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Flatteuses références prog
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Afin de se frayer un chemin vers le devant de la scène, le groupe poitevin KLONE a fourni un travail acharné. Après quatre ans d’existence, il accouche d’un premier effort, Duplicate (2003). Ses albums ultérieurs lui permettent de franchir des étapes importantes : au-delà de la reconnaissance hexagonale, déjà obtenue avec All Seeing Eye (2008), Black Days (2010) bénéficie en effet d’un accueil enthousiaste à l’étranger. Publié en octobre 2012 par le label Klonosphere, The Dreamer’s Hideaway vient confirmer ce succès.
Dès ses débuts discographiques, KLONE est comparé à des artistes tels que PORCUPINE TREE, TOOL et ALICE IN CHAINS. Des références particulièrement flatteuses, qui semblent situer la musique du groupe au croisement de deux tendances, le Metal progressif et la scène de Seattle. Cette description demeure fondée lorsqu’on examine le nouvel opus, avec toutefois une prédominance du premier genre cité. Le morceau éponyme en apporte une remarquable illustration. Ses couplets, caractérisés par une basse mixée en avant, génèrent un sentiment de tension, que ne démentent pas les refrains torturés ; seule la fin du titre suggère un apaisement. Différentes sélections du disque, en particulier Into The Void, se rattachent à la même tendance. On peut ici poursuivre le rapprochement avec les mastodontes du Prog Metal, l’influence de TOOL s’imposant dès l’intro de cette plage.
Au fil de l’album, on rencontre d’autres éléments de ce style, quoiqu’ils lui soient moins aisément associés. Ainsi, le bref instrumental Stratum, alliant des aspects psychédéliques à de curieux bruitages, témoigne d’un art consommé de l’expérimentation. On songe au Metal industriel, mais une réserve apparaît rapidement : à l’écoute de cet interlude insolite, nulle angoisse ne nous étreint. De plus, l’originalité de l’instrumentation de The Dreamer’s Hideaway doit être saluée. Il offre en effet des synthétiseurs ainsi que des parties de saxophone dont la contribution se révèle notable sur le morceau-titre.
Moins évidente, la filiation de KLONE avec le courant Grunge Metal se reconnaît tout d'abord par les lourdes ambiances proposées, un trait d’ailleurs souvent commun à la scène de Seattle et au Metal progressif. Corridors pourrait ainsi passer pour une réminiscence de SOUNDGARDEN. Les prestations vocales de Yann LIGNER, qui adopte régulièrement - Rocket Smoke, Rising - des grognements rappelant Layne STALEY (ALICE IN CHAINS), justifient également l’analogie. Cependant, son chant, de par son timbre et son phrasé, s’apparente davantage à celui d’Eddie VEDDER (PEARL JAM).
Outre l’éclatante réussite de The Dreamer’s Hideaway, il convient d’évoquer les artistes prestigieux dont les pensionnaires de la Klonosphere croisent désormais la route. A la suite de Black Days, ils ont ainsi assuré toutes les dates de la tournée européenne de KING’S X, dont le chanteur Doug PINNICK vient de leur rendre la politesse par un featuring sur A Finger Snaps. Parallèlement à deux apparitions au Hellfest, en 2008 et 2011, KLONE a notamment partagé la scène avec DOWN et IN FLAMES. A eux seuls, ces grands noms donnent une idée du chemin parcouru depuis l’origine du projet…
Line-up :
Yann LIGNER : Vocals Guillaume BERNARD : Atmospheric Guitars Aldrick GUADAGNINO : Guitars Jean Etienne MAILLARD : Bass Florent MARCADET : Drums Matthieu METZGER : Saxophones, Keyboards, Systol Device
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