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Du vrai bon hard rock à l’emballage moderne
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Attendiez-vous, après son album Duality (2018, M&O Music), le retour de THE REDSHIFT EMPIRE ? Eh bien, le revoici en version bien rock, bien dur, bien mélodique et dans un emballage délibérément moderne.
Ignition ouvre en trombe de l’album par une intervention des deux guitaristes en mode IRON MAIDEN, puis interviennent un couplet au phrasé très moderne, un pré-refrain hyper mélodique et un refrain mordant qui permettra au public de hurler en chœur pendant les concerts. Notons au passage les incontestables qualités du chanteur au timbre très clair, avec une bonne puissance quand il joue l’emphase, et une capacité à tenir la note, y compris à des niveaux très aigus. Je souligne la petite pause de rythmique pure juste avant un joli solo qui prouve que le morceau a été à l’évidence pensé pour le live. Le second titre passe en quelques seconde d’une intro mordante à de la grosse mélodie. Hyperspace, quel titre étrange ! Il parvient à trouver son équilibre malgré des éléments venus d’horizons extrêmement différents que je vous laisse découvrir. Seule petite faiblesse, à mon sens, le final est un chouia trop raide. Asteroids alterne rythmique martelée et arpèges à la cool qui mettent en valeur une mélodie culminant sur un refrain 200% hymnique. Je remarque à quel point le groupe utilise intelligemment son duo de guitaristes. Je me régale avec cette intro de The Wanderer dont le riff rappelle, en plus lent, celui de Fire Down Under de RIOT. Le titre reste dans le trip un coup gentil / un coup méchant, et trouve tout son piment dans un délicieux passage space rock suivi d’une incroyable montée en pression (à 4’30) juste avant l’explosion lumineuse du solo. Soyons clair, c’est mon titre préféré. Même si, là encore, l’outro est brutale. Rocket Roll… Eh oui ! comme le titre le laisse présager, c’est du pur rock US, super accrocheur, limite en mode MTV activé et avec les ho-ho-ho des chœurs qui sonnent un peu surannés mais je pardonne, c’est le thème de la chanson qui veut ça. Et puis, de nouveau, le joli solo de gratte, le petit pont de basse, la syncope de rythmique, tout ceci est tellement bien travaillé que je lève les deux pouces. Eeeh ! le moment de la ballade est arrivé ! A Million Suns répond parfaitement aux standards de l’exercice. C’est hyper bien fait, ça sent le GUNS’N ROSES, c’est niché juste où il faut entre deux pièces bien agitées. Je valide. La pièce rythmée suivante est No Way Back. Excellent flow rapide du chanteur, basse étincelante, le morceau chargé d’énergie positive donne envie de sautiller dès le début. Je regrette que le refrain mélodique enraye la frénésie globale du titre, tout en respectant le choix artistique. Hop ! Le groupe enchaîne à fond la caisse sur un Planet III en forme de cavalcade épicée d’une mystérieuse voix filtrée. L’élan est brusquement stoppé par un couplet au tempo plié en deux. Deux camps s’affrontent, ceux qui adorent les contrastes rythmiques et ceux qui voteraient pour une échappée speed sans respiration… Je suis dans le second camp. The Message est beau dès les premières notes, très atmosphérique, doux, mystérieux. Après ce superbe début, le titre prend un envol majestueux, revient sur sa base, repart de plus belle vers des cieux lyriques enluminés d’un solo profond. Rien à jeter sur ce morceau, mon second préféré. Très trompeur, Beyond The Void, le titre de clôture démarre en sombre ballade et prend rapidement du caractère jusqu’au somptueux passage instrumental de la 3ème minute. J’aurais aimé une jam trois fois plus longue mais le format est classique, le titre retombe sur son tracé et une conclusion attendue qui reboucle avec l’intro façon guitare folk.
J’ai deux petits regrets, parfaitement subjectifs, concernant cet album : quelques finaux que je trouve trop abrupts et parfois l’alternance de phases bien pêchues avec des passages trop mélodieux qui à mon goût sapent un peu le groove. Il n'en reste pas moins un bon paquet de points forts : tout d’abord l’excellent niveau des prestations instrumentales et vocales, la qualité des solos, l’agilité des rythmiques et des compositions que je sens travaillées et finement réglées.
New Horizons est un très bon album qui allie un hard rock énergique, quelques riffs tranchants et quelques cavalcades haletantes avec des mélodies graduées de subtiles à très accrocheuses. Je recommande.
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REDSHIFT EMPIRE est composé de : - Thibault ROPERS, chant ; - Vinicius Serafim ARELLARO, batterie ; - Clément MOREAU, guitare et chœurs ; - Victor PINTY, guitare et chœurs ; - Ali MUSSART & Clément « Kornich » BOURNIZIEN, basse.
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Extrait de New Horizons : - Rocket Roll : Cliquez ici ! - A million Suns : Cliquez ici !
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