Métal Intégral - Chronique / PEOPLE OF THE BLACK CIRCLE

Retour de l'obscurité rampante

Depuis le printemps 2022 et la sortie du premier très bon album éponyme chroniqué ici, j’attends le retour du Peuple du Cercle Noir. Mon petit doigt me souffle que le groupe a été extrêmement occupé depuis deux ans, ce qui explique sans doute l’œuvre relativement courte qu’il nous délivre aujourd’hui. Il n’en reste pas moins que je suis heureux de découvrir ce nouveau témoignage musical dédié à tous les poètes et artistes qui ont dépeint leur vision de l’obscurité, y compris en utilisant une couleur tombée du ciel, si vous voyez ce que je veux dire.

L’album commence par un classique parmi les classiques, le thème musical du film Halloween de John CARPENTER. L’exercice est sympathique et il nous permet de reprendre contact avec le groupe grec, à savoir son sens pointu de la création d’atmosphères par l’utilisation maîtrisée de synthétiseurs glauques. Sans doute une manière de nous dire : « Bienvenue à la maison et bon retour parmi nous ! »

Entrons dans le vif du sujet avec le seul morceau qui soit une composition originale sur cet EP : All Field/Recompense. Un sombre bourdon de synthé sert de fond à une guitare cristalline, la voix filtrée et doublée se lamente sur le parcours mystique du héros. Bientôt, le riff et la rythmique doom prennent le dessus sur un tempo lent. La mélodie est mélancolique et l’ambiance sombre à souhait s’efface aux derniers battements de cœur du personnage. J’aime beaucoup ce morceau qui évolue durant presque huit minutes.

La troisième plage est une reprise/hommage à JOY DIVISION : New Dawn Fades, extrait de leur album culte de 1979, Unknown Pleasures. Je suppose que beaucoup d’entre vous se souviennent de cet étendard de la cold wave avec la basse et la batterie mixées en avant pour obtenir un énorme relief sonore susceptible de porter la voix puissante de Ian CURTIS. La nouvelle version renverse ce mixage pour livrer un morceau bien plus soft mais nettement plus crépusculaire. J’avoue qu’il m’a fallu plusieurs écoutes pour m’habituer à ces arrangements car les choix sont osés mais le résultat est digne d’intérêt.

Le titre de clôture est une adaptation vraiment touchante d’un blues de Robert JOHNSON, Hellbound On My Trails. Robert JOHNSON est une légende du blues à la carrière éclair et sur lequel plane l’ombre du vaudou – il aurait obtenu son don de guitariste via Papa Legba, le Mait’ Kalfou dont je parlais ici. Avec seulement 29 chansons enregistrées, il influença les plus grands : Jimmy HENDRIX, Bob DILAN, Eric CLAPTON, Jimmy PAGE. Je vous encourage vivement à écouter l’original, un blues dépouillé reposant entièrement sur une voix et une guitare (bien que l’on ait l’impression qu’il y en a deux). Vous pourrez alors savourer toute la subtilité avec laquelle PEOPLE OF THE BLACK CIRCLE redonne une nouvelle vie à ce titre. Magnifique !

All The Colors Of The Dark crée une cohérence entre quatre titres que nous pourrions juger fort disparates de prime abord. Il est ainsi l’occasion de construire des ponts entre le doom metal, la cold wave, le post-punk et leur ancêtre commun : le blues. Alors certes, toutes les couleurs de l’obscurité ne sont pas représentées en seulement quatre titres mais l’échantillon est indiscutablement des plus agréable.

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Discographie :
- 2022 : People Of The Black Circle - (LP) ;
- 2024 : All The Colors Of The Dark - (EP 4 titres).

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Extrait de All The Colors Of The Dark :
- Halloween : Cliquez ici !

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