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Le tournant de la clarté
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Formé en 2005, FALLS OF RAUROS est un quartette américain originaire du Maine. Sur ses cinq précédents albums, le duo d’origine, devenu entretemps un vrai groupe, a développé un Black Metal atmosphérique, empruntant quelques éléments au Death Metal mais aussi au Folk. Sans toutefois rompre totalement avec ce corpus initial, Key To A Vanishing Future représente indéniablement un hiatus assez net. En somme, FALLS OF RAUROS s’est mis en tête de clarifier son propos. Explications…
A priori, les six compositions de cet album, assez conséquentes (entre six et huit minutes), pourraient tout à fait convenir à la pratique du Black Metal. Et ce, d’autant plus que l’on retrouve ces sempiternels riffs en trémolos ; seulement, dorénavant, ils ne sonnent plus de manière vénéneuse, rêche et aigre, mais ils m’évoquent davantage les contours brumeux de la Shoegaze. Par ailleurs, les guitares se font ouvertement plus mélodiques, sans pour autant à avoir recours à des inserts Folk. Enfin, les solos de guitare se veulent systématiquement limpides, posés, porteurs de progressions mélodiques de bon aloi. Pareillement, la section rythmique négocie avec rigueur et aisance des changements de rythmes et de tempos, mais privilégie désormais une approche plus subtile, plus souple.
En fait, le virus du Black Metal demeure pleinement actif dans le chant majoritaire : écorché et douloureux, virulent et vindicatif, il correspond tout à fait aux normes en vigueur dans le Black Metal. De même que des traces de Death Metal pointent ponctuellement leur museau lors de vocalises plus caverneuses. Mais, même dans ce domaine vocal encore extrémiste, on relève des arrangements choraux, des harmonies, discrètes mais bien présentes et conformes à la nouvelle orientation du groupe.
Par ma part, je considère que la mutation opérée par FALLS OF RAUROS est habilement menée et fort correctement interprétée, le mixage assurant un rendu très équilibré et plein de chaque élément. Il se dégage une certaine sérénité de ce nouvel album, avec une appétence pour la beauté, pour les atmosphères apaisées, sans aucune mièvrerie. Tout au plus, l’application systématique de cette nouvelle enveloppe à l’ensemble du nouveau répertoire tend à uniformiser quelque peu le tout. Sans forcément revenir au Black Metal des débuts, peut-être le groupe gagnerait-il à introduire plus d’éléments de contrastes, afin de créer des effets dynamiques.
Vidéo de Poverty Hymn : cliquez ici
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