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Chronique
GEVAUDAN - Umbra

Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :  MP3 - Année : 2023
Provenance du disque : Reçu du label
1titre(s) - 43minute(s)

Site(s) Internet : 
GEVAUDAN INSTAGRAM
GEVAUDAN BANDCAMP
GEVAUDAN FACEBOOK

Label(s) :
Meuse music records
 (19/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 10/11/2023
Doom fatal
D’un strict point de vue administratif, le Gévaudan n’existe plus en France de nos jours. Datant de l’Ancien Régime, ce territoire correspond peu ou prou à notre actuelle département de la Lozère, aux confins de l’Auvergne et du Languedoc. Nul doute que cette appellation territoriale aurait bel et bien disparu si, dans la seconde moitié du 18ème siècle, un ou plusieurs canidés – désignés à l’époque comme des loups, forcément – n’avait agressé nombre de personnes, souvent jeunes. Bien que cette aire géographique fût à l’époque très enclavée, le colportage et la diffusion des épisodes dramatiques via des imprimés, certes de faible qualité (tant rédactionnelle que visuelle), mais lus ou vendus de place en place, avec une diffusion telle que Versailles fut averti et que le roi Louis XIV ordonna la fin de ce désordre. En effet, l’autorité royale ne pouvait tolérer un tel désordre, fut-ce dans une contrée aussi reculée, cela eut revenu à renier l’autorité suprême. Plusieurs fois, on annonça l’abattage d’une bête - à chaque fois un loup de taille importante – et plusieurs fois les agressions meurtrières se poursuivirent.

Au-delà d’une vérité définitive quant à ces événements, le fait est que la bête du Gévaudan appartient désormais à l’imagination populaire, ayant fait l'objet d’une multitude d’articles de presse, de monographies, de documentaires, de dramatiques télévisées ou de films (notamment Le Pacte des Loups, de Christophe GANS, 2001), cette affaire taraude encore et toujours l’imaginaire populaire, y compris au-delà des frontières hexagonales.

Nous en voulons pour preuve que, parmi les groupes de Metal (au sens large) qui revendiquent cette appellation, seul un est français (plus précisément Breton). Dans le cas présent, nous traitons d’un GEVAUDAN britannique, qui a d’ores et déjà publié un EP trois titres (Message For The Damned, 2014), un autre de trois titres également (Litost, 2016), avant de s’aventurer audacieusement dans un second album (après Iter, 2019) qui comporte une unique composition, d’une durée de plus de 43 minutes. A ce stade, ça passe ou (souvent, hélas) ça lasse.

Dans le cas présent, on aurait tendance à accorder un satisfecit, tant les séquences successives semblent se succéder avec logique, jusque dans leurs contrastes respectifs. Ainsi, la longue plage dominée par un piano accueille-t-elle un chant dépouillé et intimiste (à partir de la 30’ minute). Franc contraste avec une longue séquence introductive livrée à des riffs acérés, typiques du Black Metal, avant qu’un tempo lent et un rythme strictement binaire ne prenne le dessus. Conformément à un tel démarrage, l’ensemble se lance majestueusement dans une progression lente, majestueuse, animée de variations rythmiques et mélodiques sinueuses et ponctuelles qui évitent l’ennui. Avant que n’advienne la séquence piano-voix évoquée ci-avant. Auparavant, la séquence acoustique et intimiste (à partir de 13’ jusqu’à 18’) aura rempli son office contrastant, sans aucune gratuité.
Le final de cette robuste composition s’effectue sur un tempo inexorablement lent, inexorablement animée par des lignes de basses grondantes et une batterie animée (ô combien non monolithique), des sonorités d’orgue venant rehausser un rendu lugubre et liturgique à la fois.

En somme, la valeur intrinsèque de cet album, certes exigeant, mais ô combien nourrissant, ne saurait s’évaluer à sa fort conséquente durée. L’atout essentiel de ce monument de Doom Metal finalement classique réside dans son architecture dramaturgique, magnifiquement animée par ce chant clair et dûment modulé, par des leads de guitare lumineux, sans oublier cette discrète, mais ô combien essentielle, animation rythmique.

Evacuons une question légitime : le fait que cette prolifération créative soit concentrée au sein d’une seule piste nuit-il à la force de l’œuvre ? Aucunement. Un tel dispositif, fortement clivant, risque-t-il de rebuter les franges les plus jeunes du public, habituées à consommer du single ? Sûrement. Ce qui induit que le groupe sait pertinemment le genre de convertis qu’il souhaite attirer dans son projet : voilà qui est artistiquement hautement respectable.

Au total, nous tenons une des créations de Doom Metal les plus passionnantes de ces dernières années. Faites comme moi, acquérez cet opus afin de pouvoir l’écouter ad infinitum encore et encore dans quelque sanctuaire ad hoc. Divine découverte donc.

Vidéo teaser de l’album : cliquez ici
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