|
oldies but goldies: un des précurseurs du punk
|
Nous avons décidé de vous faire découvrir (ou re découvrir) les albums qui ont marqué une époque et qui nous paraissent importants pour comprendre l'évolution de notre style préféré. Nous traiterons de l'album en le réintégrant dans son contexte originel (anecdotes, etc.)... Une chronique qui se veut 100% "passionnée" et "nostalgique" et qui nous l'espérons, vous fera réagir par le biais des commentaires ! ...... Bon voyage !
A la sortie de Raw Power, les STOOGES exercent déjà une influence considérable, comparable à celle du VELVET UNDERGROUND. Le premier album du gang new-yorkais, The Velvet Underground & Nico, avait inspiré à Brian ENO une formule restée célèbre : « Seulement 5000 personnes ont acheté cet album, mais elles ont toutes monté un groupe. ». De la même manière, la formation d’Iggy POP n’a jamais réalisé des chiffres de ventes spectaculaires, mais des titres tels que No Fun ou I Wanna Be Your Dog ont montré la voie à quantité d’artistes. Certains d’entre eux constitueront des figures incontournables : il en est ainsi des SEX PISTOLS qui reprendront justement No Fun. Si ces derniers sont généralement considérés comme le groupe phare du mouvement Punk, les STOOGES en constituent assurément l’un des précurseurs.
La formation d’Ann Arbor, dans le Michigan, est rapidement réputée pour les outrances scéniques d’Iggy POP qui s’étale fréquemment du beurre de cacahuète ou de la viande à hamburger sur le torse. Les musiciens se distinguent par leurs abus en tous genres, l’alcool qui vaudra son renvoi au bassiste Dave ALEXANDER, mais également les drogues dures dont tous les membres du groupe sont de gros consommateurs. Ces frasques entraîneront leur licenciement par le label Elektra qui avait publié leurs deux premiers albums. C’est alors qu’intervient David BOWIE. Au faîte de sa gloire après la parution de son légendaire album Ziggy Stardust en 1972, il se rapproche d’Iggy et de James WILLIAMSON, venu renforcer le groupe en tant que deuxième guitariste, et leur obtient un contrat chez Columbia. Désormais baptisée IGGY & THE STOOGES, la formation composée d’Iggy POP, James WILLIAMSON, Ron ASHETON, qui doit délaisser la guitare pour la basse, et son frère Scott à la batterie, enregistre Raw Power qui paraît en 1973.
Si les premiers albums des STOOGES ont jeté les bases de leur son, ils font preuve d’un certain éclectisme qui ne les confine pas au courant Punk. Le Blues y fait par exemple une apparition à travers Dirt sur Fun House. A l’inverse, Raw Power pourrait difficilement mieux porter son nom tant le sentiment de « puissance brute » s’impose dès les premières écoutes. Pour cette raison, ce LP est considéré comme l’un des principaux albums fondateurs du Punk. Il connaîtra une influence considérable, un certain Kurt COBAIN le classant à la première place de ses disques préférés.
Raw Power propose une majorité de plages rapides, notamment le morceau titre, soutenus par une rythmique plus sauvage encore depuis que James WILLIAMSON occupe le poste de guitariste. Ces morceaux expriment l’urgence et le danger, une notion présente dans le titre de la deuxième plage, Gimme Danger. Le chant d’Iggy POP y contribue largement. L’Iguane hurle, voire vomit des paroles d’une violence sans équivoque, ainsi les premiers vers du classique Search And Destroy : « I’m a street walking cheetah with a heart full of napalm / I’m a runaway son of a nuclear A-bomb. » sur lequel sa voix atteint des hauteurs inhabituelles.
Seul un titre s’écarte véritablement de l’orientation générale de l’album, en l’occurrence le bluesy I Need Somebody. S’il comporte des plans classiques du genre, le timbre rugueux adopté par le chanteur le rattache davantage au genre Hard Blues.
Les parties de guitare de WILLIAMSON se révèlent plutôt élaborés s’agissant d’un album Punk. Ainsi, il agrémente l’intro de Your Pretty Face Is Going To Hell de parties solo, même si leur mise en place n’est pas toujours irréprochable. Par ailleurs Gimme Danger comporte des passages en arpèges au début du titre puis, lors du pont, au détour de quelques notes cristallines.
Le mixage d’origine de Raw Power, réalisé par David BOWIE, est longtemps resté très controversé. En 1997 paraît une réédition dotée du mix proposé par Iggy POP, mais l’album demeure particulièrement violent. Cependant le travail du Thin White Duke vient d’être réhabilité par la sortie en 2010 de Raw Power (Legacy edition). Les STOOGES sont par ailleurs revenus au premier plan, suite à leur reformation en 2009. James WILLIAMSON a définitivement remplacé Ron ASHETON disparu la même année. Enfin l’année 2010 les a également vus intronisés au Rock And Roll Hall Of Fame, une consécration logique pour une formation qui compte aujourd’hui encore bien des héritiers.
Retrouvez les autres chroniques de ces groupes "Coup de Coeur" en utilisant le moteur de recherche sur la page des chroniques (Lien "Chroniques" au niveau du menu). Rechercher les mots: Oldies but goldies.
|
|
|
|