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Mettez un poids lourd dans votre casque !
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GOATFATHER est un peu chez lui sur metal-intégral puisque son précédent méfait, Hipster Fister, avait déjà reçu son lot de louanges en nos pages. Cinq ans plus tard, voici le nouvel album, Monster Truck, qui confirme tout le bien que je pensais de ce quatuor Lyonnais.
C’est à moi, aujourd’hui, de vous expliquer que le heavy stoner de GOATFATHER sent plus que jamais l’huile de vidange, la sueur et la poussière. Si je me prenais plus pour un œnologue que pour un mélomane, j’aurais pu dire que la jolie robe bleu-de-chauffe recèle également de riches notes de bitume chaud, une indéniable épaisseur entre le marteau et l’enclume, et une bonne rugosité dans le pavillon de l’oreille.
Dès le premier morceau de l’album, le groupe annonce la couleur. Passée la réplique culte du film éponyme, le morceau Convoy nous immerge dans l’univers des routiers en colères. Le contact est mis, le moteur déroule son puissant riff sans que rien ne puisse y faire barrage. La voix complète à merveille l’impression de puissance et de volonté inébranlable sur un timbre assez grave, et légèrement éraillé. Plus tard, à la fin de Punish The Punisher, par exemple, GOATFATHER nous démontre qu’il sait aussi maîtriser le cri rude du death-métalleux mais a l’intelligence de ne poser ce chant harsh que lorsque c’est utile pour gagner en relief.
Le groupe n’hésite à aucun moment à partir dans de superbes envolées instrumentales comme celle au cœur du morceau Monster Truck durant laquelle le jeu entre les deux guitares est d’une grande subtilité.
Dans les titres qui me font plaisir, je dois absolument parler de Don’t Give Up et ce, pour plusieurs raisons. La première c’est que je craque toujours pour les riffs black sabbathiens et que j’en tiens là un magnifique spécimen. La seconde, c’est la ligne de batterie franchement sympa qui réserve de belles envolées. La troisième, c’est ce superbe changement d’ambiance avec la voix parlée en préambule à de jolis cris d’outre-tombe et à un final où le riff est revu avec de malignes variations. Pour résumer, grâce à une foule de sympathiques idées nos lyonnais transforment en vraie petite pépite, un titre qui, confié à d’autres mains, aurait pu être relativement banal.
Plus j’y pense et plus je me dis que le secret de GOATFATHER est dans cette capacité à partir d’un matériau brut, d’un gros rock aussi heavy qu’évident, pour arriver au final a des constructions bien plus fines qu’il n’y paraît et qui réservent toujours leur lot de surprise.
En parlant de surprise, je vais jouer le jeu du groupe et maintenir le voile sur ces dernières mesures, planquées en bout de piste, après que se soit effacée l’ultime vibration de Shelter, le morceau le plus lourd de l’album.
GOATFATHER se présente comme un groupe de heavy stoner et ce second album tient encore une fois toutes les promesses annoncées. Bien que j’émette quelques réserves sur certains choix de son, notamment quelques chorus de guitare un peu trop enterrés par la rythmique, ou des cymbales qui tintent un poil trop ferraille il n’y a rien qui soit rédhibitoire. Monster Truck est un très bon album sur lequel chaque artiste est au niveau de sa tâche. Si j’en crois l’évidente propension de ces compositions à être taillées pour le live, nous attendons tous avec impatience la tournée promo. Alors, au nom du père, du riff et du simple d’esprit, GOATFATHER, jouez pour nous ! Amen.
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GOATFATHER est composé de : - Yann SAMBUIS : Chant, guitare rythmique - Pierre BALUZE : Guitare rythmique et solo - Quentin JUSFORGUES : Basse, choeurs - Raphaël JAUDON : Batterie
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