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Un album qui ne décolle jamais vraiment...
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Trois longues années après un second album jouissif et haut-en-couleurs, les pennsylvaniens pointent à nouveau le bout de leurs nez avec ce Resolve légèrement plus sombre et doté d’une personnalité trop américanisée à mon goût, tant au niveau du son que des compos qui me rappellent par moments AVENGED SEVENFOLD, EVANESCENCE, DISTURBED ou certaines formations metalcore à cause des rythmiques saccadées et de la production trop lissée qui n’explose jamais. De plus, la structure des titres est assez linéaire, ce qui ne permet pas individuellement aux morceaux de sortir du lot. Il y a bien quelques chansons plus fortes que d’autres, telles que l’européanisante Sign Of Life, une litanie assez heavy et mélodique que je pourrais éventuellement rapprocher de ce que peut faire, notamment, le groupe grec FIREWIND, surtout sur le plan des lignes de guitare à la Gus G, la thrashy Abandon - sans aucun doute l’apogée de ce Resolve en semi-teinte – ou le talent vocal de Sarah TEETS prend toute son ampleur et celui de ses collègues pareillement.
La thématique générale est plutôt dystopique, ce qui entraîne une sorte de désillusion constante qui se traduit musicalement par de la mélancolie persistante qui exacerbe la fadeur des titres et une lassitude peut durablement s’installer dès le morceau d’introduction (Reverie), surtout quand on est, comme je le suis, imprégnée de heavy ou de power bien musclés et hargneux. Tel le Darkness Will Rise des britanniques de THE RAVEN AGE, ce Resolve ne brille pas par son efficacité, ni par son originalité. Fort heureusement, des compositions comme Twisted Dreams ou True Reflection viennent relever le niveau avec un peu plus de rage et de progressivité. Tout comme Shattered Self qui, rythmée par des blast-beats lors des ponts et du passage instrumental avant le dernier refrain, permet aux états-uniens de ne pas stagner, bien que la balade qui suit, Release, brise en quelques notes les efforts du quartet qui s’était bougé le derrière pour nous donner quelques frissons avec le duo d’anti-sérénades que je viens de citer. Mais, ô miracle miraculeux !, MINDMAZE ne reste pas sans réagir et nous offre onze minutes de pur bonheur avec The Path To Perseverance, une ode à la ténacité qui nous invite à continuer notre chemin de Vie sans défaillir dès que des difficultés se présentent à nous et qui clôture à merveille ce Resolve quelque peu inégal et plus sinueux que ne l’était son prédécesseur Back From The Edge.
Quand les dernières secondes de Resolve résonnent, un gros soupir de soulagement sort de notre bouche. Non pas que ce disque soit foncièrement mauvais, mais il est vraiment périlleux. Il possède en lui trop de moments mollassons et l’ennui s’installe très rapidement. Du coup, dès que des instants de bravoure débarquent, nous nous demandons alors s’ils vont enfin durer. Cela n’est, tristement, pas le cas et les pics vertigineux font place à de profondes abîmes. Le paysage sonore se métamorphose alors en vraies montagnes russes et décontenance trop souvent. Peut-être le problème réside-t-il dans l’ordonnancement des pistes ? Ou alors la formation se repose-t-elle abusivement sur ses lauriers, sachant qu’elle a du succès ? Peut-être est-ce le thème général qui propulse ponctuellement l’ensemble vers le bas ?
Personnellement, je pense que c’est bien cette dernière raison qui permet d’expliquer ces oscillations intempestives qui m’ont gâché le plaisir que j’aurais pu avoir à poser une oreille sur ce troisième opus des nord-américains. C’est relativement décevant, d’autant que Back From The Edge ne manquait jamais de dynamisme et de puissance. Ici, c’est presque tout le contraire. Resolve est comparable à une voiture qui a du mal à grimper une côte de 10% et qui, pour arriver au sommet, doit rétrograder en 3ème ou 4ème dans le but d’obtenir une poussée suffisante. Il est, donc, dans le devoir du groupe de se reprendre en main et de revenir à une formule plus conventionnelle, certes, mais plus efficiente dans l’objectif de ne plus lasser l’auditrice ou l’auditeur avec de la mélasse imbuvable comme les trop nombreux ralentissements inutiles qui parsèment Resolve avec un peu trop d’ardeur. Cela dit, Resolve contient quelques pépites qui méritent toute votre attention et qui ne vous détourneront pas de MINDMAZE, même si les compos ne sont pas toujours très judicieusement placées ou structurées. Il me tarde de voir comment les musiciens pennsylvaniens se seront débrouillés prochainement pour nous redonner goût à leur musique. En attendant, je retourne en 2014 si vous le voulez bien.
Line-up :
• Sarah TEETS (chant) • Jeff TEETS (guitares, claviers, chœurs) • Rich PASQUALONE (basse, chœurs) • Mark BENNETT (batterie)
Equipe technique :
• Brian J. ANTHONY (enregistrement, mixage, mastering) • Carl-Andre BECKSTONE (artwork)
Tracklist :
1) Reverie (Instrumental) 2) Fight The Future 3) In This Void (Instrumental) 4) Drown Me 5) Sign Of Life 6) Abandon 7) Sanity’s Collapse (Instrumental) 8) One More Moment 9) Twisted Dream 10) True Reflection 11) Shattered Self 12) Release 13) The Path Of Perseverance
Durée totale : 1 heure 5 minutes environs
Discographie :
• Mask Of Lies (2013) • Back From The Edge (2014)* • Resolve (2017)*
*publié par Inner Wound Recordings
Date de sortie :
• Vendredi 28 avril 2017
Sign Of Life (Clip Officiel) : cliquez ici
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