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Chronique
GRACEFUL - Demiurgia

Style : Prog Heavy / Prog Metal / Prog Rock
Support :  MP3 - Année : 2021
Provenance du disque : Reçu du groupe
10titre(s) - 45minute(s)

Site(s) Internet : 
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 (19/20)

Auteur : Pumpkin-T
Date de publication : 12/10/2021
Le rock expérimental à fleur de peau
Bien que plutôt root et barbare de nature, je ne suis pourtant jamais contre une petite immersion en metal alternatif. Alors, quand il s’agit en plus d’un groupe de chez nous qui, cerise sur le gâteau, se paie une prod de niveau international (masterisation signée Magnus LINDBERG de CULT OF LUNA), je dis présent. Demiurgia, cet album de GRACEFUL est un cadeau des dieux, une bénédiction pour l’image de la scène française, une merveilleuse surprise (presque) inattendue. Je dis « presque » inattendue parce que les premiers titres distillés sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois avaient su capter mon attention.

Ca vaut ce que ça vaut, mais je vais vous citer quelques références qui m’ont effleuré l’esprit à l’écoute de l’album : TOOL, HURT, NINE INCH NAILS, PRIMUS, FAITH NO MORE. Je sais, c’est du lourd, mais avec cette perle à son actif, GRACEFUL joue à l’évidence dans la cour des grands.

Dès The Passage, les nantais me font basculer dans leur monde par une composition atmosphérique aussi angoissante qu’un authentique film d’horreur qui, dans l’esprit me rappelle Counting Bodies Like Sheep d’A PERFECT CIRCLE. Dans Enemy, la basse claque sur une rythmique saccadée et je me retrouve sur du bon SHELLAC. La voix un peu lointaine et très saturée dans les aiguës attire mon attention. Comme le ressac d’une vague d’émotion, sur Demiurgia un riff très électrique lancinant et hypnotique vient alterner avec de superbes passages doux et mélodiques. Grâce à ce morceau, je commence à prendre conscience des qualités vocales du chanteur. Le grandiose riff de doom qui introduit Water Bombs s’efface subitement pour laisser place à de la légèreté avant de revenir encore et encore. J’ai toujours une oreille attentive sur le chant et, sur cette plage, la performance est simplement bluffante. Entre calme et tempête, Two joue une nouvelle fois sur des contrastes d’atmosphères opposées : quelques mesures agressives à haute densité sonore précédant une plage tendre et dépouillée. D’habitude je suis assez peu réceptif à ce genre d’artifice de construction, mais chez GRACEFUL les transitions sont tellement cohérentes en ce qu’elles œuvrent à la tension dramatique du morceau que je me laisse complètement embarquer. Un lent ostinato de basse pachydermique sert de fil rouge à ce génial Scrapes sur lequel une guitare très fuzz ajoute du relief à la rythmique écrasante. Encore une fois, le travail sur les voix est admirable, navigant entre folie contenue et explosive. Il y a dans ce titre quelque chose de ce duo savoyard dont je suis un grand fan : ELEFANT TALK. Grands coups de guitare grungy, percus en force, et hurlements lointains introduisent I Hope You Run Fast (If You Don’t Wanna Die) puis déferle une violence quasi-punk, comme dans les morceaux les plus débridés de GHINZU, jusqu’à ce final qui semble me dire : « Excuse-moi si je t’ai fait peur. Tu vois bien qu’en vérité, je ne suis pas un fou sanguinaire, hein ? » En moins de quatre minutes, Dawn est un excellent exercice de mise sous tension progressive de votre système nerveux, passant à deux reprises de la totale décontraction à un gros stress qui fait serrer les dents. Psylle démarre comme une berceuse, mandoline incluse, et part complètement en vrille avec une débauche d’énergie et de folie. L’ouverture de Crossing plante d’entrée une atmosphère très louche, limite malsaine jusqu’à arriver dans l’œil du typhon presque à mi-parcours alors que tout l’air de la pièce a été pompé. Seul le petit instrumental caché en bout de piste permet de revenir à la vie normale sans conserver trop de séquelles – merci de l’intention.

Cet album est une expérience pleine de sensibilité, bien que le passe-temps favori de GRACEFUL semble être de jouer avec les nerfs de son auditoire. J’ai déjà mentionné la qualité du mixage et tout le bien que je pense du chanteur. Je ne voudrais pas que cela éclipse le talent sans faille de la section rythmique et les interventions souvent assez brèves mais toujours à 100% dans le thème de la lead guitar. Ici, tout le monde paraît vraiment ramer dans le même sens et c’est ainsi que GRACEFUL parvient à ce niveau dès son second album et surtout se modèle déjà une très forte identité sonore.

Cet album est un incontournable pour les amateurs d’expérimental, d’alternatif, ou d’indie. Pour les autres, je conseille grandement d’oublier tout ce que j’ai dit et de jeter une oreille car ça vaut le coup.

***

GRACEFUL est composé de :
- François ORAIN : chant, guitare basse ;
- Claude ORAIN : guitare, basse, chœurs ;
- Pierre REDONDO : guitare, claviers, chœurs ;
- Eddie COUTINHO : Batterie.

***

L’album complet en streaming :
- Demiurgia : Cliquez ici !
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