Live Dates (on songe également au Live In Geneva de 1995) ?

LIVE DATES LIVE (2023) 15/20
WISHBONE ASH fait partie de ces groupes dont les albums live s’avèrent aussi précieux que les disques studio. C’est ainsi que Live Dates joue des coudes avec Argus ou There’s A Rub. Or, depuis des années, les groupes se plaisent à consacrer une tournée à la visite d’un ou plusieurs albums phares. WISHBONE ASH a quant à lui décidé de réenregistrer l’intégralité du mythique Live Dates… qui, on est bien d’accord, était déjà un best of à l’époque. J’avoue que la raison d’être de cet album ne m’apparaît pas tout à fait évidente sur le plan artistique. Par contre, on peut légitimement penser que le label Steamhammer a vu l’intérêt de thésauriser sur le demi-siècle de cet album légendaire…
Accessoirement, il s’agit d’un baptême du feu pour le nouveau batteur Mike TRUSCOTT, qui livre une prestation solide, quoique manquant quelque peu de la souplesse dont ses prédécesseurs Steve UPTON et Joe CRABTREE savaient faire preuve.
Du strict point de vue de l’interprétation, le quartette livre une prestation plus qu’honnête, quoique ne tutoyant à aucun moment l’incandescence de l’original. On constate cependant quelques menus flottements dans la mise en place et surtout dans le chant. Lequel se trouve mixé trop en retrait, le son global s’avérant par ailleurs trop sourd. En la matière, Live From California To Kawasaki domine assez nettement.
Sans être un ratage, ce Live Dates Live ne respecte pas une promesse dont on est fondé à estimer qu’elle n’avait de toute façon pas lieu d’être. Pour les cinquante ans de Live Dates, j’aurais amplement préféré la sortie d’un coffret copieux.

Reste à savoir maintenant comment WISHBONE ASH va occuper la seconde partie de la décennie…
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