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Plongée dans un doom extrême sans palier de décompression
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Quelque chose me dit que si nous avions le moyen d’entendre la musique des Néandertaliens, elle sonnerait comme celle de CONAN. En effet, leur doom extrême, boosté au fuzz, crié et accordé très bas ne peut pomper son inspiration qu’en plongeant ses racines dans le cerveau primitif d’un peuple proche de la nature. Hélas, depuis des centaines de milliers d’années, jamais le genre humain n’aura pu trouver la paix. Encore aujourd’hui, que ce soit à travers les jeux vidéo, le cinéma, les sanglantes actus pleines des massacres immoraux de Gaza, d’Ukraine, du Congo, etc., nous sommes cernés par la mort, baignés dans cette dimension de violence. Tel serait le message de cet album, Violence Dimension.
Deux décennies d’existence n’ont pas su ramollir le propos du trio Britannique, qui, sur ce septième album fait ce qu’il sait faire de mieux : vous écraser à grands coups de riffs titanesques, vous laminer par ses rythmiques massives, vous pilonner sous les assauts d’une production puissante.
Vraiment impressionnante cette rythmique à l’ouverture de Foeman’s Flesh. (Écouter.) Elle résonne comme une alerte en code morse en provenance des enfers. À mi-parcours du morceau, l’environnement sonore bascule d’une tonalité unique à un riff doom qui écrase tout. À peine remis de ce premier assaut, Desolation Hexx (Écouter.) continue sur cette même lancée avec une économie de notes et une débauche d’énergie. La voix hurlée sur un second plan vient rendre l’ambiance encore plus malsaine. La dernière minute clôture le titre par un double crescendo dévastateur de la tonalité et du tempo. Total Bicep vous mangera à la même sauce mais avec un beat un poil plus rapide qui, toutefois, s’effondrera bien avant la fin. Arrivé à Violence Dimension, vous trouverez l’ambiance tout aussi lugubre mais un poil plus légère au moins jusqu’à 2’17 où la guitare entre en jeu, puis, retour à plus de sérénité pour annoncer le coup de grâce final. Froze Edges Of The Wound est un morceau court (3 min 20, ce qui relève de l’exploit dans la discographie de CONAN) mais très compact. Place ensuite à Warpsword, un interlude chaotique flirtant avec du hardcore. Retour aux affaires doomesques grâce à Ocean Of Boiling Skin qui se distingue par ses 7 minutes finales instrumentales et son passage d’horreur absolue composé d’une basse souterraine habillée de lamentations. Le pressage vinyle s’arrête ici, après 47 minutes d’intense plaisir, me concernant.
Si vous n’êtes pas dans le coma à ce moment-là, et si donc vous avez la version CD, vous aurez droit au bonus Vortexxion, un instrumental expérimental qui me fait penser à une version lovecraftienne d’un délire guitaristique de Robert FRIPP période Let The Power Fall. Amateurs de mélodies sucrées, de rythmes joyeux et d’ambiances champêtres, vous vous êtes trompés d’adresse. Si au contraire vous cherchez un doom particulièrement puissant, et brut, Violence Dimension est une pépite !
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CONAN est composé de : - Jon DAVIS, guitare et chant ; - Johnny KING, batterie ; - David RYLEY, basse.
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Discographie : - 2010 : Horseback Battle Hammer - (LP) ; - 2014 : Blood Eagle - (LP) ; - 2015 : Monnos - (LP) ; - 2016 : Revengeance - (LP) ; - 2018 : Existential Void Guardian - (LP) ; - 2022 : Evidence Of Immortality - (LP) ; - 2025 : Violence Dimension - (LP).
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Extraits de Violence Dimension : - Desolation Hexx : Cliquez ici ! - Foeman’s Flesh : Cliquez ici !
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