Métal Intégral - Chronique / MUDWEISER

La boue, la bière et la puissance

Avec MUDWEISER je m’autorise presque à parler de vétérans du stoner français puisque la fondation du pack montpelliérain remonte à 2005, en un temps où ce genre était encore balbutiant dans l’Hexagone. Rappelons-nous que QUEEN OF THE STONE AGE n’avait amorcé la pompe en France qu’à partir de la sortie de Songs For The Deaf, deux ans plus tôt. Reuno (LOFOFORA) a rejoint ce projet parallèle l’année d’après et je crois que sa renommée a contribué à attirer un peu les projos sur le groupe. Quoiqu’il en soit, après 17 ans d’existence, il a sorti un EP et trois albums. The Call est donc le quatrième opus long du groupe.

De la boue, du sang, de la violence, des grosses guitares et des champions de la loose, en écoutant cet album j’ai la nette impression d’être plongé dans un film signé Rodriguez / Tarantino.

Ouverture de l’album sur une rythmique sauvage qui broie tout sur son passage, je n’ose plus bouger de peur que la bête lâchée entre mes deux oreilles ne me repère… et ils appellent ça une Invitation ? J’adore !
La seconde plage, ce n’est pas du sable fin. High Again est une cavalcade rocailleuse dont le groove me pousse irrésistiblement vers l’avant. Plein de malice, le morceau aligne plusieurs riffs aussi destructeurs de nuques les uns que les autres. Et ce n’est pas Blasted Forever qui va soigner ma nuque. La minerve me guette, man !
Heureusement, la violence baisse de deux crans grâce à Sister Mary qui met plutôt en avant le côté psychédélique des MUD’S… genre BEATLES sous substance, où George aurait piqué la guitare de Jimmy HENDRIX et Ringo le kit de Phil TAYLOR.
Pour le morceau suivant, Daughters, le curseur reste assez haut sur l’échelle psyché mais le propos est bien plus heavy sitôt passé l’intro fort trompeuse.
Reprise en mode bourrin qui vient flirter avec l’esprit punk, le très compact Reckless Dream abat facilement ses dix stères de séquoia en trois minutes.
Entends-tu gronder le stoner ? The Hunt résonne puissamment et lourdement, c’est du vrai, du pur, du marécageux. Et, découlant de la même veine, Sad Man clôture l’album et laisse tourner dans ma tête un dernier riff à très haute teneur en plomb.

Evidemment, les fans de stoner répondront à l’appel, ceux de MOTÖRHEAD et des HELLACOPTERS également. Je suis même sûr que les amateurs de grunge, de doom et les punks à l’esprit ouvert (bien sûr que ça existe !) trouveront eux aussi largement leur compte dans ce déferlement de heavy rock entretenu par la succession sans faille de huit morceaux empreints de sueur et de cambouis.

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MUDWEISER est composé de :
- Renaud ‘Reuno’ WANGERMEZ, chant ;
- Saïd MERKI, chant ;
- Xavier ‘Xav’ CIMONO, batterie ;
- Jérôme ‘Jay’ PINELLI, guitare.

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Extrait de The Call :
- Invitation : Cliquez ici !

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JMM213	Le vendredi 8 avril 2022
Ville : 91360	l'expression "les champions de la loose" m'a vraiment fait rire. Sinon excellente chro, un modèle ! Bravo Pumpkin-T